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Exposition/Isidore Koffi : Du chaos à la « Perception » : regard sur la ville !

Exposition/Isidore Koffi : Du chaos à la « Perception » : regard sur la ville !

Quatre ans après sa première expo personnelle, « No Comment », le jeune plasticien propose, du 14 juin au 1 juillet à Houkami Guyzagn, une palette mature. La galerie Houkami Guyzagn d’Abidjan-Cocody Riviera Attoban, accueille du 14 juin au 1er juillet, la 2e exposition individuelle d’Isidore Koffi, artiste-plasticien ivoirien de 32 ans, intitulée « Perception ».

L’information a été livrée au cours d’une conférence de presse, co-animée par l’artiste et le commissaire général de l’expo, le critique et historien de l’art, Mimi Errol, le jeudi 7 juin, au sein de la galerie-hôte.

« Perception », des explications croisées de l’un et l’autre, apparaît comme celle que le regard de l’artiste capte des scènes de vies urbaines, entre Abidjan, Accra, Lagos, Kinshasa ou Johannesburg, côté faubourgs, ghettos et autres bidonvilles. Avec, en dépit de la précarité apparente, une abondante et déferlante activité économique, loin des codes et de l’orthodoxie de l’économie formelle. Du marché alimentaire de nuit à la vendeuse ambulante de pagne, en passant par l’apprenti-chauffeur de minicar appelé gbaka, le charretier dit « Baragnini » ou « Bella », ou encore les lavandiers des ruisseaux et marigots baptisés « Fanicos » à Abidjan, pour l’essentiel de la trentaine de toiles, Isidore Koffi esquisse par sa technique de la « tache », une sorte de photographie instantanée de son environnement quotidien.  De la déstructuration de l’écosystème urbain avec les installations électriques anarchiques, des antennes paraboliques à n’en point finir dans les bas-quartiers, entre autres paysages urbains,  qu’il présentait, dans « No Comment », son exposition printanière en 2014 au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, sous le prisme d’une tâche chaotique, il perçoit, désormais, dans « Perception » chez Houkami Guyzagn, une certaine vie enjouée à côté de la survie.

Loin d’être une perception illusoire, « Perception » est le choix esthétique que porte le plasticien, diplômé des Beaux-arts d’Abidjan, sur l’urbanité africaine. Entre une modernité hybride et une ruralité à la peau dure, Isidore Koffi qui opte, dorénavant pour une abstraction figurée, pose, au plan du discours pictural le questionnement d’une triple quête. Quête ontologique pour un être en quête de repères éthiques et civiques, quête sociologique, pour une société en quête de modèle de développement et de citoyen modèle, quête esthétique pour un artiste en quête de maturité créatrice.

In fine, Isidore Koffi offre, derrière sa palette, une technique maturée, épurée avec l’usage de collages divers et un crayon qui introduit un soupçon de trait dans la « tache ». Avec, en sus, un effet de distance dont il use avec l’acrylique qui (dé) forme ses figurations abstraites au gré de l’œil qui est plus ou moins loi du tableau, pour découvrir une scène vivante.

S’il est admis que le marché de l’art en Côte d’Ivoire se structure, cette expo d’Isidore Koffi permet de voir éclore, une nouvelle race de mécène. Car de l’agent, le galeriste, le curateur, les critiques, l’artiste, il faut y adjoindre, au-delà du parrain de l’expo qu’il est,  que Hervé Ndoba, associé-gérant d’un cabinet de consulting et engineering, a offert tout le matériel à son filleul, en plus d’une dotation financière mensuelle d’aide à la création et l’acquisition d’œuvres régulières sur le long terme.

REMI COULIBALY

https://www.fratmat.info

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