Centrafrique : la Présidence de la République botte en touche la demande de la concertation nationale

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BANGUI, 10 août 2020 (RJDH)—La Présidence de la République botte en touche la concertation nationale voulue par une frange de partis politiques et de la société civile. Elle n’estime que le fait générateur devant justifier la convocation de la concertation nationale par l’exécutif ne s’est pas encore produit, dès lors que l’ANE persiste et signe que les élections seront organisées dans le délai constitutionnel. C’est ce qui ressort d’un communiqué de la présidence en date du 06 août 2020.
Ce communiqué de la présidence fait suite à l’ultimatum de trois jours de la synergie des partis politiques, des organisations de la société civile et des syndicats. Tout en condamnant ce que la présidence qualifie de manipulation, elle tient à apporter les éclaircissements sur la position de la Cour Constitutionnelle en date du 05 juin l’avis défavorable des élus de la nation sur la révision de la constitution en ces termes : « Si les délais constitutionnels et légaux fixant le déroulement du processus électoral ne pouvant être respecté et vont manifestement conduire à un dépassement de la date du 30 mars 2021, il y a lieu, sans procéder à une révision de la Constitution, de recourir à une démarche consensuelle par une concertation nationale », a indiqué le communiqué.
Cette concertation inclusive à l’exception de la Cour Constitutionnelle selon la Présidence sera effectuée dans un court délai regroupant en un même lieu les différentes entités, notamment; l’exécutif, le législatif, les partis politiques, la société civile, les anciens président de la république, les anciens Chefs d’Etat, les institutions de la République ( à l’exception de la Cour Constitutionnelle), « Ceci enfin d’aboutir à une solution consensuelle qui puisse encadrer le report des élections et le glissement du calendrier électoral devenu inéluctable, cette concertation devant être organisée par l’exécutif. Les résultats de cette concertation seront soumis avant leur adoption à la Cour Constitutionnelle en tant que gardienne de la Constitution pour vérification de la compatibilité des dispositions issues de la concertation avec la Constitution», à préciser le communiqué de la présidence.
La Présidence de la République n’estime que le fait générateur devant justifier la convocation de la concertation nationale par l’exécutif ne s’est pas encore produit, dès lors que l’ANE persiste et signe que les élections seront organisées dans le délai constitutionnel.
En date du 03 août 2020 cette synergie réclame du Président de la République la convocation d’une concertation inclusive dans un délai de trois jours, « à l’expiration duquel, elles organiseront des actes de désobéissance civique qui conduiraient inéluctablement à plonger le pays dans le chaos », a rappelé le communiqué.
La présidence de la république s’interroge dans le communiqué sur l’opportunité d’un tel ultimatum qui selon elle est de nature à alimenter les rumeurs sur un projet d’une énième déstabilisation des institutions de la république. « La présidence de la république suit avec une attention particulière et une vigilance accrue les gesticulations de ceux-là qui, regroupé au sein des organisations similaires dans un passé récent, et s’usant des mêmes pratiques, ont soutenu le renversement brutal d’un régime démocratique et causé le malheur du peuple », a relevé le communiqué
Cyrille Wegue

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