Centrafrique : Il vole les élections et veut dialoguer avec des « segments de la société », sacré IMPOSTEUR !

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MESSAGE A LA NATION
DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT
A L’OUVERTURE DES
CONSULTATIONS PREALABLES DU DIALOGUE REPUBLICAIN
Bangui, 18 mars 2021
– Centrafricaines, Centrafricains ;
– Mes Chers Compatriotes ;
La République Centrafricaine, notre pays en partage, est résolument engagée dans la voie de la démocratie et de l’Etat de droit.
En effet, comme en 2015-2016, vous avez prouvé aux yeux du monde votre soif de mettre définitivement fin à la conquête des pouvoirs de l’Etat par la force, les coups d’Etat, en bravant les difficultés de tous ordres pour aller aux urnes, le 27 décembre 2020 et élire vos dirigeants.
Les scrutins législatifs qui viennent de se dérouler d’une manière pacifique sur la quasi-totalité du territoire, en dépit de la guerre déclarée au peuple par la Coalition des Patriotes pour le Changement, CPC, marque une étape importante dans l’ancrage démocratique, la consolidation de l’ordre constitutionnel et la stabilisation de notre pays.
Ils constituent, à n’en point douter, l’une des preuves de la résilience et de la maturité politique du peuple centrafricain ainsi que de la vitalité de nos institutions.
Je ne doute point que ce message est entendu et compris par la communauté internationale qui nous appuie dans nos efforts de restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire et de relèvement économique de notre pays.
Je tiens à vous féliciter, mes Chers Compatriotes, pour le patriotisme dont vous avez fait preuve tout au long du processus électoral.
Comme hier, je vous invite à attendre patiemment les résultats provisoires et définitifs qui seront publiés par les institutions électorales compétentes, à savoir l’Autorité Nationale des Elections et la Cour Constitutionnelle.
La tenue régulière et pacifique de ces élections, nous le devons aussi à la communauté internationale, notamment l’Union Européenne et surtout à la MINUSCA qui a su concevoir et exécuter, en collaboration avec les forces de défense et de sécurité nationales, le plan harmonisé de sécurisation du processus électoral.
Je voudrais témoigner notre gratitude à l’ensemble de la communauté internationale et à la MINUSCA pour leurs soutiens constants aux efforts de relèvement de notre pays.
Je félicite et encourage nos forces de défense et de sécurité et les forces alliées bilatérales russes et rwandaises pour leurs appuis opérationnels à la pacification de notre pays.
J’exprime à toutes les forces engagées notre soutien et notre confiance.
Mes Chers Compatriotes,
Cette démocratie retrouvée, pour être viable, doit être entretenue par un dialogue constant, constructif. Elle requiert la participation active de chaque citoyen centrafricain.
C’est pourquoi, dans mon adresse du 18 janvier 2021, à l’issue de la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle par la Cour Constitutionnelle, je vous exhortais à oublier les dissensions créées par la période électorale et à nous rassembler autour des nobles valeurs que nous a léguées le Père Fondateur de la République, feu Président Barthelemy BOGANDA, à savoir l’unité, la dignité et le travail.
Je vous réaffirmais ma détermination à œuvrer davantage et avec vous, pour que notre pays tant meurtri par de décennies de crises militaro-politiques, retrouve définitivement le chemin de la paix, de la sécurité, de la concorde nationale, du vivre ensemble et de la prospérité.
Fidèle à ma politique de dialogue, j’ai tendu la main à tous les Compatriotes, épris de paix et conscients du retard de développement de notre cher et beau pays, afin de nous rejoindre pour poursuivre ensemble le combat de la défense de la souveraineté nationale, de l’intangibilité de notre territoire et du développement de notre pays.
Comme vous le savez, mon projet de société a toujours été de rassembler mes concitoyens autour d’un même idéal, à savoir, bâtir la République Centrafricaine dans la paix et l’unité nationale.
J’ai particulièrement tendu la main patriotique à l’opposition démocratique afin qu’ensemble nous puissions mobiliser notre énergie créatrice pour stopper l’érosion avancée des berges de la cohésion sociale et sortir notre pays du cycle vicieux de violences aveugles, de tortures, de pillages et de destruction des biens publics et privés.
