Centrafrique : Khartoum, l’ultime pourparler pour la paix en terre centrafricaine ?

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L’infortune de la nation centrafricaine ne date pas d’aujourd’hui. Sans remonter loin dans l’histoire ni épouser les thèses de la théorie du complot, le ver était dans le fruit dès la genèse de la République.

Les soubresauts du début des années 90 qui ont amorcé la décrépitude du pays ont connu des valses avec les mutineries de 1996-97, avant le passage à niveau avec la rébellion de 2003, de loin la mère de la prolifération des mouvements rebelles dès 2006. J’y reviendrai plus tard avec les échecs programmés et patents des différentes tentatives de sorties de crise.

Poursuivant par ailleurs le raisonnement, le fait d’avoir actionné la rébellion de 2013 a achevé la descente aux enfers par la mise en selle d’acteurs protéiformes et peu confiants, ayant ouvert la boîte à pandore. Depuis cette date, la création à profusion des groupes armés a donné lieu à des activités criminelles cautionnées, sinon tolérées ayant provoqué des milliers et des milliers de morts. Les différents schémas de semblant de dialogues convoqués partout et impliquant plusieurs acteurs n’ont pas fonctionné.

D’où la grande interrogation et le doute au sujet du sommet de Khartoum présenté comme l’ultime pourparler pour la paix en Centrafrique. Ce sommet qui, s’il faut faire usage d’un langage courant, est un coup de poker dont il faut craindre qu’il ne porte en lui les germes d’une instabilité programmée dans un contexte où le pouvoir a clairement le dos au mur.

  1. L’acceptabilité de la démarche de Khartoum

Les négociations de Khartoum s’inscrivent dans la dynamique, quelque peu antinomique née de la Feuille de route pour la paix et la réconciliation en République Centrafricaine, mise en avant par l’Union africaine et signée à Libreville, le 17 juillet 2017 d’une part et l’initiative russe qui a fait couler tant d’encre et ayant débouché sur l’Entente de Khartoum, signée le 28 aout 2018 à Khartoum par les groupes armés d’autre part. Causalité certainement trouvée, les négociations de Khartoum, à la différence des nombreux accords et protocoles de paix qui ont précédé, ont pu réunir autour d’une table, presque tous les grands chefs des groupes armés et le gouvernement. Ce qui est un gage, sinon une présomption de chance de respect de l’avenir des résolutions.

Ainsi, aborder la question de l’acceptabilité de la démarche soulève plusieurs problèmes évidents et d’autres plus subtils.

Sur les problèmes évidents :

  • Pourquoi avoir choisi Khartoum quand l’on sait qu’une bonne partie du contingent d’hommes armés de ces groupes rebelles à qui l’on refuse l’attribution du nom de mouvements criminels, provient de ce pays ? Pourquoi par ailleurs y aller quand l’on sait que l’approvisionnement en armes et munitions vient de ce pays entre autres ? L’on pourrait rétorquer que les deux faits cités pour justifier les interrogations seraient le fait de mercenaires, et donc hors le contrôle ou l’implication de l’Etat du Soudan.
  • Pourquoi avoir choisi le format d’aller négocier et parvenir à un accord qui est paraphé en la présence des présidents TOUADERA et EL BECHIR pour ramener par la suite le lot des participants à Bangui, pour une autre cérémonie de signature le lendemain au palais de La Renaissance ? Comment va-t-on appeler le document final signé ? Accord de Bangui ou de Khartoum ? Dire Khartoum serait un non-sens puisque les négociations s’y sont tenues et n’ont recueilli que des paraphes. En droit, c’est la signature qui rend valable (valide) un accord et s’agissant du cas d’un document de retour à la paix dont les usages accordent le nom du lieu où il a été signé, ici c’est Bangui et non Khartoum.

Je pense qu’on aurait pu valablement signer l’accord à Khartoum avec le déplacement du président Touadéra. Autrement dit, cette navette n’a pas de sens car il n’y a eu aucun autre facteur supplémentaire qui n’ait été difficile de réunir à Khartoum.

Ce côté folklorique induit des aspects financiers qui ont grevé les caisses du trésor public déjà mal en point avec la prise en charge des délégations des groupes armés. Je fais l’impasse sur les détails telle la théâtralisation d’un retour à Bangui à bord de « l’avion présidentiel ».

