Centrafrique: gros plan sur les défis de 2020, l’année de tous les dangers pour notre jeune démocratie

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A l’entame de cette nouvelle année 2020, il apparaît urgent et indispensable de faire un focus, un récapitulatif sur les enjeux et défis à relever en vue d’endiguer la longue et béante crise centrafricaine.

En effet, la nouvelle année 2020 qui marque le début d’une nouvelle décennie s’annonce sans évidence comme celle de tous les dangers ou les mauvais coups politiques et diplomatiques sont permis au risque de replonger sans vergogne notre chère nation dans le cycle infernal de la violence ou de réveiller les vieux démons.

Il faut souligner entre autres que le climat d’insécurité qui règne sur une bonne partie du territoire national occupé par les multiples groupes armés, la rupture programmée de dialogue avec l’ opposition démocratique, le risque de fissures ou de liquidation de notre démocratie embryonnaire, le retour clandestin et mystérieux de l’ancien président de la république qui change sensiblement et considérablement le paysage politique centrafricain, le spectre de coups d’état ou de l’imminence de troubles qui hante la population sans oublier les prochaines échéances électorales qui consolideront nos acquis démocratiques.

Ces latentes craintes, incertitudes, doutes et la lente mobilisation des ressources financières mélangés avec le facteur “temps” qui est une variable très important qu’on ne peut maîtriser vont très certainement alourdir le processus électoral au risque d’assister à un éventuel glissement de calendrier électoral synonyme de la transition tant redoutée et combattue par le pouvoir central.

Face à ces différents enjeux majeurs, le citoyen lambda et fervent observateur de la vie politique centrafricaine s’interroge :

Les autorités légitimes réussiront-elles à relever ces différents défis dans le délai prévu par la constitution ?

Dans l’affirmative, comment vont-elles s’y prendre en terme de stratégies ou de méthodes ?‭

Quels seront les leviers qu’il faut actionner pour aboutir aux résultats escomptés ?

Qu’adviendrait-il si le processus électoral est lourdement perturbé par des événements imprévisibles ?

Le prince de la monarchie de Bangui peut-il espérer sur l’appui de la mission de l’ONU (Minusca) pour appliquer réellement la dernière résolution votée par le conseil de sécurité de l’ONU ?

A défaut de laver l’affront, quelles sont les différentes solutions alternatives envisageables ?

Quel sera l’apport de l’accord de Khartoum dans ce processus électoral, dernier baromètre de l’avenir de notre jeune démocratie ?

En conséquence de ce qui précède, tous les acteurs de la vie politique centrafricaine doivent rester vigilants et conjuguer mutuellement leurs efforts en vue de consolider notre jeune démocratie.

Depuis toujours, nous ne cessons de croire à la capacité des centrafricains à trouver une solution idoine et durable à la crise.

Cette dernière ne peut dériver que d’ un cadre consensuel avec les forces vives de la nation c’est à dire de façon inclusive les partis et mouvements politiques reconnus, les syndicats, la société civile, les organisations ou associations non gouvernementales sans oublier les chefs religieux et coutumiers.

Par ailleurs, il est important de souligner que l’échec de ce processus électoral dans le délai constitutionnel remettra en cause notre intelligentsia gage de notre capacité à se gérer.

L’opinion nationale est sans ignorer que tout peuple aspire à son indépendance en rejetant toutes ingérences sous quelques formes mais cela passe indubitablement par notre aptitude à surmonter nos intérêts égoïstes au profit d’une cause commune.

Enfin et au delà de toutes considérations politiques, nous invitons humblement l’élu de la nation centrafricaine de se positionner en rassembleur nonobstant les clivages et de privilégier le dialogue avec les différents acteurs en vue de définir une formule typiquement centrafricaine à la crise. Tous ceux qui soutiendront la thèse contraire porteront la lourde responsabilité devant l’histoire.

Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites pas que c’est moi.

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Paris le 3 décembre 2020.
Bernard SELEMBY DOUDOU
Juriste, Administrateur des élections

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