Aussi, à l’occasion de la célébration du deuxième anniversaire de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation, le 6 février dernier, j’ai réaffirmé ma volonté d’organiser un dialogue républicain en vue de renforcer les instruments de paix, de réconciliation nationale et de reconstruction de la République Centrafricaine, que sont ledit accord, les conclusions du Forum de Bangui et le RCPCA, cela afin de sortir notre pays de cette crise sécuritaire interminable.
A cet effet, j’ai instruit le Gouvernement de procéder à une évaluation exhaustive, lucide et objective de la mise en œuvre de l’APPR-RCA avec des objectifs clairs, précis et mesurables.
Mes Chers Compatriotes ;
Dans une période comme celle que nous vivons actuellement, nous devons, chacun, témoigner de notre détermination à défendre les valeurs du dialogue, de l’unité nationale, de la démocratie et de l’Etat de droit.
Aujourd’hui, je viens vous annoncer que je lancerai, dans les plus prochains jours, de vastes concertations nationales en vue d’aboutir, tant soit peu, à une décrispation de la crise sécuritaire préoccupante de notre pays.
Je voudrais bien laisser aux historiens, aux politologues, aux philosophes, aux anthropologues, aux sociologues et autres chercheurs, le soin de faire apparaître la réalité du passé politique de notre pays.
Néanmoins, je voudrais rappeler à notre mémoire commune quelques accords de paix ou de cessez-le-feu qui, malheureusement, n’ont pas réussi à apporter les solutions escomptées aux différentes centrafricaines, souvent déclenchées pour des motifs fabriqués de toutes pièces.
Je peux citer :
1- l’Accord de Syrte en Libye entre le Gouvernement centrafricain et le Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC), sous l’égide du gouvernement libyen, du 2 février 2007 ;
2- l’Accord de cessez-le-feu et de paix de Libreville du 9 mai 2008 ;
3- l’Accord de paix global de Libreville entre le Gouvernement et les principaux groupes armés (FDPC, APRD et UFDR), du 21 juin 2008 ;
4- l’Accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et la CPJP du 12 juin 2008;
5- l’Accord de paix de Libreville entre le Gouvernement et la Seleka prévoyant la formation d’un gouvernement d’union nationale, du 11 janvier 2013 ;
6- la Déclaration de Ndjamena du 18 avril 2013 à l’issue du Sommet de la CEEAC, tenu à Ndjamena ;
7- le Pacte républicain du 7 novembre 2013, sous l’égide de Sant’ Egidio, signé à Bangui et qui visait à impliquer les forces vives de la Nation dans la défense du cadre démocratique et des droits humains ainsi que dans la promotion des valeurs de la République pour une gouvernance de paix et de progrès pour l’ensemble du pays ;
8- l’Accord de cessation des hostilités de Brazzaville entre la Seleka et les Anti Balaka du 23 juillet 2014 ;
9- l’Accord de paix de Nairobi, entre la Seleka et les Anti Balaka, non reconnu, du 8 avril 2015 ;
10- le Forum de Bangui qui a donné lieu au Pacte républicain pour la paix, la Réconciliation nationale et la reconstruction de la RCA du 4 au 11 mai 2015 ;
11- l’Accord de paix de BENGUELA, en Angola, entre l’Angola médiateur et les ex-Seleka du 15 décembre 2016 ;
12- l’Accord politique pour la paix en RCA, sous l’égide de Sant’ Egidio, du 19 juin 2017 ;
13- l’Accord de Libreville du 17 juillet 2017 qui a abouti à la mise en place de la feuille de route pour la paix et la réconciliation en RCA, appelée initiative africaine dont la mise en œuvre a abouti à l’APPR-RCA ;
14- l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation, négocié à Khartoum et signé à Bangui entre le Gouvernement et les 14 groupes armés, le 6 février 2019 ;
15- la Déclaration des Chefs d’Etat du 26 décembre 2020, à l’issue du Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEEAC réaffirmant le soutien à l’ordre constitutionnel en RCA par la tenue des élections à la date du 27 décembre 2020 ;
16- le Communiqué final du mini-Sommet des Chefs d’Etat de la CIRGL du 29 janvier 2021, consacré à la situation politique et sécuritaire en République Centrafricaine qui demandait la cessation des hostilités et le repli des rebelles à leurs positions d’origine.
