Centrafrique : irresponsabilité, mensonge d’état et sadisme de Touadéra s’éclatent au grand jour

0
2008

Il n’est aujourd’hui de secret pour personne que la pandémie du Covid – 19 focalise depuis plusieurs semaines l’attention des gouvernements dans le monde entier. Les autorités sanitaires mondiales ont appelé mercredi l’Afrique à « se réveiller » face à la menace du nouveau coronavirus, soulignant que le continent devait se préparer au « pire ».

« Le meilleur conseil pour l’Afrique est de se préparer au pire et de se préparer dès aujourd’hui », a lancé le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse virtuelle.

Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré qu’à ce jour, 233 cas de nouveau coronavirus avaient été enregistrés en Afrique subsaharienne et que quatre personnes étaient décédées, ce qui en fait la région la moins touchée d’une pandémie mondiale qui a infecté plus de 200 000 personnes et tué plus de 8 000. Mais il a averti que les chiffres officiels ne reflétaient probablement pas l’image complète.« Nous avons probablement des cas non détectés ou des cas non signalés« , a-t-il déclaré. Et même s’il n’y avait vraiment pas plus de 233 cas de maladie en Afrique, il a averti que ce nombre pourrait augmenter rapidement.

Répondant à cette alerte, partout ailleurs, sur le continent et dans la sous – région de la Cemac, des mesures drastiques ont été prises et continuent d’être imposées pour limiter ou bloquer la propagation du virus. Les gouvernements camerounais, tchadien, congolais et zaïrois ont fermé leurs frontières, les établissements primaires, secondaires et universitaires, les bars et restaurants, suspendu les cultes et arrêté des mesures de restrictions des libertés individuelles et collectives.

Chez nous, fort étonnement, à l’exception des dispositions d’hygiène élémentaire énoncées par le ministre de la santé et de la population, en sus des services sanitaires et sécuritaires détachés à l’aéroport international Bangui M’Poko dont l’inefficacité vient d’être reconnue officiellement par le ministre de la santé et de la population Dr Pierre Somsè, dans l’une de ses dernières sorties médiatiques, le président de la République, lors de son intervention, et son gouvernement qui s’est tout simplement borné à la publication d’un communiqué laconique et non – coercitif, demeurent manifestement laxistes, voire même foncièrement autistes aux appels qui fusent de toutes parts, et semblent in fine ne pas prendre conscience de la gravité du danger qu’impose la pandémie du Covid – 19 à l’humanité tout entière.

Comme il fallait s’y attendre le premier cas de Covid – 19 sur le territoire centrafricain a été confirmé à l’Institut Pasteur de Bangui, laboratoire de référence de l’OMS, le 14 mars 2020, à la demande du ministère de la santé et de la population. Le patient est un italien de 74 ans résidant en Centrafrique qui est rentré d’un séjour de Milan en Italie le 7 mars 2020. Il a présenté les symptômes, le 14 mars 2020, après son retour le 7 mars 2020 et une messe célébrée à l’Eglise Notre Dame de Fatima, le dimanche 8 mars 2020, sans qu’il n’ait été préalablement soumis aux services sanitaires et sécuritaires aéroportuaires, avant de prendre la route de M’Baïki. Selon l’Institut Pasteur de Bangui, le Père Giovanni Zaffaneli qui est mis en quarantaine, tend au jour d’aujourd’hui à se rétablir.

Le vendredi 20 mars 2020, l’Institut Pasteur de Bangui a confirmé au laboratoire deux nouveaux cas importés de Covid-19 le 19 mars 2020. Il s’agit de 2 femmes, françaises d’origine centrafricaine, âgées de 66 ans et 67 ans. L’une est arrivée par vol Royal Air Maroc du 4 mars 2020 et l’autre par vol Kenyan Airways du 5 mars 2020. Les sujets sont pris en charge avec toutes les dispositions pour la recherche et le suivi des contacts.

Si , dans le cas du premier patient, l’information sur les résultats de son test a été fuitée et rendue publique par l’OMS sur son site, ce qui a provoqué une vive réaction de la part du ministère de la santé et de la population, toutes les dispositions de confidentialité ont, par contre,  été prises et prescrites au personnel qui se relaie 24 heures sur 24 pour que les conclusions des deux nouveaux  cas ne fussent  connues que du ministère de la santé et de la population et des destinataires. En l’espèce, en dépit de la remise en cause de cette information par l’un des deux contaminés à travers des propos en circulation sur les réseaux sociaux, les tests ont été réalisés quatre fois. Et quatre fois, les résultats se sont révélés positifs, communiqués à l’ambassade de France et aux intéressés ; ce qui a conduit le ministère de la santé et de la population, en parfaite collaboration avec l’ambassade de France à Bangui, à faire confiner les intéressés dans un hôtel de la capitale.