  • Qu’est-ce qui justifie tout le secret qui a entouré cet accord ? A en croire le négociateur en chef du Gouvernement, le contenu de l’accord devrait être rendu public après sa signature, donc la cérémonie du palais de la Renaissance. Depuis lors, rien de précis avec une communication gouvernementale loin de satisfaire aux attentes de la population. D’où, les spéculations qui vont bon train, avec des approximations, des suppositions, des interrogations que rien ne vient dissiper quant l’on fait circuler sur le net via la plume d’un journaliste que l’accord une fois signé à Bangui sera soumis à une étape d’entérinement par les chefs d’Etat sous la houlette de l’Union africaine, initiatrice de la feuille de route. Le porte-parole du gouvernement l’a confirmé avant qu’il n’ait été démenti par une publication dans un certain cafouillage.
  • Sur l’applicabilité de cet accord, j’en conviens que le contenu de l’accord en allant dans le sens du rejet du principe de l’amnistie et du partage du pouvoir à un degré inacceptable pour des « saigneurs » de la population aura du mal à passer. Pis, la question de minorité qui enveloppe le rapport religion et participation politique est une bombe à retardement. Tout comme celle de « l’état-civil » qui recouvre implicitement la question de la nationalité, etc.

Il faut admettre cependant, même mort dans l’âme, que le contexte, le rapport de force, l’enjeu et le gain de l’accalmie sont le prix à payer avec les fameux « arrangements ». Ce sera une situation appelant alors la capacité et le réalisme du gouvernement dans la gestion de la crise et la projection dans le temps pour le bien du peuple souverain.

Malheureusement, comme tout passe par une sensibilisation, une bonne stratégie, une communication efficace et une action concertée du gouvernement pour poser sereinement le cadre du débat, un déficit laisserait la place à des appels à l’expression de la passion par des fanatiques partisans et des victimes ne pouvant comprendre ce qui est une sorte d’abandon à leur triste sort.

Sur les problèmes latents

La rencontre de Khartoum soulève quand-même des questions qu’il faudrait pouvoir lire entre les lignes ou sonder dans les esprits pour leur donner une vraie résonance.

  • La guerre d’influence des grandes puissances

A s’en tenir au choix de la capitale soudanaise pour abriter les échanges entre groupes armés criminels et le gouvernement, on pourrait passer sous silence la guerre d’influence entre des puissances étrangères dont le Centrafrique est le théâtre. Khartoum avait déjà été retenue par l’initiative centrafricano-russe de discussion avec les rebelles, laquelle avait été ouvertement critiquée comme étant une démarche parallèle par la diplomatie française et ce, jusqu’au sein du Conseil de Sécurité avec des pays soutenant la critique.

Ce qui en diplomatie et en géopolitique révèle autant de signes que de messages entre les acteurs directs impliqués et ceux indirects observant avec intérêt l’évolution de la situation.

  • L’influence des grandes puissances sur le cours des échanges

L’on pourrait penser de manière benoite que le lieu de la tenue de ce dialogue est inopérant sur la conduite et la finalité des travaux. C’est faire preuve de naïveté et d’ignorance du monde politico-diplomatique. Les enjeux des échanges supposés inter-centrafricains sont ailleurs parce que derrière chaque acteur se cache un lobby visible ou invisible tantôt soutenue par toute la communauté internationale occidentale et les Nations-Unies, tantôt par des entités tirant profit de la situation de chaos du Centrafrique.  Les manœuvres de coulisses entre deux échanges ou suspensions des travaux font entrer en jeu les puissants acteurs de l’ombre se jouant les coudes en fonction des camps et des acteurs d’influence.

La direction des travaux conduite sous la houlette de l’Union africaine, avec l’assistance de hauts-dirigeants des Nations Unies et de la CEEAC ne pouvant être pour des garanties absolues de transparence et de non-ingérence face à des acteurs tantôt sous pression de part et d’autre. Le cours des événements antérieurs et ceux à venir aidera à mieux comprendre.

