Centrafrique: l’ancien ministre Régis Dounda serait-il victime expiatoire d’une justice aux ordres ?

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Cela fait plusieurs mois que l’ancien ministre de la jeunesse et des sports Régis Léonel Dounda croupit dans les geôles de la maison centrale de Ngaragba sans que son dossier ne soit instruit. L’on se demande si les enquêtes sur son inculpation n’ont pas abouti à la confirmation des faits lui ayant été reprochés, d’autant plus que les motifs énumérés dans son décret de limogeage parlent de « faux et usage de faux, détournement etc. » ?

Les Centrafricains attendent toujours l’issue de la procédure enclenchée contre l’ancien ministre Régis Leonel Dounda suite à son limogeage du gouvernement. Dans ledit décret, il a été reproché à cet ancien ministre des faits de faux et usage de faux, et de détournement. Comme l’a édicté le sacro-saint principe de la présomption d’innocence, toute personne est innocente jusqu’à ce qu’elle ne soit condamnée suite à un jugement. Malheureusement ce n’est pas le cas de l’ancien ministre de la jeunesse et des sport, Régis Dounda qui, à la grande surprise, a été écroué depuis un certain temps suite à une procédure viciée. L’affaire Dounda n’a jamais été instruite depuis que celui-ci se retrouve sous les verrous. L’on se demande pourquoi cette lenteur dans cette procédure contre cet ancien ministre de la République bien qu’il ait été notifié dans le décret de son limogeage les motifs de son arrestation. Ce qui revient à dire que l’accusateur n’a pas besoin de mener encore des enquêtes pour retarder la procédure. De ce fait, l’ancien ministre est – il tout simplement une victime d’une justice aux ordres ? Assurément puisqu’il est à ce jour abandonné à lui – même et ne sait à quoi s’en tenir.

Et pourtant selon des informations de sources concordantes, les vrais auteurs de ces actes de faux et usage de faux et de détournements des fonds publics qu’on lui reproche au niveau de son département sont bel et bien libres. D’après ces informations les 51 millions pour lesquels on impute la responsabilité  à l’ancien ministre ont plutôt été utilisés à bon escient par ce dernier. Une fois qu’il a reçu la bagatelle somme de la société camerounaise Bocom, le ministre a ordonné qu’une enveloppe de 6 millions soit décaissée pour éponger les arriérés de salaires du personnel de l’Onasport, une autre d’un montant  de 11 millions pour des urgences au sein de son département. Et le reste de la somme a été remis à son Chargé de mission Daniel Nzéwé afin de procéder à son versement au Trésor public. C’est à sa grande surprise qu’il va apprendre à ses dépens que cette somme restée n’a jamais été reversée au Trésor public. Suivez notre regard !

Il faut ajouter à cet acte de rébellion contre une décision émanant d’une personne dépositaire de l’autorité publique, les proches collaborateurs du ministre n’ont cessé de produire des fiches de délation contre ce dernier qui était visiblement devenu une bête à abattre à tout prix. A dire le ministre était comme dans un véritable panier à crabes où les moindres faits et gestes pouvaient se retourner contre lui. Au regard des questions que l’on est en droit de se poser tout naturellement sur cette rocambolesque affaire de détournements, il va sans dire qu’il règne là – dessus une véritable opacité et qu’il faudrait obligatoirement une bonne dose de volonté politique afin que la vérité éclate et les responsabilités des uns et des autres soient établies. Un ministre de la République ne doit pas être traité comme un vulgaire délinquant pour moisir de telle sorte dans les geôles.

Rappelons, pour terminer, que le ministre Dounda a déjà passé plus de trois mois sous les verrous de manière illégale. Si le Président de la République a bien voulu s’appesantir sur l’impératif absolu de mettre terme à la surpopulation des maisons carcérales, le cas de son ancien ministre doit l’interpeller. En bon père de famille et premier magistrat,  il doit non seulement veiller à la bonne administration de la justice, mais surtout éviter que dans un pays encore in conflicts ne naissent et ne se développent ad aeternam vitam des haines viscérales du fait de l’injustice.

Affaire à suivre……

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