CENTRAFRIQUE: LA NOUVELLE STRATÉGIE DU MERCENAIRE PEUL NIGÉRIEN ALI DARASS SE PRÉCISE: CONQUÉRIR DE NOUVEAUX ESPACES, CAR ON NE SAIT JAMAIS

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Le 30 septembre dernier, le mercenaire peul nigérien Ali Darass, général d’armée autoproclamé et leader du groupe armé UPC, a publié une Note d’information qui fait croire qu’il agit conformément à l’Accord politique pour la paix et la réconciliation qu’il a cosigné le 06 février 2019 à Bangui en présence des témoins de taille. Dans sa Note, il informe la Minusca et les Instances internationales (et non le président Faustin-Archange Touadéra avec qui il a pourtant signé l’Accord du 06 février, ni le Premier ministre Firmin Ngrébada dont il est par ailleurs le Conseiller militaire avec rangs et prérogatives de ministre) qu’il envoie 32 de ses éléments dont 2 officiers supérieurs dans la zone d’Obo pour vulgariser auprès des peuls l’Accord du 06 février, faciliter la libre circulation des personnes et des biens, toutes choses qu’il refuse pourtant de faire à Bambari et dans la Ouaka où il était intronisé « Gouverneur ». Décryptage.
Une lecture herméneutique de cette fameuse « Note » d’information permet de comprendre qu’Ali Darass cherche plutôt à étendre sa zone d’influence militaire et stratégique sur une grande partie du territoire centrafricain. Il veut donc prouver là qu’après Joseph Koni, c’est lui qui est et demeure le 2e demi-dieu du Haut Mbomou et du Mbomou.
Ce qui signifie qu’il a une nette avancée sur les autres groupes armés qui existent dans cette « République des Groupes armés » comme aime à le dire le chroniqueur nigérien Mamane sur RFI, avec une influence hégémonique tentaculaire sur quatre (04) préfectures sur les (16) seize que compte la RCA et notamment la Ouaka, la Basse-Kotto, le Mbomou et le Haut Mbomou, et même une partie de la Kémo frontalière à Ndjoukou et de l‘Ombella-M’Poko frontalière à Damara où on y accède par la brousse en passant par Kouango où Ali Darass a renforcé sa base et continue d’occuper des bâtiments administratifs et les locaux de la Gendarmerie territoriale locale.
Par là, il y a lieu de comprendre trois choses:
1-L’UPC est le seul groupe armé en RCA qui a une très grande influence par rapport aux autres. A titre de comparaison:
-le MPC du mercenaire tchadien Mahamat Alkhatim ne contrôle que la préfecture de la Nana-Gribizi et 2 des 7 sous-préfectures de la préfecture de l’Ouham, et notamment Batangafo et Kabo;
-le FPRC des mercenaires tchado-soudanais Nourredine Adam et Abdoulaye Issène n’exerce leur influence que sur 2 préfectures (le Bamingui-Bangoran et la Haute-Kotto), et une partie de la Vakaga où il vient même d’être chassé. Le FPRC n’est donc plus influent à Birao et Am-Dafack dans la Vakaga où les natifs ont décidé de ne plus accepter sa présence;
-le MLCJ ne contrôle qu’une petite partie de la sous-préfecture de Birao notamment la commune de Ridina, de Birao centre au grand village Am-Dafock frontalier au Soudan arabe;
-le RPRC de Gotran Herbert Djono-Ahaba ne contrôle que la 2è commune de la sous-préfecture de Birao dénommée Ouandja (chef-lieu Tiringoulou) et une partie de Bria où ses éléments font de l’exploitation et le trafic illicites des pierres précieuses;
-quant aux 3R d’Abbas Sidiki, il n’a d’influence que sur 3 sous-préfectures sur les 6 de l’Ouham-Pendé (Koui, Bocaranga et Ngaoundaye) et sur les communes d’élevage de Niem-Yelowa à Bouar et Gaudrot (Besson) à Baboua dans la préfecture de la Nana-Mambéré.
2-Avec une grande influence sur plusieurs préfectures de la RCA, le groupe armé d’Ali Darass a certainement plus d’éléments que les autres, et est mieux organisé et plus discipliné au point que les autres populations musulmanes civiles (et donc non armées) vivant dans sa zone d’influence lui doivent du respect comme ce fut le cas samedi 18 octobre dernier lors du mot d’ordre lancé pour le refus à tout sujet musulman de participer à la marche pacifique organisée à l’occasion de la campagne de sensibilisation pour la paix et la réconciliation à Bambari.
3-Le fait de multiplier ses éléments sur le terrain, de procéder à de nouveaux enrôlements dans ses rangs et d’étendre sa zone d’influence, est une grave violation de l’Accord de Khartoum/Bangui, et prouve s’il en est encore besoin qu’Ali Darassa n’est pas prêt pour le désarmement de ses troupes ni la dissolution de son groupe armé dont le délai prévu par l’Accord du 06 février est largement dépassé.
Ainsi donc, contrairement à la volonté clamée de sensibiliser les éleveurs transhumants sur l’Accord de Khartoum/Bangui, de faciliter la libre circulation et les échanges commerciaux ainsi que l‘accès des populations aux soins de santé (à prendre comme une simple déclaration d’intention), Ali Darass est plutôt en train de conquérir de nouveaux espaces qu’il va gouverner, en prévision de ce qui pourrait lui arriver dans l’avenir. En cas de traque des forces portugaises ou des FACA, il lui sera plus facile de fendre dans la forêt et de devenir imprenable comme Joseph Koni. Voici la véritable stratégie d’Ali Darass dont la rébellion n’est rien d’autre qu’un fonds de commerce pour s’enrichir et garantir l’avenir de ses enfants et parents, ainsi que celui de certains officiers et fonctionnaires civils onusiens véreux en service à la Minusca, tout comme certaines personnalités du régime actuel.
Les Centrafricains ne doivent pas être naïfs comme…l’autre.
A bon entendeur, salut !
Moussa Ango-Brotto et
Mesmin Madidé-Aladila
Source: MEDIAS+

