Centrafrique : la France reste très préoccupée par les violations des droits de l’homme commises par les mercenaires du Groupe Wagner sur les populations civiles

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MINUSCA – RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

INTERVENTION DE MME NATHALIE BROADHURST,
REPRÉSENTANTE PERMANENTE ADJOINTE DE LA FRANCE AUPRÈS DES NATIONS UNIES, CHARGÉE D’AFFAIRES A.I.

AU CONSEIL DE SÉCURITÉ

New York, le 20 juin 2023

Monsieur le Président,

Je remercie la Représentante spéciale pour son exposé très complet. Je remercie également Mme Sima Bahous, M. Bankole Adeoye et M. Rhosyns Ngatondang pour leurs interventions. Je souhaite la bienvenue à la ministre des Affaires étrangères de la République centrafricaine.

Monsieur le Président,

Des progrès notables ont été enregistrés en République centrafricaine au cours des derniers mois. Grâce aux bons offices de la MINUSCA, la décentralisation du processus de paix s’est poursuivie et l’autorité de l’Etat s’est progressivement étendue. Deux groupes armés supplémentaires ont déposé les armes, confirmant l’avancée du programme de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement. Cette dynamique doit désormais se poursuivre avec d’autres groupes armés.

Grâce notamment au rôle positif de l’Angola, le dialogue entre la République centrafricaine et le Tchad a progressé et permis la mise en œuvre de coopérations concrètes, y compris sur le plan militaire. Nous encourageons les autorités centrafricaines à poursuivre leurs efforts pour enraciner les progrès accomplis de manière durable. L’Union africaine, la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, la Conférence internationale de la région des Grands Lacs et les pays de la région doivent rester des acteurs clés pour relancer le processus de paix en République centrafricaine. Nous nous félicitons aussi de la coopération croissante des autorités centrafricaines avec la MINUSCA et espérons que cette dynamique se poursuivra. Nous saluons également les mesures prises par la mission conformément à l’engagement du Secrétaire général en faveur d’une politique de tolérance zéro à l’égard des exploitations et atteintes sexuelles.

Monsieur le Président,

La situation en République centrafricaine demeure toutefois fragile. Les groupes armés continuent de commettre des violences contre les populations civiles et les forces centrafricaines.

La situation humanitaire, déjà précaire, se détériore du fait de l’impact de la crise au Soudan, qui a entraîné l’afflux de près de 15 000 réfugiés dans le nord-est du pays. La France a mobilisé plus de 40 millions d’euros pour faire face à la crise humanitaire en cours au Soudan et répondre à son impact dans les pays voisins.

Sur le plan politique, nous prenons note de la suspension temporaire de l’organisation des élections locales et de l’annonce de la tenue d’un référendum constitutionnel. Nous appelons à ce que ces scrutins puissent se tenir de manière inclusive, libre, transparente, crédible et pacifique pour que toutes les voix, y compris celles des jeunes et des femmes, puissent s’exprimer.

Enfin, la France reste très préoccupée par les violations des droits de l’homme par toutes les parties, et notamment par les membres du groupe Wagner, qui commettent des exactions contre les populations civiles. Ces violations ne doivent pas rester impunies. La présence de Wagner répond à une logique de prédation des ressources naturelles du pays. Elle n’a pas pour objectif de stabiliser durablement la République centrafricaine.

Pour conclure, je voudrais redire tout notre soutien à la Représentante spéciale Valentine Rugwabiza et la féliciter pour son action résolue à la tête de la MINUSCA.

Je vous remercie./.

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