Centrafrique-Incroyable mais vrai : Les fonds de Bruxelles seront gérés par une structure internationale

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C’est le moment où jamais pour les politiciens rompus et les financiers de carrière de pouvoir apporter au commun des mortels la preuve qu’ils servent quand même à quelque-chose dans ce pays.

Depuis le retour de la Table Ronde de Bruxelles à la fin du mois de Novembre 2016, tous les maîtres chanteurs sont rentrés dans leurs épaules, après qu’ils aient tous été positionnés çà et là. Combien de temps devrait-on encore attendre avant de goûter aux fruits de Bruxelles qui avait l’allure de Rendez-vous de l’histoire ? Il n’y a pas encore de réponses mais les nouvelles de ces derniers temps, viennent jeter l’effroi sur ce qu’on sait déjà de Bruxelles. Suivez mon regard et vous verrez que je suis froid.

Au lendemain de la Table Ronde de Bruxelles, tous les maîtres chanteurs de la République et avec eux, tous les partisans de moindres efforts s’en sont donnés à cœur joie de penser que le ciel avait ouvert ses portes et que la manne n’allait pas tarder à tomber à nouveau, non sur la montagne de Sinaï mais en République Centrafricaine. Les zigotos ne sont pas cachés pour jubiler à propos de quelques milliards de dollars, objet de promesses faites par les bailleurs de fonds au cours de cette Table Ronde.

Mais ce dont personne ne voulait tenir le peuple au courant, c’est que les promesses étaient en deçà des attentes à cause non seulement de l’impréparation qui a accompagné les travaux préparatifs de Bruxelles, l’impertinence des projets présentés mais aussi et surtout Bruxelles était une énième occasion de surendettement de la République Centrafricaine aux dépens des générations futures. Le camouflet trouvé était que certains fonds ne seront pas remboursables. C’est la langue de Bois. Si certains sont non remboursables, c’est que d’autres le sont. Et chose curieuse, une importante partie de cette enveloppe encore objet de promesse, devrait être orientée dans l’humanitaire. Cela passe sans commentaire.

Tout porte à croire que la délégation qui avait fait le déplacement de Bruxelles, ne comportait pas d’experts capables de dire au peuple qu’est-ce qu’une Table Ronde et surtout une Table Ronde des bailleurs de fonds, les enjeux, les mécanismes de mobilisations de ces fonds et le mode de gestions, bien entendu les conditionnalités qui intéressent les Institutions Financières. En règles générales et c’est là où les politiciens et les experts en Finances Internationales notamment l’actuel Ministre des Finances et son équipe sont attendus, les prétentions d’un Etat à des possibles aides financières comme il pourrait en être le cas dans le cadre de la Ronde de Bruxelles sont subordonnées à certaines conditions.

Au nombre de ces conditions, il y a un critère politique dont on ne saurait se passer. Les finances, la politique et l’économie sont les maillons d’une et même chaine. Lorsqu’on parle de critère politique, c’est que les Autorités en place ont une vision bâtie sur la recherche de l’intérêt général qui ne passe pas inaperçu pour les donateurs qui ont des indicateurs pour s’en convaincre. Le choix des dirigeants, des cadres qui doivent représenter le pays dans les Institutions Nationales et Internationales est déterminant. Il faut une bonne volonté politique pour ne pas trainer avec soi, de vieilles casseroles. C’est la volonté politique qui peut faire entrer dans le monde des bailleurs. Il ne faut pas perdre de vue qu’au niveau internationale, la politique est synonyme de réseaux.

Au critère politique, succède un autre qui est sécuritaire. Le dicton est connu : « L’argent n’aime pas le bruit » même si « l’argent est les nerfs de la guerre ». Il n’est un secret pour personne que la République Centrafricaine est essentiellement d’une économie fiscalo-douanière. C’est une lapalissade que les ¾ de la République Centrafricaine sont entre les mains des groupes armés qui n’en finissent pas de le mettre en coupe réglée. En plus des exactions gratuites auxquelles ils se livrent contre des populations innocentes, c’est à ciel ouvert qu’ils font main basse sur les différentes richesses qui sont dans les zones qu’ils occupent. L’indéboulonnable autoproclamé général Nigérien Ali Darass est dans toutes les sauces à Bambari. Le café, le coton, l’or, le diamant, le bétail. Il ne lui reste plus que le commerce des humains et seul Dieu sait s’il ne s’y est pas encore livré. Le calme apparent de la Capitale n’est pas un indicateur positif pour la sécurité en Centrafrique.

Enfin, les critères politique et sécuritaire ne peuvent pas se passer du financier. Et c’est là où les jeux deviennent intéressants. Les Aides Publiques au Développement ou les Aides Financières, quoique ce soit sans ambages des dettes extérieures, il n’en reste pas moins vrai qu’elles doivent servir les intérêts du peuple, selon une orthodoxie financière par laquelle elles doivent être gérées. On a pris goût à de mauvaises pratiques dans ce pays qui consiste à détourner systématiquement tout ce qui a trait aux Aides Publiques au Développement. On n’a pas encore fini de régler ce problème qu’une autre triste réalité s’est abattue sur nous. C’est cet impérialisme humanitaire qui ne dit pas son nom et qui absorbe tout ce qui est fond en destination de la République Centrafricaine. Selon une source onusienne, pour la gestion des fonds de Bruxelles, une structure Internationale sera mise en place où Centrafricains et Etrangers travailleront ensemble. Est-on encore dans un pays souverain ? Non seulement, on est allé à Bruxelles pour s’endetter mais encore pour se faire gérer par les autres. Pathétique.

Radamel Toquero

LA FRATERNITE

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