  • Le modèle étatique en filigrane

Dans les revendications des groupes armés, sachant qu’ils ont fait asseoir leur domination sur la partie du territoire sous leur contrôle, ils demandent plus d’autonomie et des responsabilités à exercer.

L’organisation étatique envisagée renvoie à deux aspects que sont le modèle rêvé et la place de l’armée. Sur le modèle rêvé par les groupes armés il y a des non-dits. Sans trop remonter dans l’histoire bogandienne de la construction de notre pays, faut-il rappeler que le Centrafrique a terminé sa course comme un Etat unitaire ? Que dans une politique de décentralisation qui ne fonctionne pas à ce jour, il a été prévu des régions ?

En vérité ces revendications cachent mal l’idée de partition soulevée à plusieurs reprises en très peu de temps par les Chefs des groupes armés, même si, sous une forme ou une autre, il y a eu renoncement à l’idée. Les sirènes de cette idée ne sont pas loin. Une solution intelligente et prospective devra y être apportée tôt ou tard pour ne pas se retrouver dans une somnolence pendant que les pions sont poussés année après année. De la décentralisation mort-née aux chimères du fédéralisme, le sillon de la partition se creuse si personne n’y prend garde. Et le cas du Soudan divisé en deux Etats il n’y a pas longtemps suffit à nous faire réfléchir.

Le second aspect de cette réflexion qui procède d’ailleurs du premier se retrouve dans la revendication de vouloir faire patrouiller les bandits armés, souhaités majoritaires, avec les FACA. L’idée ne paraissant soulever aucune interpellation est dangereuse en soi et contribuera à terme à une fracture au sein de ce corps de défense que sont nos forces armées et pouvant à terme ne pas être fonctionnelle.

 

Le dernier point qui mérite un traitement à part est la question de la nationalité centrafricaine avec tout ce qu’il a de révoltant, de perplexe et d’interrogatif.

 

  1. L’inter-centrafricanité du dialogue en question en question

 

L’initiative pour la paix en République centrafricaine dont les travaux s’étaient déroulés à Khartoum soulève plusieurs questions en rapport avec la centrafricanité de ce dialogue et en même temps la non-participation de Bozizé et de Djotodia aux assises, même si cette éventualité soulève préalablement des questions d’ordre juridique pouvant être battues en brèche.

Je reviens sur les questions essentielles à mes yeux résumées en deux (2) aspects, en l’occurrence le caractère inter-centrafricain de ce dialogue et la non-participation du président Bozizé et de son tombeur Djotodia, de vrais centrafricains qui avaient, dans des circonstances non élucidées, effectué un rapprochement et embrayé dans la voie d’une négociation, avec à la clef un accord qui pointait la responsabilité de puissances extérieures dans la crise de 2012 et ses conséquences déplorables jusqu’à ce jour. C’était à Naïrobi, il y a un peu plus de deux (2) années déjà. Faut-il le souligner, cette initiative avait reçu la caution des présidents congolais et kenyan avant de sombrer dans l’oubli, comme un non-évènement. Personne ne saurait ignorer que la question du statut d’anciens chefs d’Etat fait allusion à ces absents.

Ceci étant, je m’interroge en fait sur la participation à ce dialogue de deux (2) catégories de participants, à savoir certains leaders de groupes rebelles reconnus comme non-centrafricains mais opérant sur le territoire du Centrafrique et d’autres encore à la nationalité très douteuse et se revendiquant le statut de citoyen centrafricain. Ils sont d’ailleurs nombreux et le ratio serait en faveur des étrangers.

Somme toute, ce n’est donc un secret pour personne que la nationalité de ces criminels est prise en compte « internationalement parlant » vu la validation ou la caution par les acteurs de la communauté internationale impliqués dans la résolution de cette crise depuis des années. Cet état se traduit de la manière simpliste dans les faits par l’engagement illusoire de vouloir rapatrier ces étrangers à l’issue du processus de démobilisation. Voilà un des aspects du ver dans le fruit dont je parle.

