Centrafrique : Grogne à l’assemblée nationale suite au détournement des primes de Covid – 19 par Laurent Ngon Baba et son bureau !

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CENTRAFRIQUE – ASSEMBLÉE NATIONALE : EN PLUS DES FRAIS DE SESSION DU PERSONNEL QU’ILS ONT VOLÉS, LES DÉPUTÉS VEULENT ENCORE VOLER LES PRIMES DE COVID-19 AUXQUELLES A POURTANT DROIT LE PERSONNEL PARLEMENTAIRE
Par Jean-Bedel DINGA-KPILÈ
Pour les frais de session, les agents de l’Assemblée nationale qui percevaient un minimum de 90.000 FCFA depuis les parlements dirigés par Hugues Dobozendi, Luc-Apollinaire Dondon-Konamabaye, Nicolas Tiangaye, Célestin Leroy Gaombalet et Alexandre-Ferdinand N’Guendet, ne perçoivent qu’un «forfait» qui varie entre 20.000 F à 30.000 FCFA depuis l’actuelle législature inaugurée par Abdou Karim Méckassoua. Calculez le manque à gagner (non perçu) depuis 4 ans et demi: il y a de quoi ne pas se taire !
Avec le départ brutal et inélégant de Méckassoua de l’Assemblée nationale en octobre 2018, d’aucuns croyaient que l’arrivée de Sa Sainteté (El Hadj) Moussa Laurent Ngon-Baba au perchoir de l’Assemblée nationale allait rétablir le personnel parlementaire dans ses droits sociaux et financiers pourtant encadrés par des textes. Mais quelle déception ! Non seulement la politique de prédation mise en place par Méckassoua se poursuit et se renforce, mais pire encore, les députés ont perdu tout sens de l’humanité en détournant tranquillement le fonds Covid-19 mis à la disposition de l’Assemblée nationale et qui est destiné aussi bien aux députés qu’aux cadres et agents de l’Assemblée nationale. Ce qui oblige le syndicat de l’Assemblée nationale à rentrer dans la danse Covid-19, n’en déplaise aux déshonorables picsous nguinzativores.
Cela dit, le personnel de l’Assemblée nationale, s’estimant floué dans l’utilisation du fonds Covid-19 par des députés sans état d’âme et aux appétits gargantuesques pour des panses effectivement gigantesques, ne supporte plus la résilience criminelle implacable que les députés leur imposent. « Puisqu’il s’agit de l’argent tout de même. Et qui n’en a pas besoin? C’est aussi une question de justice !», s’insurge un agent parlementaire. Ce personnel a fini par remettre son sort entre les mains de Dieu… et du syndicat qui vient d’adresser une plainte dudit personnel à l’attention de l’honorabilissime El Hadj Moussa Laurent Ngon-Baba, ci-devant président de l’Assemblée nationale, avec tous les termes respectueux frisant la complainte de Mozart. Mais toute la question est de savoir si ces soi-disant représentants du peuple aux cœurs d’airain qui constituent le bureau de la présente législature vont prêter une oreille attentive à cette plainte du personnel parlementaire.
Osons le croire car les députés d’une nation sont la vitrine du peuple parmi lesquels ce personnel qui n’est rien d’autre qu’un vivier d’électorat pour eux. Mieux, ce sont des personnalités qui ont conscience que ce fonds est un imprévu qui vient de tomber dans leur poche et, au lieu d’être des serpents boas pour avaler goulument, ils vont lâcher du lest pour l’honneur du peuple qu’ils sont censés représenter, et c’est cela un député.
Nous osons enfin croire que le PAN ne sera pas mis en minorité car les durs à cuire se résigneront à soigner leur image qui n’est pas du tout reluisante face à ceux de la sous-région. Si les députés se sont cachés pour gérer leur maladie, il n’en est pas de même pour le personnel qui a été attaqué par dizaine par la Covid-19. Et s’ils mouraient?
Ce qui prête franchement au sourire c’est quand nous écoutons le premier vice-PAN dire sur les ondes: «Nous protégeons le personnel…nous avons dépensé plus que nous en avons perçu! ». Il aurait dû dire: «Nous nous protégeons en encaissant tout. Car ici et maintenant, c’est du tout pour les députés, rien pour le personnel. Nous sommes à la fin de notre mandat alors il faut manger sans mastiquer».
Le syndicat n’a fait que son travail par le truchement du Secrétaire aux revendications et aux affaires juridiques ce 4 novembre de l’année en cours, et point n’est besoin de leur barrer la route, gourdin ou matraque en main pour assommer quelqu’un qui ne fait que revendiquer un droit qui ne plaît toujours pas à certains membres du bureau.
« Dura lex, sed lex » (« La loi est dure, mais c’est la loi »), disaient les anciens Romains. Je dirai plutôt: «Un droit acquis est un droit. Faisons avec même si cela fait mal, chers députés. Alors, trêve de menaces envers les syndicalistes qui, ‘’à la moindre de ce que vous appelez incartade, c’est le poste qu’on perd! Ou on débat, ou on la ferme’’. Ce qui est inadmissible dans un parlement, haut lieu de débat démocratique dans le respect de la pluralité et du peuple».
A bon entendeur, servez le fonds Covid-19 aussi modique soit-il au personnel. Un proverbe africain dit: «Un repas, aussi petit soit-il, ne casse pas les dents». Le député-questeur Jocelyn Magloire Makango qui est de la grande forêt équatoriale ne nous dira pas le contraire.
Wait and see.
Jean-Bedel Dinga-Kpilè
Source: MEDIAS+ du Lundi 09 novembre 2020

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