Centrafrique : le 1er vice – président Evariste Ngamana contraint de rembourser séance tenante une somme de 3 millions de Fcfa

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Rien ne va plus à l’assemblée nationale, naguère haut lieu de la représentation nationale, incarnation de l’honneur, vitrine de l’image et miroir de la dignité du peuple centrafricain et de la République. Après la 6ème législature caractérisée singulièrement par des affaires de corruption, d’achats de conscience, de débauchages, de faux et usage de faux, de détournements de fonds publics et de haute trahison dont ont fait l’objet des élus de la nation, aujourd’hui est venu le tour de la 7ème législature de couvrir « in dies singulos » de honte la plus puante et la plus abominable la Maison du Peuple et de désacraliser à jamais les nobles fonctions de député.

L’illustration la plus parfaite et la plus significative de cette délinquance des temps modernes qui s’est solidement incrustée dans l’âme de la deuxième institution de la République, qui la ronge de l’intérieur, tel un cancer avec métastases et qui finira par l’emporter, c’est le comportement manifestement immoral, amoral, indigne, irresponsable et répréhensible dont ne cesse de faire montre ces derniers temps le 1er vice – président de l’assemblée nationale et qui fait la une des chroniques des médias tant nationaux qu’internationaux. En effet, à peine certains médias locaux et certains liveurs sur les réseaux sociaux ont – ils commencé à informer le grand public des en – dessous de l’affaire de la société rwandaise Vogueroc dans laquelle sa responsabilité est établie que son nom est apparu subitement dans une nouvelle histoire d’indélicatesse avérée : celle du détournement momentané de la somme de 3 millions de Fcfa.

Selon des informations à ce propos en notre possession émanant des sources proches des milieux du MCU et de certains partis politiques, le vendredi 18 février 2022, le nouveau premier ministre Félix Moloua, ministre d’état à l’économie et conseiller politique chargé des relations avec les autres partis politiques et les organisations non – gouvernementales, le voleur de toutes les aides extérieures octroyées à la RCA de 2016 à ce jour, a convié et rencontré « aliquo Bangui intra muros » tous les députés membres du MCU et de la majorité parlementaire, acquise au pouvoir usurpé du « Petit Néron » de Bangui. Dans quels buts ? Pour les préparer à aborder la prochaine rentrée parlementaire « De Martius » en rang soudé, telles des fourmis rouges, afin de barrer la route à l’opposition démocratique  de faire une rentrée fracassante dans le bureau ? Personne ne saura répondre à ces questions.

Toutefois, avant la levée de la rencontre et son départ de la salle, l’homme a mis la main à la poche et remis la somme de 5 millions de Fcfa à partager entre tous les présents. Mais, en filou professionnel, avant de se lever pour accompagner le premier ministre jusqu’à la sortie, le moine défroqué a ordonné à son complice Ndombet de mettre de côté 3 millions de Fcfa. Seulement et fort malheureusement pour notre député de la circonscription de Carnot 1, l’information relative au vrai montant de ce qui a été remis par Moloua, a fuité, et à son retour dans la salle, toute l’assistance comme un seul homme s’est levée, certains debout sur les tables, d’autres dans les couloirs et bloquant toutes les issues de sorties et de secours, exigeant la restitution « hic et nunc » de la somme détournée, avant le partage. Pris une fois de plus la main dans le sac, après plusieurs heures de très chaudes discussions, Ngamana a été finalement contraint d’instruire honteusement Ndombet de restituer la somme soustraite entretemps et mise de côté.

Voilà une affaire qui vient ternir à nouveau l’image déjà sérieusement « violentée,  ensanglantée, tuméfiée, défigurée et malmenée » par la gestion opaque des dossiers d’octroi des permis miniers à des sociétés chinoise et rwandaise, sans la prise en compte des avis techniques de la Commission Production, Ressources Naturelles, Environnement, et contre le versement de très fortes espèces sonnantes et trébuchantes. Une affaire qui doit nous interpeller tous et qui montre à quel point l’objet décrié est si délicat et constitue de solides éléments de preuves contre cet élu de la nation qui passe désormais pour quelqu’un qui viole allègrement son serment et un délinquant des temps qui ne doit mériter aucun respect de la part de ses électeurs.

Lorsqu’un corps est infecté par un virus, il faut l’en extraire pour éviter sa propagation. Indexée par plusieurs rapports, en ce qui concerne la 6ème législature, pour des actes de délinquance judiciaire à l’endroit du Député Jean – Michel Mandaba et Autres, et vilipendée tout récemment dans l’affaire de 150.000 dollars perçus par le président de l’assemblée nationale Simplice Mathieu Sarandji, relative à l’octroi d’un permis minier à une société chinoise, l’assemblée nationale centrafricaine est en train de sombrer dans un profond coma. Le niveau de défiance vis-à-vis des élus de la nation a atteint un niveau record, et traduit une véritable rupture de confiance entre les Centrafricains et la représentation nationale. Il faut appeler un chat, un chat : la deuxième institution de la République recèle des personnages sulfureux, corrompus jusqu’à la moelle des os, qui jettent le discrédit sur sa crédibilité et nourrissent les suspicions légitimes de nos concitoyens.

Par conséquent, quand il est entièrement établi que des députés se comportent comme des malfrats, ils doivent être traités comme des délinquants, quel que soit leur statut. Le manteau du « Député » ne saurait être un parapluie permettant de s’exonérer des lois, et de faire n’importe quoi. Car, pour le peuple et l’électeur, Député ne rime pas avec impunité. Il faut, de ce fait, rétablir les choses à l’endroit : les Centrafricains et les journalistes n’ont pas un problème avec la représentation nationale de leur pays, mais avec certains élus de la nation qui abusent de leurs positions, s’autorisent tous les écarts et se comportent parfois comme des Justiciers.

L’heure est venue, fort de tout ce qui précède, pour que tous les députés corrompus, à l’exemple de M. Evariste Ngamana,  soient purement et simplement classés dans la même rubrique que les « transhumants » : ce sont des rebuts de la société. L’assemblée nationale ne doit pas accepter que le corps de la représentation nationale soit souillé par des « députés corrompus, à la remorque du pouvoir exécutif » qui décrédibilisent l’Institution. Une fois de plus, ce ne sont pas les citoyens centrafricains qui portent atteinte à l’honorabilité de cette institution par leurs articles gênants, mais certains élus de la nation cupides, qui, pour des intérêts matériels et des logiques de carrière professionnelle entachent l’image et la crédibilité de la Maison du Peuple de souillure, de tache de boue ineffaçable et de déjections pestilentielles.

La rédaction

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