Et cette question de centrafricanité soulève plusieurs interrogations dont les plus pressantes sont :

  • Pourquoi les convocateurs de ce dialogue qui étaient en l’air depuis deux années déjà n’ont-ils pas voulu aider l’Etat centrafricain, « légitimement » dirigé depuis les élections de 2016 vendues comme panacée, à bouter ces criminels et mercenaires étrangers hors du territoire national ?
  • Pourquoi avoir voulu obligatoirement mettre en face des centrafricains sur une même table des acteurs étrangers pour parler d’un pays dont ils n’y ont aucune attache ni d’intérêt que de se retrouver là pour le piller, même les éleveurs peuls d’hier devenus des « héros savaniers » et revendiquant par la force des droit plus de droits?
  • Les convocateurs du dialogue n’auraient pas été mieux inspirés d’écarter les leaders étrangers des groupes rebelles avec des noms aussi farfelus que grossiers pour ne pas exposer au grand jour les manœuvres puisque ces chefs rebelles s’affichaient déjà avec des représentants de la communauté internationale ou ont parfois donné leurs noms comme alliés dans leurs actions ?
  • Ce dialogue n’apporte-t-il pas une caution à une reconnaissance implicite de l’octroi de la nationalité centrafricaine dont j’imagine, ces chefs rebelles et criminels étrangers, pourraient en faire une revendication, en s’appuyant sur des injonctions contenues dans l’accord, puisque détenant une puissance de feu validée par la communauté internationale occidentale ?

Le dire ce n’est point céder à un repli identitaire, mais souligner un passage en force pour des transhumants, des « séjournants » musulmans en situation irrégulière ancienne ou récente et qui ne sont reconnus dans les fichiers de l’état-civil ou s’en pourvus illégalement. Non, la religion n’est pas une nationalité !

En toute honnêteté, que valent des miettes de francs CFA à donner à des professionnels du sang qui ont écumé le pays, exploité des chantiers d’or et de diamant pour ne pas aller loin, braconné et ayant « dealé » avec du personnel des nations-unies œuvrant pour le compte de la Minusca ou d’autres acteurs tapis dans le noir?

Dans tous les cas, il faudrait être naïf pour croire qu’un certain ange passerait par Khartoum pour dire que ce sont des centrafricains qui sont en concertation par amour de leur pays et qu’ils veulent laver leur linge sale en famille.

La question de la centrafricanité interpelle et je convoque tout le génie centrafricain pour poser ce problème sur la table, l’aborder et y trouver une solution sociologique, juridique et politique pour ne pas se retrouver sous peu face à un effet boomerang.

 

  1. La dimension pléthorique des mouvements rebelles

Il y a une donne des plus surprenantes à souligner de prime abord dans le conflit dont le Centrafrique est le théâtre. En effet, depuis l’année 2006, soit trois ans seulement après la prise de pouvoir de Bozizé suite à une rébellion truffée de mercenaires et de soldats réguliers tchadiens, le signal a été lancé pour de nouvelles rébellions. Il semblerait que tout serait parti de questions aux contours flous allant de la récompense, du partage de pouvoir et de l’ingratitude du nouveau maître de Bangui par rapport à ses anciens alliés libérateurs.

Et au delà, ces groupes armés ont commencé à essaimer, se divisant, se lançant dans des alliances ethnico-religieuses puisqu’ils ont tous la particularité d’être dirigés par des sujets musulmans. Je n’oserai pas dire centrafricains, puisque plus haut j’évoquais déjà la nationalité plus que douteuse de certains d’entre eux et que Bozizé avait composé avec eux pour renverser Patassé, traçant la voie à cette gangrène qui pose problème aujourd’hui. Et l’idée faisant des émules, des nationaux non musulmans s’y sont mis.

Les années passant, des dialogues et concertation avec le pouvoir se multipliaient (Birao, Syrte, Libreville…) avec des valisettes d’argent pour arroser les contestataires et des nominations politiques pour offrir une chance aux rebelles de revenir à la raison. Apparemment, la méthode a suscité davantage l’appétit de plusieurs qui n’ont pas manqué de s’inscrire dans la logique pour profiter de la manne et des avantages allant avec. Pauvre Centrafrique ! Et par des arrangements politico-diplomatiques, des revendications passeraient pour garantir les acquis de la rébellion sur le plan économique. Wait and see comme le diraient les anglosaxons!

