Centrafrique : la maire de Bambouti retenue en otage par l’UPC, risques de tensions diplomatiques avec le Sud – Soudan

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Depuis quelques jours, la tension est très vive dans la sous – préfecture de Bambouti située à 110 Km de la ville d’Obo, chef – lieu de la préfecture du Haut – Mboumou à l’est de la République centrafricaine, suite à des affrontements entre des éléments du mercenaire nigérien Ali Darass de l’UPC et ministre – conseiller à la primature en charge de la sécurité de la région Centre – est, et des auto – défenses sud – soudanais. Selon des sources locales, une incursion des éléments de l’UPC en territoire sud – soudanais, courant mi – novembre 2020, s’est soldée par la mort d’un chef de centre de santé et l’incendie de plusieurs habitations. En représailles, les habitants de cette localité ont réussi à neutraliser le commandant Bouba de l’UPC et plusieurs de ses hommes se seraient évaporés dans la nature, au moment de l’attaque.

Ces informations ont été confirmées par le député de Bambouti Bernard Aniuoé Gbissigui, en ces termes :« Les Sud-soudanais ne prennent pas à la légère la question touchant à l’intégrité de leur territoire comme chez nous en Centrafrique. Lors de leur incursion à Bambouti, les autodéfenses sud-soudanaises en provenance de la ville de Yubu, ont pu neutraliser le nommé Bouba, général de l’UPC ainsi qu’un nombre important de combattants rebelles de l’UPC ».« Les éléments qui avaient fui en brousse sont sortis prendre en otage la maire de la ville, Madame Anne Marie Fioukani. Pour le momentils ont quitté leur base et occupent la résidence de la maire. Pour eux, elle est l’unique représentant de l’Etat dans la ville. Malheureusement, c’est la réalité » a déploré l’élu de la Nation, sur les antennes de RNL.

Depuis lors, il a été signalé la mobilisation des troupes sud – soudanaises à la frontière avec la ville de Bambouti. Les populations, quant elles, prises entre deux feux se sont déportées sur le territoire sud – soudanais dans un camp des réfugiés. Une situation extrêmement délicate sur laquelle ni le gouvernement ni la Minusca dans sa conférence hebdomadaire du mercredi 25 ne se sont prononcés. Un silence assourdissant qui risque d’avoir des conséquences diplomatiques entre la République centrafricaine et le Sud – Soudan qui peut à tout moment user de son droit de poursuite pour envahir cette partie du pays abandonnée.

En effet, il est permis aux forces militaires d’un Etat digne de ce nom,  au regard du sacro – saint principe de la souveraineté, de la défense de l’intégrité de leur territoire, de la protection des biens et des personnes et de la préservation des intérêts fondamentaux de leur Etat, de poursuivre au- delà de leurs frontières tant sur terre que sur mer les auteurs d’une infraction. Et pour être ainsi caractérisée et tout à fait légale, cette poursuite doit être immédiate et continue. En raison de son régime coercitif, le droit de poursuite déroge aux règles générales du droit international qui établit, d’une part que les pouvoirs d’un État ne peuvent s’exercer que dans le ressort de son territoire, d’autre part que la souveraineté d’un État étant inviolable, il est formellement proscrit qu’un État intervienne sur le territoire d’un autre État.

De ce fait, la République centrafricaine étant un Etat failli où plus de 85% de son territoire est sous le contrôle des groupes armés et des hordes de mercenaires venus d’ailleurs qui sont considérés par les autorités centrales, légales et légitimes comme des partenaires, et qui y sévissent en de véritables conquistadores, en terroristes patentés et en criminels, il est fortement à craindre que les autorités sud – soudanaises ne puissent se résoudre à franchir le Rubicon afin de bien sécuriser leurs frontières, en arguant de leur volonté d’en finir avec cette situation de menace permanente et de chaos.

La rédaction

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