Centrafrique, le calvaire des catholiques

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Le 30 juin 2018, Firmin Gbagoua, le vicaire général du diocèse de Bambari, a été assassiné comme beaucoup d’autres prêtres en Centrafrique
Firmin Gbagoua était devenu le témoin privilégié de » l’enfer » de Bambari qui, il y a peu de temps, était encore proclamée « Ville sans armes » par la Minusca. Vaste blague à l’intention des bailleurs et des diplomates bisounours. Jusqu’à la fin 2017, le président Touadera n’hésitait pas à faire visiter le centre de cette ville avec ses illustres invités. Ce temps-là est bien loin.
Au secours de la population
L’Église catholique est la dernière institution hiérarchisée présente sur l’ensemble du territoire national, avec à sa tête le cardinal Dieudonné Nzapalainga. Ses évêques, vicaires généraux, Doyens, curés, vicaires, diacres sont soumis au droit canon et à l’autorité du Vatican, représenté par un nonce apostolique. Ce clergé a été formé après de longues études, le plus souvent à l’étranger. Les déviances morales et les libertés avec le droit canon ont été lourdement sanctionnées par le Vatican en 2009, lorsque de nombreux prêtres diocésains centrafricains ont été réduits à l’état laïc, comme l’ancien évêque Pomodimo proche du tandem Bozize-Touadera.
En revanche, les innombrables églises évangéliques, sans aucun contrôle, avec de nombreux pasteurs-politiciens hypnotiques et cupides ne sont pas les dernières à prendre ombrage de la place prise par l’Église catholique, autonome vis-à-vis du pouvoir temporel.
Les prêtres catholiques gênent
Depuis le début de l’année, on ne compte plus les églises catholiques attaquées, un peu partout en Centrafrique. La tuerie du 1er mai 2018, dans l’église Fatima de Bangui, avait fait une vingtaine de martyrs et environ une centaine de blessés par balles et cela en plein office religieux. Le curé de la paroisse et homme de paix, Albert Toungoumale Baba figurait parmi les victimes. Le président Touadera a déclaré aux médias que deux Français étaient impliqués dans cette tragédie. Vrai ou Faux ?
Le 21 mars 218, c’est le curé de Seko, près de Bambari, Désiré Angbabata qui était assassiné avec une dizaine de fidèles. Le 4 janvier un autre médiateur pour la paix, le curé de Bangassou, Alain-Blaise Bissialo avait été poignardé. Il était au centre de la réconciliation entre chrétiens et musulmans. En Centrafrique, il ne fait pas bon d’être catholiques et encore moins membre du clergé.
Les casques bleus « débordés »
Le 24 juin 2018, la conférence épiscopale des évêques avait stigmatisé l’abandon du peuple centrafricain et rejeté l’impunité et l’amnistie de fait dont se contentent le Président Touadera, le Gouvernement, l’Assemblée nationale, la Minusca et les bailleurs. Le chemin de croix est bien loin d’être terminé.
Le président Touadera est désormais bunkérisé dans son Palais avec sa garde rapprochée et ses protecteurs russes. L’Etat centrafricain est devenu une fiction, les dirigeants centrafricains jouent une commedia dell’arte, la communauté internationale est spectatrice et la Minusca avec ses 12 000 casques bleus est » débordée » selon les termes de Parfait Onanga-Anyanga devant le Conseil de sécurité de l’ONU.

[https://mondafrique.com/centrafrique-le-chemin-de-croix-…/…/]

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