Dans ce décor, les ingrédients étaient prêts pour préparer et servir la soupe du diable. Et ce fut 2013 avec une coalition de ces groupes, chacun se lançant dans une course de recrutement ou de récupération de mercenaires afin de renverser le pouvoir de Bozizé. Ils y ont sont parvenus. Ils ont eu le pouvoir. Qui trop embrasse mal étreint dit l’adage.

Les rebelles et mercenaires avaient manifestement de gros soucis d’organisation, de discipline, d’éthique et de leadership. Les résultats étant les crimes à n’en plus compter les victimes, même si au bas mot, le chiffre de 5.000 est évoqué. C’est fait pour anesthésier la conscience, car depuis lors on n’a jamais cessé d’en compter.

Tournant la page sur les crimes résilients des Anti-balakas, leur excès propre par la suite et la perte de pouvoir politique de la Séléka, ce dernier événement a donné le top d’une autre course à l’occupation du pays. Les alliés et mercenaires d’hier, étrangers et se retrouvant sur le territoire se sont ingéniés à se former en groupes, tantôt dissidents des alliés d’hier, soit en créant ex nihilo de nouveaux groupes rebelles dont certains sont dirigés par des étrangers, et donc dans le langage consacré, des mercenaires qui n’avaient rien à faire dans un débat centrafricano-centrafricain.

Face à une crise de leadership dans la gestion du pays, la porosité des frontières, la déconfiture de l’Etat ne pouvant lui permettre d’assurer un contrôle du territoire et qui plus est, un territoire riche en ressources fauniques, florales et minières aiguisant les appétits, les malfrats pouvaient s’installer, y prospérer en toute impunité, puisque protégés par des puissants de ce monde profitant de leurs méfaits et crimes.

L’on pourra dire que leur approvisionnement en armes se fait par la contrebande et au vu des l’exploitation des zones occupées, mais à voir l’arsenal dont ils disposent, les matériels utilisés, les contacts avec certaines entités étatiques frontalières au pays, les contacts avec des mercenaires de certains pays ayant défrayé la chronique sur les réseaux sociaux, je cite là le cas d’un ressortissant français identifié dans une zone rebelle puis arrêté au Madagascar pour quelques jours en exécution d’un mandat d’arrêt international émis par l’Etat centrafricain, l’opinion centrafricaine a du mal à accepter que les groupes rebelles s’autofinancent et s’autogèrent.

Il s’ensuit que le schéma voulu par la communauté internationale, l’ONU, l’UA, la France, les USA et autres qui ont apporté leur caution à la gestion injuste de la crise avec la politique de l’embargo, pèche par son approche à deux niveaux :

  • En même temps que l’Etat ne peut s’organiser pour se défendre, parce que plié de force avec l’embargo, les rebelles eux, ont la part belle et sont même chéris puisque régnant en maîtres dans les zones occupées et recevant la visite des cadres de la MINUSCA, la mission onusienne en République centrafricaine et couronnés à Khartoum ;
  • Effet subséquent, c’est le passage obligé par le DDRR, ce fameux programme de démobilisation auquel il a été ajouté un second « R » magique pour appréhender l’élément d’extranéité de certains acteurs de la mise en péril de la paix sur le territoire. Je reviendrai sur ce point un peu plus loin étant donné son importance ne pouvant être diluée dans un sous point.

S’il est indéniable que le Centrafrique est devenu un repaire de tous les malfrats du monde, organisés en groupes armés avec ces appellations aussi fanfaronnes qu’insultantes pour les centrafricains, l’avenir apaisé, en termes d’éradication de ces mouvements criminels ne passera pas par Khartoum.

L’éventualité même de transformer ces groupes rebelles en partis politiques soulève une double question, la révision constitutionnelle ou la violation concertée de la constitution et la crainte de voir le pays s’inscrire dans une logique de partis politiques d’un autre genre. Des partis politiques avec des bras armés comme à une certaine époque des combats pour la libération de l’Afrique en période coloniale. Le facteur temps est un allié et l’on verra la manière dont le démantèlement se fera.

De gros enjeux se jouent derrière et il faudra plus pour que le génie centrafricain, s’il devait en exister, appréhende ce dont il est question. (à suivre)

 

 

Rigo-Beyah PARSE

www.rigo-parse-avocat.com

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