Centrafrique : l’appel citoyen des intellectuels centrafricains à la classe politique

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Voici ici, l’appel citoyen que des intellectuels centrafricains lancent à la classe politique centrafricaine. Que toutes celles et tous ceux qui veulent le signer m’envoient inbox leur nom complet et leur qualité, titre, fonction ou formation. Cet appel citoyen sera ensuite sera diffusé dans la presse nationale et internationale.

APPEL CITOYEN À LA CLASSE POLITIQUE CENTRAFRICAINE
Bangui (RCA), le 20 Février 2020

« La démocratie se corrompt quand les voix se taisent »
Alain ETCHEGOYEN

Nous citoyens centrafricains de tout bord, de tout horizon, de toute confession, de toute région, de toute obédience politique signataires de cet appel, sommes unanimement d’accord pour exprimer notre exaspération, notre total dégoût face à l’institutionnalisation rampante, au plus haut sommet de l’Etat, de pratiques politiques abjectes qui minent la jeune démocratie centrafricaine, depuis le 30 mars 2016, date du Retour à l’ordre constitutionnel de notre pays la République Centrafricaine.

Par-delà nos divergences, nous rappelons très volontiers que seule la Patrie en danger nous mobilise afin d’éviter son implosion imminente. Ce qui nous réunit aujourd’hui est infiniment plus grand que ce qui pourrait nous opposer, dans notre quête commune de construction nationale.

En effet, depuis l’investiture du Pr Faustin Archange TOUADERA à la magistrature suprême, notre cher peuple centrafricain si meurtri et battu par les vicissitudes de l’Histoire a bien voulu croire à la « Rupture » prêchée, prônée et ostentatoirement revendiquée par le Président de la République, Chef de l’Etat ; cf. Discours d’investiture.
C’est donc avec une très grande déception que nous constatons le dévoiement de cette « Politique de Rupture » prônée par le Chef de l’État, en patrimonialisation de l’État et des ressources nationales.

Cette Rupture qui aurait pu ouvrir de nouvelles perspectives de Stabilisation du territoire, de Réconciliation et Concorde nationales, si elle était appliquée, a tourné court cédant la place à la mise en coupes réglées du pays par les différents cercles au Pouvoir, qui cultivent désespérément clientélisme, népotisme, prévarication, concussion, gabegie, corruption, prédation… Le tout soutenu par une horde d’incompétents ballotés par des séries de scandales politico-financiers à répétition
Entre autres résultats, en quatre ans d’exercice de pouvoir le désenchantement s’est installé au sein de la population. Les belles promesses de stabilisation et de redressement de la RCA sont reléguées aux calendes grecques.

Les cas identifiés et documentés de détournements de fonds publics et de corruption n’ont cessé d’éclabousser tout l’appareil étatique à l’instar de l’Assemblée Nationale, ceci illustrés par le dernier scandale en date des « aveux du député Jean-Symphorien MAPENZI, 1er Vice-Président de l’Assemblée Nationale ».

Ces écœurants aveux, très circonstanciés, de ce haut responsable du parti politique présidentiel, le Mouvement des Cœurs Unis (MCU), en confirmant le trucage du scrutin parlementaire lors du dernier vote budgétaire (Vote du Projet du Budget 2020), établis ses responsables intellectuels et politiques en les personnes du Président de l’Assemblée Nationale, l’Honorable El Hadji Moussa Laurent NGON-BABA, du 1er Vice-Président de l’Assemblée Nationale, l’Honorable Symphorien MAPENZI, et du ministre des Finances et du Budget, Monsieur Henri-Marie DONDRA.

Quoique Monsieur Jean-Symphorien MAPENZI puisse revendiquer en être le cerveau, du moins l’un des cerveaux, exécuteur du plan de fraude conçu par eux pour forcer l’adoption de la Loi Finance 2020, tout comme ils l’avaient déjà fait pour l’adoption au forceps de la Déclaration de la Politique Générale du Premier Ministre Firmin NGREBADA.

Nul n’est besoin de faire constater à la Nation et au Reste du monde que ces décideurs Centrafricains ont franchi allégrement toutes limites, mettant la Patrie en danger !
Aussi, compte tenu de graves dangers, que nous font courir ces autorités, Nous exigeons sans conditions

La démission, sans délai, de tous les membres du Bureau actuel de l’Assemblée Nationale devenu ainsi illégitime. Il n’inspire plus du tout confiance.

La mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire pour établir les faits et engager des poursuites judiciaires conséquentes.
L’ouverture par le Parquet du Tribunal de Bangui d’une enquête sur les actes de trucage de scrutins parlementaires reconnus ces aveux.

Ont signé :

Fari Tahéruka Shabazz

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