Centrafrique : Hervé Ndoba, simple missus dominicus contre Henri Marie Dondra ou vrai révolutionnaire en herbe ?

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Le nouveau ministre des finances et du budget Hervé Ndoba n’est pas à la hauteur de ses lourdes responsabilités, celles de l’autorité administrative et politique en charge de la gestion de cette institution de prestige dont l’importance dans le fonctionnement de l’Etat n’est plus à démontrer, a – t – on appris des sources proches du ministère des finances et du budget. Non seulement celui que l’on a qualifié de « brouteur », à juste titre au lendemain de sa nomination, ignore tout de ce qui se passe dans les régies financières, ne sait comment annoter et orienter les dossiers à traiter, et de ce fait, les laisse moisir dans les parapheurs, mais surtout agit en simple missus dominicus, comme un envoyé seigneurial doté d’une feuille de route précise, à savoir rassembler tous les éléments de preuves relatifs aux nombreuses allégations d’actes de détournements de deniers publics dont se serait rendu coupable l’actuel premier ministre Henri Marie Dondra, à l’époque où celui – ci occupait les fonctions de ministre des finances et du budget, d’avril 2016 à juin 2021, selon des informations en notre possession. Et en agissant de la sorte, l’homme ne contribue qu’à accumuler des erreurs et ne cesse de se faire couvrir du ridicule.
C’est ainsi que, au gré de ses détracteurs, après s’être séparé des avis techniques de certains cadres du ministère des finances et du budget qu’il accuse à tort de manœuvrer pour le compte de son prédécesseur, et ne prêtant manifestement attention qu’aux conseils émanant de certains opportunistes qui, en quête de leurs pitances journalières, l’entourent et lui rendent visite jour et nuit au bureau, dans les lieux de divertissement et à la maison, ce dernier a été copieusement hué et humilié par les députés de la nation, lors de la séance de présentation du projet de la loi des finances 2022, il y a quelques jours, plus précisément le lundi 6 décembre 2022. Du fait justement de son arrogance et de sa non – maîtrise réelle de la technicité, alors que certains ont claqué la porte, la majorité des parlementaires ont demandé et obtenu une concertation sans le public avec lui.
Après plus d’une heure d’échanges houleux, les élus de la Nation ont exigé au ministre Hervé Ndoba, pour chaque député, le versement sans condition de 3 millions 600 mille Fcfa dont 2 millions pour l’initiative parlementaire, 1 million de frais de restitution de l’Accord de paix du 6 février 2019 et 600 mille Fcfa d’assistance parlementaire. S’étant formellement engagé à répondre à ces préoccupations une semaine plus tard, rien n’a été fait au moment où nous mettons sous presse. Une fort regrettable méprise dont il paiera le prix sans aucun doute, lorsqu’il sera à nouveau convoqué par l’assemblée nationale. « Tout cela, parce qu’il n’a pas été sage et humble pour solliciter l’expertise de certains responsables du MFB ou les conseils de celui qui était là bien avant lui. Ils lui auraient montré les mécanismes d’approche et comment faire pour éviter toute voix dissonante au sein de l’assemblée nationale, lors des travaux de la session budgétaire », a souligné un député de la majorité parlementaire ayant requis l’anonymat.
Le deuxième élément matériel à charge retenu contre l’expert en ingénierie financière est, comme nous l’avons annoncé un peu plus haut, sa totale ignorance des missions dévolues à son département et à chaque direction générale qui le compose. Le dernier exemple en date, c’est tout simplement sa méconnaissance des textes accordant des mesures financières exceptionnelles à caractère incitatif aux fonctionnaires et agents de l’Etat exerçant à la DGDDI, la DGID, la DGB et à la DGCPT, communément appelées « Quotes – Parts ». Primes nées des recettes recouvrées après exploitation des contentieux, celles – ci sont payées trimestriellement à tout le monde, même aux membres du cabinet.
