Centrafrique : la situation sécuritaire s’embrase à nouveau dans la Nana – Gribizi

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Alors que le Gangster de Bangui a ordonné officieusement un véritable état de siège dans la capitale centrafricaine, à quelques jours seulement du début de la campagne électorale en prélude des scrutins groupés du 27 décembre 2020, la situation sécuritaire s’embrase à nouveau dans la préfecture de la Nana – Gribizi.

C’est l’attaque par des hommes lourdement armés mais non identifiés, le 1er décembre 2020 vers 4 h du matin, jour d’anniversaire de la proclamation de la République centrafricaine, des villages Ngouvota et Nguénguélé sis à 25 Km de la ville de Kaga – Bandoro, qui a mis le feu à la paille. Le bilan est lourd : cinq villageois tués dont une femme enceinte et plusieurs habitations incendiées. Les soldats onusiens et les Faca stationnés rien qu’à quelques kilomètres de là, ne sont arrivés sur les lieux de l’attaque que tard à 16 heures, les assaillants s’étant déjà retirés après l’exécution de leurs crimes.

C’est la mission de sensibilisation et de mobilisation du KNK, conduite par l’ancien président François Bozizé, qui a quitté Bangui lundi 30 novembre, dernier jour du mois de novembre 2020, en milieu de matinée, en direction de Kaga-Bandoro, qui a découvert ce spectacle de désolation. A ce propos, des informations émanant du secrétariat général de ce parti ont révélé quelques jours plus tard que si, « saisi d’une inspiration heureuse », le président – fondateur du KNK qui à cette occasion avait pris la parole pour rassurer les populations et les appeler au calme et à la retenue, ne s’était pas concerté la veille avec son équipe pour rebrousser chemin et passer la nuit à Dékoa, son cortège aurait pu être mitraillé à bout portant par les assaillants à l’approche de Kaga – Bandoro.

Depuis lors, la situation sécuritaire s’est dangereusement gâtée dans cette partie de la République centrafricaine. Ne voulant plus entendre parler des militaires centrafricains et des casques bleus de la Minusca dans leurs villages, les éléments d’autodéfense se sont réorganisés à nouveau et avec le concours des Antibalaka de toutes les localités environnantes, et ont crié vengeance en s’en prenant à des voyageurs peulhs sur l’axe Dékoa – Kaga – Bandoro. En représailles, les auteurs de l’attaque des villages Ngouvota et Nguénguélé qui seraient identifiés comme des peulhs Mbarara ou des éléments de la Séléka, ont brûlé plus de 400 maisons par la suite.

Ce regain de vives tensions qui intervient à trois jours du lancement de la campagne électorale et qui pose le problème de la faillite ou de l’inefficacité du plan de sécurisation des prochaines élections, a contraint plusieurs transporteurs à ne plus emprunter cet axe, histoire de ne pas être agressés, et ont décidé de faire stationner leurs véhicules à la gare routière de Dékoa.

Norbert Yougou

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