L’histoire de notre pays recèle plusieurs autres initiatives de paix tels que le Séminaire National de Réflexion, le Grand Débat National, et j’en passe.
Mes Chers Compatriotes ;
En dépit de ces nombreux engagements, la crise sécuritaire persiste depuis plusieurs années, condamnant ainsi le peuple centrafricain à vivre dans la misère et la précarité.
Ces nombreux accords, loin de régler la crise centrafricaine, ont plutôt été vus comme des tremplins pour accéder aux hautes fonctions de responsabilité de l’Etat ou aux pillages des ressources du pays.
Nous avons cru que le Forum de Bangui, fort des consultations à la base et des recommandations pertinentes, avait posé des bases solides de la refondation de notre Etat.
Hélas ! Dès le retour à la légalité constitutionnelle et en dépit de ma main tendue et la signature de l’Accord de paix du 6 février 2019, certains compatriotes, pourtant signataires dudit accord, ont décidé de créer une nouvelle rébellion dénommée Coalition des Patriotes pour le Changement.
Les offensives coordonnées, lancées le 13 janvier 2021, par cette association des malfaiteurs sur la ville Bangui, visaient à interrompre le processus électoral en cours, renverser les institutions démocratiques et instaurer un régime de terreur.
Fort heureusement, nos forces de défense et de sécurité, devenues républicaines et professionnelles ont, en dépit de nos faibles capacités opérationnelles, réussi avec l’appui des forces bilatérales russes et rwandaises, à stopper l’avancée des ennemis de la République et à libérer des pans du territoire sous leur contrôle.
Mes chers Compatriotes ;
Ce soir, je voudrais vous présenter la feuille de route du dialogue républicain et vous annoncer l’ouverture dans les plus prochains jours des concertations nationales.
Ce dialogue républicain que je veux sincère, inclusif et constructif, permettra, je l’espère vivement, de mobiliser tous les segments de la société centrafricaine autour d’un agenda, pour la consolidation de la paix et de la sécurité, la stabilité politique et institutionnelle, la réconciliation nationale, l’appropriation et la bonne gestion de nos ressources naturelles, une gouvernance inclusive et démocratique ainsi que le développement.
En ce qui me concerne, le dialogue a toujours été ma méthode, non pas par stratégie habile, mais par fidélité à ma conviction politique de ce que rien ne peut remplacer le dialogue.
N’oubliez pas, on ne se fatigue jamais de pardonner, de dialoguer.
Face à tous les crimes commis contre le peuple centrafricain, il m’est donc nécessaire d’ausculter le pays, de poser, si besoin en était encore les bons diagnostics, pour déterminer l’origine et la nature exactes du mal et préconiser les remèdes appropriés.
Mes Chers Compatriotes ;
L’opportunité du dialogue républicain, son utilité et sa pertinence ne sont plus à démontrer si nous voulons sortir définitivement de la crise sécuritaire en nous appuyant sur les progrès en cours, pour un meilleur contrôle du territoire national, une effectivité de notre souveraineté nationale sur toute l’étendue du territoire national et une mise en œuvre efficiente de l’Accord de Paix.
L’objet de ces consultations consiste à recueillir vos avis, recommandations et suggestions pertinents, sur les résultats escomptés ainsi que l’agenda d’intérêt national prioritaire et les principes fondamentaux à préserver.
Je suis donc à l’écoute de tous les Centrafricains, pour recueillir leurs contributions respectives, afin d’enrichir la Feuille de route du dialogue républicain qui pourra aboutir à la signature d’un Acte d’engagement républicain.
A cet effet, je mettrai en place une équipe technique restreinte devant m’appuyer au cours de ces consultations préalables.
Mes Chers Compatriotes ;
Au-delà de nos divergences, nous avons un patrimoine commun, la République Centrafricaine.
Je sais pouvoir compter sur la disponibilité de tout un chacun à l’égard de la République et du rôle que vous n’avez cessé de jouer pour la stabilité politique, la paix et la sécurité ainsi que la réconciliation nationale.
Vive la République Centrafricaine !
Que Dieu bénisse le Peuple centrafricain !
Je vous remercie.
La Renaissance
Nota Bene : https://afriquedecryptages.wordpress.com/2021/03/12/centrafrique-radioscopie-dun-desastre-electoral/

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