Centrafrique : Jean – Symphorien Mapenzi convoque et menace le personnel de l’assemblée nationale suite au détournement des primes du Covid – 19

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Le 1er vice – président de l’assemblée nationale Jean – Symphorien Mapenzi, l’un des influents stratèges du parti – Etat dénommé MCU, député de Bimbo 2 et candidat à sa propre succession, a convoqué sur instructions du bureau, par une note circulaire dont nous avons pu obtenir une copie, tout le personnel à une réunion, à 10 heures précises ce jeudi 12 novembre 2020, dans l’hémicycle. Pour le rabrouer très vertement et lui proférer des propos menaçants, suite aux fracassantes révélations relatives aux forts soupçons de détournements des fonds alloués pour la lutte contre le Covid – 19, et mises ces derniers temps sur la place publique, nous ont annoncé des sources proches des partis politiques siégeant à la représentation nationale.

Ces sources ont affirmé et soutenu que, pour l’enfant du quartier Gbénguéwé et l’homme à tout faire du régime de Bangui, la grogne du personnel de l’assemblée nationale est non seulement infondée du fait que ces fonds sont destinés exclusivement aux élus de la nation, mais surtout s’impose comme l’expression d’une manipulation émanant de certains partis politiques, dont les auteurs sont déjà identifiés et connus. « Vous êtes très nombreux dans cette salle dont la situation administrative et financière est loin d’être régulière et qui auriez dû, de ce fait, être tout simplement remis à la disposition de vos familles respectives pour emploi. Mais si par pur humanisme, nous nous refusons d’agir, au nom de la cohésion sociale, de la paix et du vivre – ensemble, ne nous poussez pas à bout, Messieurs ! Il est donc grand temps que vous reveniez à la raison, sinon des mesures disciplinaires seront prises à votre égard », a martelé Jean – Symphorien Mapenzi.

Pour les membres du syndicat du personnel de la deuxième institution de la République, cette sortie médiatique du membre du bureau de l’assemblée nationale résonne dans leurs deux oreilles comme des menaces et des propos belliqueux et même bellicistes, d’une part, et comme un déni total de leurs droits fondamentaux à la vie, au travail et à la protection, comme tous les travailleurs du monde entier, en ces temps difficiles où sévit la pandémie du Covid – 19, d’autre part. « Nous avons beaucoup de respect pour lui, mais nous ne pouvons pas accepter que celui qui passe pour le plus stratège du pouvoir de Bangui et qui n’a pas renié les faits d’allocation de ces ressources financières et de leur usage à des fins personnelles et partisanes, soit ignorant de cette manière des mesures à prendre relatives à la sécurité et la santé des travailleurs, dans le contexte actuel de l’épidémie du Covid – 19. En l’espèce, en sus des accusations de détournement, c’est du masochisme et un crime contre des êtres humains que nous sommes, car nous sommes exposés à la circulation du virus dans le confinement, sans des masques et des moyens efficaces de protection. Et le summum de l’aberration, c’est que des primes ont été allouées à cet effet, mais elles ont été détournées par des gens qui s’appellent députés de la nation et dont la première de toutes les missions consiste à parler au nom de leurs électeurs et à défendre leurs intérêts. C’est inacceptable et nous maintenons notre mot d’ordre de grève jusqu’à la satisfaction totale de nos différents points de revendications comme nos collègues de la santé, tout dernièrement ». Réponse du berger à la bergère !

Ainsi donc, comme nous pouvons le constater tout aisément, le personnel de l’assemblée nationale décide de maintenir la pression sur les épaules de Laurent Ngon Baba et ses poulains jusqu’à la satisfaction totale de ses revendications. Et justement à quelques semaines seulement de la tenue hypothétique des élections du 27 décembre 2020, ce mot d’ordre de grève ressemble étrangement à une sonnette d’alarme lancée par tous les employés sans exclusive de l’assemblée nationale, en tant que potentiels électeurs, à l’endroit des élus de la nation dont la plupart seraient tout simplement candidats à leur propre succession. Cependant, pour l’opinion nationale, cette grogne qui paralyse les activités au sein de la Maison du Peuple a le tout mérite de remettre sur la table l’épineuse question des graves accusations de trahison, de cupidité, d’affairismes, de corruption, de compromissions avérées avec des opérateurs économiques véreux et de puissantes et opaques organisations criminelles internationales et d’implication dans les pratiques de siphonnages des crédits de l’Etat ouverts dans les différentes lois de finances, qui ont manifestement caractérisé cette 6ème législature.

Au peuple centrafricain, détenteur du pouvoir souverain, d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent !

Jean – Paul Naïba

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