Centrafrique : la Minusca débande face aux mercenaires russes de Touadéra, les mines tuent dans l’Ouham – Pendé

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Le jeudi 9 septembre 2021, un camion, en provenance de Paoua pour Bocaranga, dans la préfecture de l’Ouham – Pendé, a sauté sur une mine. Le chauffeur est mort sur le coup et plusieurs blessés ont été enregistrés. C’est le député de Bocaranga 3 Martin Ziguélé et président du MLPC qui a annoncé la nouvelle sur sa page Facebook en ces termes : «

Cet après-midi, un véhicule venant de Paoua sur Bocaranga a saute sur une mine au village Bokomboussi dans ma circonscription de Bocaranga 3 dans la Commune Loura. Le chauffeur du camion a été tué du coup et il y’a eu plusieurs blessés graves évacués dans la journée sur l’hôpital de Paoua. Je présente mes condoléances à la famille du chauffeur tué dans cet attentat et compatis au sort des blessés ».

Il y a déjà plusieurs mois, les journaux en ligne CNC et Letsunami.net n’ont de cesse d’alerter l’opinion nationale et internationale sur l’utilisation des mines antipersonnel par les groupes armés dans les préfectures de la Nana – Mambéré et l’Ouham – Pendé, et le danger qu’elles représentent pour les populations civiles. Plusieurs taxis – motos, de simples voyageurs, des commerçants et même des religieux en ont été victimes. En réaction, la Minusca a dépêché dans cette partie de la République centrafricaine une équipe de déminage dont les activités sur le terrain a permis de détecter et neutraliser ces engins de la mort. Malheureusement, selon des informations en notre possession, suite à des menaces dont ses soldats ont fait l’objet de la part des mercenaires russes du Groupe Wagner, la Minusca a débandé et mis un terme à ces opérations de déminage.

Ainsi donc, comme le 30 septembre 1938 où Français et Anglais, par les Accords de Munich, ont livré la Tchécoslovaquie à Hitler, Mankeur Ndiaye et la Minusca ont préféré tronquer le déshonneur contre la paix. Mais de même le 5 octobre 1938, Winston Churchill a déclaré qu’ils ont subi une défaite totale et sans mélange (…), que leur peuple doit savoir qu’ils ont subi une défaite sans guerre, dont les conséquences les accompagneront longtemps sur leur chemin,  de même nous devons dire aujourd’hui à Mankeur Ndiaye et la Minusca qu’ils ont accepté le déshonneur pour avoir la paix avec les mercenaires russes de Touadéra et ils auront le déshonneur et la guerre.

Et cela est d’autant plus vrai que la responsabilité du recours aux mines antipersonnel incombe aux mercenaires russes de l’Imposteur de Bangui. Ils les utilisent non seulement contre les éléments de 3R et de la CPC qui écument cette région, mais surtout contre les personnes qui empruntent toutes les voies qui desservent ces deux préfectures et qui sont systématiquement identifiées comme étant des rebelles. Ils en ont déjà fait l’usage en Libye comme l’a révélé l’enquête de BBC sur le Groupe Wagner : la tablette perdue et les documents secrets : des indices pointant vers une armée russe ténébreuse, publié le 11 août 2021. Dans ce reportage que nous pouvons lire ce qui suit :

« En plus des points de localisation rouges sur les cartes de la tablette, des points noirs indiquent un autre héritage mortel de la présence de Wagner en Libye : les mines.De nombreuses étiquettes font référence à des types de mines spécifiques, tels que MON-50 ou OZM. Il existe également des positions marquées comme « district miné », « mine télécommandée » ou « étirée » – que nous comprenons comme un argot pour un piège. Comme les points rouges, certains des points noirs sont également étiquetés avec les noms de code des combattants, suggérant qu’ils contrôlaient peut-être ces positions de mines particulières. Le mot Metla – le nom de code de Fedor Metelkin – apparaît à nouveau dans ce contexte. Les 35 positions de mines indiquées sur la tablette se trouvent toutes dans le quartier résidentiel d’Ain Zara.Sont également stockées sur la tablette des illustrations de la mine MON-50 – et de deux autres appareils d’origine russe et soviétique, le POM-2 et le PMN-2. Ces armes sont toutes mises en évidence dans un rapport de Human Rights Watch qui souligne qu’aucune d’entre elles n’a été vue auparavant en Libye – où il y a eu un embargo sur les armes au cours de la dernière décennie. Le procureur militaire, M. Gharouda, a déclaré que ses autorités avaient estimé que le POM-2 était particulièrement répandu et constituait un danger particulier pour les civils retournant chez eux à Tripoli. La BBC a entendu des témoignages de résidents locaux sur l’étendue des mines et des pièges cachés dans les zones résidentielles, et a vu des photos et des vidéos des appareils. Nous avons contacté une organisation caritative de déminage travaillant en Libye pour les alerter des positions de la mine Wagner qui pourraient ne pas encore être officiellement documentées ».

Cette vérité, Mankeur Ndiaye et la Minusca le savent, puisque le Groupe des Experts de l’Onu en a parlé dans son rapport du 25 juin 2021,  mais ne veulent pas en parler, car les victimes de ces mines sont des Centrafricains. Leur mort tous les jours ne peut que servir de justificatifs au maintien des soldats onusiens en Centrafrique.

La rédaction

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