Fort de ce qui précède, la sortie de l’artiste franco – centrafricaine dont nous taisons le nom par pudeur et respect dû à sa personne et à sa famille, visant à conférer, à cette révélation d’une extrême gravité, s’agissant d’une question de menace à la santé publique, un caractère de campagne mensongère et  de dénigrement, est tout aussi irresponsable qu’inacceptable, car attentatoire à sa vie, et à celle de ses proches, de toutes les personnes qu’elle a contactées, et de tout un peuple. Le silence totalement assourdissant de la présidence de la République et du gouvernement qui n’est rien d’autre que l’acception d’un grossier mensonge et une forfaiture d’état, ne peut tout naturellement qu’être dénoncé de la manière la plus vive par tout centrafricain digne de ce nom et toutes les forces vives de la nation sans exclusive. Se taire ainsi, c’est accepter de passer pour complice d’une conspiration, d’un mensonge d’état et d’un sadisme contre tout un peuple dans cette bataille que la pandémie du Covid – 19 impose actuellement à tout gouvernement, à tout homme et à tout peuple et à tout Etat.

Malheureusement, comme à leur habitude,  ni la présidence de la République ni la primature dont les membres y compris la première dame, le premier ministre et certains ministres  ont été formellement en contact avec cet artiste, lors des festivités du 8 mars, n’ont jugé plus qu’urgent de réagir pour rétablir la stricte vérité,  se faire volontairement dépister pour protéger leurs proches et  rassurer la population sur l’état réel de leur santé. Ni la classe politique centrafricaine dans son ensemble, de l’URCA de Dologuélé au Chemin de l’Espérance de Méckassoua en passant par le KNK du général Bozizé  et le MLPC de Ziguélé pour ne citer que ces partis politiques, n’a daigné briser la loi de l’omerta à laquelle elle est astreinte depuis longtemps, face aux risques que représente cette pandémie dans un pays aux structures de santé inexistantes et dépourvues de moyens humains, matériels et financiers adéquats, et sur nos populations livrées à la merci des groupes armés et des mercenaires étrangers, pour les contraindre à plus de responsabilités et d’engagement dans la gestion de cette crise sanitaire qui arrive et qui va nous secouer, comme elle a secoué les Etats aux services de santé les plus fiables et viables.  Comme si animer la vie politique  et concourir à l’expression du suffrage universel reviendrait à ne pas s’intéresser à la vie des électeurs, dangereusement menacée par cette pandémie contre laquelle le président Touadéra et le premier ministre Ngrébada peinent à prendre des mesures drastiques, en fermant les frontières, les écoles, les bars et restaurants et les lieux de culte, en délocalisant les contaminés de l’hôpital de l’Amitié, et en créant un centre spécifique destiné au traitement des contaminés du Covid -19.

A ce niveau de responsabilité, que dire de l’état de santé du président de la République, du premier ministre et de certains membres de leur gouvernement ? L’artiste franco – centrafricaine n’a – t – elle annoncé avoir eu des contacts avec les plus hautes autorités, serré les mains de nombreuses personnalités et donné des baisers particulièrement à la première dame, au premier ministre et au ministre de la santé ? Ce virus n’est – il pas déjà en circulation en eux ? Ne l’ont – ils pas déjà transmis à leurs proches et à d’autres personnes ? Pourquoi donc à ce jour aucune mesure raisonnable n’a été prise pour que toutes ces personnes soient dépistées et mises en quarantaine, afin de les protéger et d’éviter une large propagation du Covid – 19 ? Devant cette situation, il faut reconnaître que  l’heure est grave, et de ce fait,  il est grand temps que tout le monde puisse se lever comme un seul homme pour dénoncer ce comportement criminel de la part de ceux à qui le peuple centrafricain a confié la gestion de sa destinée,  combattre cet ennemi commun et aider les autres pays du monde à nous aider à contenir sa propagation.

Aux dernières nouvelles, le nouveau directeur de l’Institut Pasteur de Bangui qui a débarqué ce vendredi à Bangui est porteur d’un important lot d’équipements médicaux et de kits destinés au ministère de la santé et de la population, au même moment un opérateur économique chinois aurait aussi fait don dans ce domaine aux pays africains, actuellement en cours d’acheminement depuis la base militaire chinoise en Djibouti. Le calme est revenu un tant soit peu à M’Baïki où les résultats des tests de tous les proches du Père Giovanni Zaffaneli se sont révélés négatifs.

La rédaction

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici