CENTRAFRIQUE : HYMNE À LA MÉDIOCRITÉ MUSCLÉE, AVEUGLE ET TRIOMPHANTE (François-Xavier YOMBANDJE)

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HYMNE À LA MÉDIOCRITÉ MUSCLÉE, AVEUGLE ET TRIOMPHANTE.
(François-Xavier YOMBANDJE)
 » Ils vont, ils viennent
En semant peur, désolation et désespoir.
Les enfants pleurent, les femmes sont violées
Et les hommes se terrent.
Les édifices tremblent, les places se vident
Et les populations sont en souffrance.
Ils vont, ils viennent
En pourrissant les hommes et les choses.
Cancer des nations, malédictions des temps.
Rien ne leur résiste, ils ne respectent rien
Et n’ont d’égard pour rien et pour personne.
Ces hommes sans foi ni loi, qui ne craignent que la férocité de leurs ennemis
Et les fantômes de leurs victimes,
Sont le malheur des nations et le joug des peuples.
Ils vont, ils viennent
Le monde s’effondre, les temps se brisent.
Mais que faire, ils sont la malédiction des peuples,
Le tourment des dieux.
Que faire contre la fatalité?
Que faire contre la cruauté armée et conquérante?
Rien!
Il faut se taire et souffrir ou mourir.
C’est le sacrifice à faire à l’abomination faite homme.
Le sacrifice suprême ne vaut pas la peine
D’être vécu ni pensé.
Il ne sert à rien sinon à donner aux monstres armés d’ajouter une croix à leur arme.
Ils vont, ils viennent
Tout peut exploser, disparaitre, finir ;
Le monde peut finir, l’humanité peut disparaitre
Peu importe, il suffit qu’ils soient eux
Et qu’ils inspirent leur esprit guerrier
Aux fantômes de leurs victimes.
Il suffit qu’ils fassent accepter leurs petites idées musclées et meurtrières à tous.
Quelle tristesse que de ne voir le monde
Que comme une grande caserne.
Et les hommes uniquement comme des potentiels tueurs pour toutes les causes perdues.
Ou alors des potentiels tués pour des riens.
Qui nous libèrera des hommes en tenus,
Chercheurs de grades et d’actions d’éclats?
Qui nous libèrera de ces assassins patentés et
De ces criminels revêtus du manteau de justice?
Qui nous libèrera de ces faux justiciers
Qui se moquent de tout droit et de toute valeur?
Méchanceté incarnée, malédiction armée,
Désolation des terres et abomination pour les peuples épris de paix.
Pauvres hères!
Ce n’est que la manifestation des pensées criminelles des forces invisibles du mal,
Les bras armés de tous les esprits de domination
Et de tous les assoiffés du pouvoir.
Instruments dangereux, conscients ou inconscients,
De l’irréparable des nations.
Complainte du paysan du fin fond de notre pays: Nous sommes oubliés de tout le monde
Et même du bon Dieu!
Nos villages sont visités et pillés à longueur de temps par des hommes sans visage.
Ils viennent à pied et à cheval
Nous arracher nos rares biens gagnés sur le temps,
La fatigue, les durs travaux des champs,
Le soleil brûlant et autre.
À chaque passage
Nous recommençons notre vie à zéro.
Ils reviennent périodiquement comme au rythme d’une malédiction qui colle à notre histoire.
Ils vont et viennent comme ils veulent
Et font ce qu’ils veulent.
Nous aimerions bien croire en la République
Et aux forces armées de chez nous !
(…) « 
Extrait de < L’HISTOIRE QUI FAIT DEBORDER LA PENSÉE, Kondo a assa si lo tè >

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