Cependant, alors qu’à la direction générale du budget leurs montants sont annuellement budgétisés, à la DGDDI, la DGID et à la DGCPT, les répartitions sont assujetties à des modes de calculs dont les mécanismes ne sont pas connus de tout venu. En grève depuis plusieurs jours pour réclamer les paiements de celles du 3ème trimestre 2021, leurs bénéficiaires ont été surpris, lors d’une cérémonie de levée des couleurs, d’entendre le ministre des finances et du budget dire avoir sommé les membres de cabinet de soumettre leurs règlements à la présentation des justificatifs des précédents décaissements par régie financière, et ce, dorénavant par virement bancaire.
Et celui – ci de révéler ce qui suit : « ….Ces exigences ont été en partie satisfaites par les Impôts, le Trésor et le Budget. Elles ont été en revanche insatisfaites au niveau de la douane. Dans les documents de justificatifs, les incohérences sont nombreuses et posent la véritable question de l’objectivité et, dans une certaine mesure, de la légitimité du comité chargé de la validation de ces montants….. » La flèche empoisonnée est donc décochée, et la DGDDI doit répondre de ces graves accusations, selon lesquelles, pour être plus ou moins précis, la somme de 40 millions de Fcfa et celle de 80 millions de Fcfa s’évaporeraient trimestriellement des états de paiements, en ce qui concerne respectivement les QP et les Taxes extra – légales. Au lendemain de ces fracassantes révélations, l’homme prend tout le monde de court, décide et instruit l’IGF aux fins de passer aux cribles de la vérification toutes les grossières et opaques irrégularités dont il a parlé.
Mais si cette sortie médiatique du ministre des finances et du budget a été globalement bien appréciée par le personnel, tous les corps confondus, qui meurt d’envie d’en savoir davantage sur les pratiques utilisées dans cette affaire d’extractions frauduleuses des fonds publics, et a eu un effet positif dans l’opinion qui voit à travers ces dénonciations un acte révolutionnaire et en l’homme quelqu’un qui veut faire bouger les lignes et tourner le dos aux us et coutumes anciens qui déshonorent les fonctionnaires du MFB, des prises de positions contraires n’ont pas tardé à révéler à notre rédaction que le ministre des finances et du budget serait allé trop vite en besogne. Ses propos qui ne reposeraient pas sur des éléments matériels de preuves comptables irréfragables se justifieraient tout simplement par sa volonté de trouver des poux sur les cheveux du premier ministre actuel Henri Marie Dondra.
A ce sujet, selon ces mêmes sources, ses informateurs lui auraient rapporté que ce dernier avait fait des paiements des QP et des Taxes extra – légales des sources de revenus, en complicité avec les membres de la commission en charge de la validation des montants, indispensables à l’exécution de certaines dépenses hors – budget pour le compte du président de la République Faustin Archange Touadéra et du MCU. Des affirmations erronées et diffamatoires, car ne se fondant pas objectivement sur des outils techniques de répartitions de ces primes exceptionnelles. C’est d’ailleurs, ce qui ressortirait des conclusions de la mission d’enquêtes confiée à l’IGF, d’après lesquelles les inspecteurs n’auraient pas réussi à mettre à jour des faits compromettants, suite à l’examen des documents soumis à leur contrôle.
Vrai ou faux ? Nous ne saurions le dire à ce niveau du débat. Afin donc de faire toute la lumière sur ce qui passe pour un autre grand scandale financier au sein du ministère des finances et du budget, en général, et à la DGDDI, en particulier, il est urgent que M. Hervé Ndoba, comme il l’a soutenu lui –même dans ses propos tenus lors de la dernière cérémonie de levée des couleurs, puisse rendre publiques toutes les pièces justificatives des paiements précédents des QP et des Taxes extra – légales, produites et soumises à son attention par le directeur général de la douane. Au nom des valeurs de la bonne gouvernance, de la transparence et de la reddition des comptes !
La rédaction

 

 

 

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