Centrafrique : « in memoriam »: le nouveau dirigeant centrafricain tape du poing sur la table

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Le nouveau dirigeant centrafricain tape du poing sur la table

BANGUI (Reuters) – Le nouveau dirigeant provisoire de la République centrafricaine, Alexandre-Ferdinand Nguendet, chef du Conseil national de transition (CNT), a décidé lundi de renforcer les mesures de sécurité afin de ramener le calme dans le pays, ordonnant aux soldats de tirer à vue en cas de trouble à l’ordre public.

La démission vendredi sous la pression internationale de Michel Djotodia, ancien rebelle devenu président à la faveur d’un coup d’Etat en mars dernier, n’a pas réussi à ramener le calme à Bangui, la capitale, où des mosquées et des magasins appartenant à des musulmans, minoritaires dans le pays, ont encore été attaqués durant le week-end.

La Croix-Rouge a annoncé avoir recueilli les corps de 39 victimes dans les rues de la capitale depuis vendredi.

Malgré la présence depuis début décembre de 1.600 militaires français et de 4.000 soldats de la paix africains, les affrontements se poursuivent en Centrafrique entre ex-Séléka (rebelles musulmans qui étaient fidèles à Djotodia) et miliciens chrétiens “anti-balaka” (“anti-machettes”).

Alexandre-Ferdinand Nguendet assure la direction du pays en attendant la désignation d’ici dix jours d’un nouveau président par le CNT.

“C’en est fini des vols. C’en est fini du chaos. Le peuple centrafricain doit retrouver son honneur”, a-t-il déclaré lundi lors d’une cérémonie en présence de centaines de responsables militaires, certains habillés en civil, dans une caserne de gendarmerie à Bangui.

RENFORTS DANS LES RUES DE BANGUI

Il a annoncé que la police et la gendarmerie patrouilleraient pendant 72 heures à travers la ville pour commencer à désarmer Séléka et “anti-balaka”. Une force de réaction rapide a été mise sur pied qui pourra intervenir à chaque fois que des troubles sont signalés, notamment par le biais d’un numéro de téléphone d’urgence pour les habitants.

“S’ils (les fauteurs de troubles) continuent, je vous ordonne au nom de la République de leur tirer dessus à bout portant, afin que l’ordre puisse régner dans ce pays”, a ajouté Alexandre-Ferdinand Ngu. Tout militaire qui ne regagnera pas son poste sera considéré comme un déserteur, a-t-il ajouté.

Lundi, des dizaines de militaires, qui s’étaient fondus dans la nature depuis le début des troubles, se sont rendus à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam)pour réintégrer les forces armées.

“Nous (…) nous sommes rassemblés ici à la demande du président de transition”, a dit le sergent Patrick Kangou, toujours vêtu de sa tenue civile. “Nous attendons seulement la décision du chef d’état-major de nous donner des armes et nous allons nous déployer.”

Depuis un mois, les violences ont fait un millier de morts et un million de déplacés à travers le pays.

La circulation est redevenue normale lundi dans le centre de Bangui. Les magasins ont rouvert et les gens sont retournés travailler. On faisait toutefois encore état de troubles dans les quartiers résidentiels du nord de la ville.

Une confrontation a aussi eu lieu aux abords du siège de la radio d’Etat, où les hommes de la Séléka protégeant le bâtiment ont refusé de rendre leurs armes aux forces françaises. Ils ont été rapidement désarmés puis emmenés par les militaires français de l’opération Sangaris.

Alexandre-Ferdinand Nguendet a promis aux ex-Séléka et aux “anti-balaka” qu’ils seront intégrés dans les forces armées, dans le cadre d’un programme qui sera lancé après la formation du nouveau gouvernement.

Guy Kerivel et Bertrand Boucey pour le service français

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