Centrafrique : Henri Marie Dondra fait parler de lui en mal

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Moins de deux mois après sa nomination à la primature, Henri Marie Dondra vient de faire parler de lui en mal. Dans un long mouvement du personnel dans son cabinet, composé en majeure partie de retraités et de hors – statuts, et faisant superbement fi du contexte de très fortes tensions de trésorerie que connaît le pays suite aux coupures de l’aide budgétaire française et de certains partenaires techniques et financiers, l’homme a préféré naviguer à contre – courant, en optant pour le choix de remercier tous ses soutiens du MCU et toute la racaille dont il s’est servi pendant son règne de cinq années consécutives passées au poste de ministre des finances et du budget, sans chercher à savoir où trouver de l’argent pour payer mensuellement tout ce beau monde dont les prises en charges financières auront indubitablement un impact sur la masse salariale du personnel de l’Etat.

Homme de la situation, Henri Marie Dondra ? Si l’Imposteur de Bangui, celui qui a été élu seulement par 17% du corps électoral, à l’issue des calamiteux scrutins du 27 décembre 2020, marqués singulièrement par de graves et flagrantes irrégularités qui ont fini par leur dénier tout critère de démocratie, de liberté, de sincérité, de crédibilité, d’inclusivité, d’incontestabilité, de transparence et de légitimité, avec la complicité avérée de la communauté internationale et l’instrumentalisation de l’ANE et de la cour constitutionnelle dont la présidente Danièle Darlan membre à part entière du parti – Etat, le MCU, et desquels plus de 300.000 Centrafricains ont été délibérément exclus, pensait avoir choisi le ticket gagnant, après avoir été contraint de limoger Firmin Ngrébada jugé trop proche des mercenaires russes du Groupe Wagner, il s’est malheureusement fourré le doigt dans l’œil. La preuve : dans le décret n°21.170 du 2 août 2021 portant nomination ou confirmation de certaines personnalités au cabinet de la primature, l’ancien directeur général du Fagace ne se fait pas passer pour un homme d’état, mais plutôt pour un homme politique. Comme le Calife !

En effet, en plus d’ignorer totalement les premières missions qui sont les siennes, celles de reprendre langue avec la France et la communauté internationale, mettre fin aux campagnes de désinformations menées par certains caciques du pouvoir de Bangui contre la France, la Minusca et l’Onu, faire toute la lumière sur le Rapport du Groupe des Experts de l’Onu portant allégations de graves violations des droits de l’homme et du DIH dont se seraient rendus responsables les Faca et leurs alliés, ouvrir l’espace politique à toutes les forces vives de la nation par la tenue d’un dialogue politique inclusif, réduire le train de vie de l’Etat et orienter les maigres ressources de l’Etat vers les secteurs prioritaires de développement que sont la santé, l’éducation et les routes, non seulement l’homme décide de faire perpétuer la politique d’exclusion initiée par son prédécesseur, mais surtout il veut faire plus que lui.

C’est ce qu’il a voulu lancer comme message, à travers ces nominations pléthoriques et budgétivores : « Mon heure à moi est enfin arrivée ! » Et Dondra sait de quoi il parle : les autres ont procédé ainsi pour en arriver là, c’est – à – dire au pouvoir. C’est donc pour lui, à ce niveau de responsabilité de troisième personnalité de la République, l’ancien président de la jeunesse du RDC, le 1er secrétaire national exécutif du MCU, le partenaire financier de nombreuses entreprises de la place, l’entrepreneur, le député du 1er arrondissement de la ville de Bangui, et celui qui a financé la campagne de plusieurs élus de la nation, l’occasion en or pour placer tous ses hommes à différents postes de décisions dans les institutions nationales et créer de divers réseaux sur lesquels il pourra se fonder pour la conquête du pouvoir, le moment venu. Comme tous ses précédesseurs, il s’en fout de ce que nommer un retraité ou un hors – statut à des postes techniques est un acte prohibé et plus coûteux que si c’était un fonctionnaire. Ce qui l’intéresse ici n’est pas d’avoir une vision pour le peuple et les générations futures ou de modérer l’impact négatif de ses choix décisionnels sur la caisse de l’Etat ; ce qui l’anime et caractérise sa raison d’être, c’est d’utiliser ses prérogatives de puissance publique pour satisfaire ses desseins machiavéliques et inavoués : devenir calife à la place du Calife.

A l’Imposteur de Bangui d’apprécier la guerre de positionnement que mène désormais contre lui son ancien ministre des finances et du budget qui ne cache plus son ambition de briguer le scrutin présidentiel en 2025. Mais, d’ores et déjà, son entourage, convaincu de ce qui se trame, est décidé à mettre des cailloux dans les souliers de Henri Marie Dondra. C’est la mission qui a été confiée au nouveau ministre des finances et du budget, un autre hors – statut, Hervé Ndoba. Trop proche de Donatien Maléyombo et fournisseur du MCU en gadgets, Tee – shirt et kits de campagne, soyez rassurés, ce dernier n’a pas été nommé pour œuvrer à la mobilisation des ressources nationales et à l’exécution des dépenses de l’Etat, en corrélation avec le niveau réel de trésorerie. Il a été copté et placé là pour jouer aux éboueurs.

Assurément, de même un ripeur ou un agent de collecte ou de propreté ramasse les ordures ménagères des particuliers, des collectivités et des entreprises, de même Ndoba doit collecter tous les actes de siphonnages des crédits de l’Etat, ouverts dans les lois de finances de 2016 à 2021, et tous les éléments de preuves irréfragables de détournements de fonds publics dont se serait rendu responsable le nouveau premier ministre. Histoire, non pas de s’en servir maintenant, mais plutôt de le tenir très fortement par les testicules et s’en user aux fins tout simplement de le chanter au moment opportun. Mais si les caciques du pouvoir ont enfin pris la mesure du danger, pour leur pouvoir, représenté par Dondra, et ont opté de le tenir dorénavant à l’œil comme un serpent à sonnettes, la communauté internationale semble, quant à elle une fois de plus, avoir été totalement désabusée. Elle qui croyait que Dondra allait incarner une alternative à la crise post – électorale que vit le pays, a fini, au lendemain de ces nominations, par se rendre à l’évidence et comprendre qu’il n’y a rien et qu’il n’y aura rien de nouveau sous le soleil Touadéra.

La rédaction

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