Centrafrique : il voulait se rendre en catimini en France pour échapper à la convocation de la cour des comptes

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Les dessous du retour de Dondra à Bangui

L’affaire des détournements d’Henri Marie Dondra ne cesse de prendre de l’ampleur dans la capitale centrafricaine.

Dernier épisode en date : son retour à Bangui plébiscité sur les réseaux sociaux par ses proches comme une victoire.

Cependant, sous cette humeur triomphante affichée par l’ancien Premier ministre et son entourage, se cache une toute autre réalité.

Centrafrica vous révèle les dessous de son retour.

Tout porte à croire que l’ancien Premier ministre centrafricain a voulu marquer le coup,

en montrant à l’opinion qu’il était bien de retour sur sa terre natale, et non en fuite, comme certains l’annonçaient.

En effet, suite à notre article publié le 17 Juin 2022, révélant une convocation de la Cour des Comptes envers sa personne,

le député du 1er arrondissement de Bangui avait été déclaré en fuite en France par certains de ses détracteurs et adversaires politiques.

Il n’y a pas plus faux, car l’ancien PM se trouvait en séjour au Cameroun.

Cependant, selon nos informations,

la véritable raison de son retour que son entourage veut triomphant se trouve à Douala.

Visé par un audit et une enquête de la Cour des Comptes qui révèlent des détournements de fonds publics à hauteur de 69 milliards FCFA,

l’ancien Premier ministre qui séjournait au Cameroun depuis quelques jours, aurait voulu embarquer sur un vol pour la France partant de l’aéroport international de Douala le Samedi 18 juin 2022.

Selon nos informations, les autorités en charge de la sécurité aéroportuaire, ont décidé de contacter l’Assemblée Nationale centrafricaine avant de le laisser voyager.

Motif ?

Le député Dondra circulait avec son passeport diplomatique, mais n’était muni ni d’un ordre de mission, ni d’une autorisation de sortie de l’Assemblée Nationale.

Un agent des services de la direction de sécurité de l’aéroport qui requiert l’anonymat raconte la scène.

« Nous avons appelé Bangui. Notamment, l’Assemblée Nationale qui nous a confirmé qu’elle ne lui a pas délivré d’autorisation. Pourtant, c’est avec son passeport diplomatique qu’il s’est présenté à nous. A partir de ce moment, on ne peut pas le laisser partir en France comme ça. »

L’agent de la sécurité publique poursuit :

« Nous lui avons fait comprendre qu’en tant que haute personnalité, il serait plus judicieux qu’il rentre d’abord au pays, et qu’il voyage pour la France directement à partir de Bangui. On le lui a expliqué diplomatiquement.»

Devant le refus des agents de sécurité, le député Dondra n’avait qu’autre choix, que de retourner à l’hôtel, pour ensuite rentrer le dimanche sur Bangui.

Généralement, les anciens Premiers ministres peuvent bénéficier d’une autorisation de sortie venant du Cabinet du Président de la République.

Dans le cas de l’ancien PM Dondra, selon un membre du cabinet du Président de l’Assemblée Nationale, cela n’a pas été le cas.

« Les autorités de la sureté de l’aéroport de Douala nous ont contacté sur cas. On a vérifié avec la Présidence, s’il avait reçu une autorisation du Chef de l’Etat. Négatif. Du côté du bureau de l’Assemblée Nationale aussi, négatif. Alors, il n’a pas été autorise à embarquer. »

Selon un magistrat centrafricain,

l’ancien PM a beaucoup à justifier, et sa tentative de rendre en France à partir de Douala est suspecte :

« Il doit comparaitre devant la Cour des Comptes dans quelques jours. Il voulait donc aller en France faire quoi ? Il a des comptes à rendre. Sa place n’est pas en France mais devant la Cour des Comptes. »

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