Mouvement de l’Unité pour la Paix en Centrafrique
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Coordination Militaire
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Secrétariat Général
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N00151/UPC/DIR.MIL/SG-2019
NOTE
L’Unité pour la paix en Centrafrique par la voix de son Coordinateur militaire, chef d’état-major, le général d’armée Ali Darassa, porte à l’attention de la Minusca et des Instances internationales, sa décision de déployer des éléments dans la région d’Obo, dans la zone frontalière entre le Sud-Soudan et la Centrafrique.
L’objectif de ce déploiement est de sensibiliser à la fois les populations, mais surtout les éleveurs transhumants, aux Accords de paix et de réconciliation ainsi qu’à la future mise en place des Unités spéciales mixtes de sécurité (USMS).
L’UPC souhaite ainsi préparer la période de transhumance à venir en incitant les éleveurs au respect des agriculteurs et de l’APR-RCA, en établissant la libre circulation dans cette zone frontalière afin de faciliter les échanges et l’accès aux soins pour les populations.
Le chef d’état-major, le général d’armée Ali Darassa, espère vivement que cette sensibilisation favorisera le rétablissement de la paix par le dialogue et la cohésion sociale dans la zone d’Obo.
Les officiers et éléments suivants sont ainsi désignés:
1-Chef de mission: Colonel AHMAT Ousmane Petit;
2-Chef de mission adjoint: Lieutenant-colonel OUMAR Bayo
3-Accompagné de 30 éléments.
L’UPC est déterminé à poursuivre les efforts pour le rétablissement de la paix et de la réconciliation, de concert avec les autorités et exhorte une nouvelle fois toutes les parties à faire de même.
Fait à Gbokolobo, le 30 septembre 2019
Le Coordinateur militaire, chef d’état-major
(é) Général d’armée Ali DARRASSA

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