Centrafrique : la parade militaire de la honte dans toute sa puanteur !

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13 août 1960 – 13 août 2020, voilà aujourd’hui 60 ans que l’Oubangui – Chari, devenu République Centrafricaine le 1er décembre 1958, a accédé à l’indépendance, en tant qu’Etat, et à la souveraineté internationale.

L’aboutissement de plusieurs années de lutte menées par Barthélémy Boganda, mort dans un accident d’avion le 29 mars 1959. La fin virtuelle de la colonisation, des travaux forcés, des portages, des spoliations, et de collecte de l’impôt « per capita ». L’instituteur David David qui lui a succédé, après avoir écarté le titulaire du trône, un certain Abel Goumba, sera victime d’un coup d’état militaire dans la nuit de la Saint-Sylvestre le 1er janvier 196, plus exactement vers 3 heures du matin. Commencera alors un long règne de quatorze (14) années du soudard Jean – Bedel Bokassa, marquées dans un premier temps par « l’opération Bokassa » et dans un deuxième temps par une folie de grandeur et une dictature qui pendront  fin par une insurrection populaire, le 20 septembre 1979, soutenue et réalisée par l’opération Barracuda.

Ramené au pouvoir dans la soute d’un Transall français, David Dacko qui entretemps avait organisé des élections aux résultats contestés, lâcherait finalement prise, devant l’acharnement des opposants politiques au rang desquels Patassé, Goumba, Péhoua et Autres. Un comité militaire de redressement national à la tête duquel le général André Kolingba lui succèdera de septembre 1981 à octobre 1993. Si la gouvernance des militaires avait réussi à ramener l’ordre public, la sécurité et la quiétude sur toute l’étendue du territoire national, la cohésion sociale et des prémices d’un développement socio – économique, la création du parti unique « le RDC » en 1987 et l’institutionnalisation de la politique systématique d’exclusion qui en découlera, sonnera le glas de son régime, dans un contexte global international de l’effondrement du bloc socialiste et de l’avènement du pluralisme démocratique.

Battu loyalement lors des élections d’octobre 1993, il cédera son fauteuil à un certain Ange Félix Patassé du MLPC. Démagogue, populiste et populaire, après avoir échappé à plusieurs tentatives de coups d’état, il sera finalement destitué le 15 mars 2003 par son ancien chef d’état – major François Bozizé. Djotodia, l’égorgeur qui lui avait succédé, le 23 mars 2013, ne pouvait rien faire et laissait faire, après dix (10) mois, sera sommé par les chefs de la CEMAC de démissionner, lui et son premier ministre Nicolas Tiangaye, en janvier 2014 ; s’en suivront la mise en place d’une transition et l’organisation des élections démocratiques au cours desquelles un certain Touadéra sera déclaré vainqueur, après le deuxième tour.

Mais, alors que les besoins prioritaires du peuple se résumaient à la sécurisation, la restructuration de l’armée, la restauration de l’autorité de l’Etat, au retour des milliers de personnes déplacées, la cohésion sociale et à la renaissance de la République, grande a été la surprise de tous ses électeurs et du peuple centrafricain de l’entendre parler du désarmement des cœurs et de l’Accord de Paix de Khartoum avec des groupes armés dont la plupart ne sont que des mercenaires. Un vrai marché de dupes, avec plus de 85% du territoire national occupé et administré par des rebelles, sans foi ni loi. 60 années après les luttes des pères fondateurs de la République,  le mathématicien de Boy – Rabé, celui qui se faisait passer pour le candidat  des pauvres  et qui s’est métamorphosé en bourreau, a tout fait pour que  la République Centrafricaine devienne à nouveau un pays colonisé et son peuple, un peuple asservi.

Un pays qui est devenu la République des Groupes Armés et du Centre de Nulle part, en moins de quatre (4) années. Pis, il n’est plus le chef suprême des armées, mais plutôt leur partenaire, celui de Abbas Siddiki, Ali Darass, et Mahamat Al – Katim. Et en vertu des pactes signés entre eux, il ne pouvait rien faire si ce n’est d’ordonner l’attaque des Faca, de nos préfectures et de nos populations,  et de travailler à sa propre reconduction, via des opérations de tripatouillages d’inscriptions sur les listes électorales. Cette parade militaire participe de son projet et n’est rien d’autre qu’une belle opportunité pour le chef suprême des armées d’extraire des fonds  publics du trésor et de s’en mettre plein la poche. Il ne saurait en être autrement tant, dans tous les pays du monde, la place des Faca est aux frontières et dans les villes  et non dans la capitale en train de s’offrir à une parade qui n’est rien d’autre qu’un spectacle de moqueries pour toutes nos populations livrées à la merci de Sidiki, Darass et Al-Katim. Ce type doit de ce fait être arrêté et jugé pour avoir lamentablement failli à ses missions constitutionnelles qui consistent à défendre l’intégrité du territoire national, à assurer la protection des biens et des personnes et à préserver les intérêts fondamentaux de l’état !

La rédaction

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