Centrafrique : Frédéric Inamo rétablit la vérité sur la coopération entre la mission économique russe et la douane

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Dans un article intitulé « Centrafrique : quand le DG de douane Frédéric Inamo et son réseau mafieux s’en prennent aux russes », publié le 17 mai 2021 par le site http://cava-sesavoir.over-blog.com, un véritable et sévère réquisitoire a été prononcé contre le responsable n°1 de la douane centrafricaine. Sans aucune formule de rétention et de présomption d’innocence, il y est directement accusé d’être l’une des personnalités proches du cercle présidentiel qui usent de leurs prérogatives de puissance publique pour faire systématiquement échec à tous les projets de développement, initiés par le président Faustin Archange Touadéra, privilégiant ainsi au passage leurs intérêts individuels et leur poche, au détriment des préoccupations les plus prioritaires du peuple centrafricain.

Et parmi ces besoins plus urgents de l’heure, il y a justement cette coopération technique entre la mission économique russe et la douane centrafricaine, conformément à un protocole de collaboration dûment signé le 7 mai 2021 par le gouvernement représenté par le ministre des finances et du budget Henri Marie Dondra, d’une part, et la mission économique russe représentée  en la personne de Monsieur Jury LIAMKIN, d’autre part, sur instructions du président de la République. Selon les termes de cet Accord, il a été adopté de nouveaux mécanismes de lutte contre la fraude en matière de transit. Ceux – ci ont également arrêté d’autres dispositions de la réglementation dans le domaine de transport et défini un cadre de partenariat avec tous les autres acteurs intervenants dans diverses activités avec la douane.

Ainsi donc, après avoir réussi, suite aux attaques perpétrées par les éléments de la CPC contre la capitale centrafricaine, le 13 janvier 2021, à libérer et sécuriser le corridor Garoua – Bouaï – Béloko – Bangui, gage d’accroissement de l’essentiel des recettes douanières, le gouvernement centrafricain  a décidé de s’attaquer aux multiples phénomènes de fraudes et de pratiques d’évaporations financières qui minent la douane et assèchent régulièrement les caisses de l’Etat, en faisant appel à l’expertise de la mission économique russe, et ce, en parfaite conformité avec la réglementation douanière édictée par la Cemac, selon des informations en notre possession. Comme nous pouvons le constater, de ce qui précède, il ne fait plus aucun doute que c’est la mise en application de ce protocole de collaboration qui est à l’origine de l’article querellé, d’un côté, et de la grogne de certains fonctionnaires du ministère des finances et du budget, relevant de la direction générale de la douane et des droits indirects, de l’autre.

Seulement, s’il est tout à fait incontestable voire légitime que les contrôleurs de la douane et les agents de constatation ne trouvent pas d’un bon œil l’intrusion des membres de cette mission économique russe, qui ne parlent pas la même langue de travail qu’eux et qui ignorent tout de leurs manuels de procédures, dans leur domaine de compétence, et par conséquent ont opté de refuser tout simplement de coopérer avec eux, il est par contre peu probable que le directeur général de la douane Frédéric Inamo puisse prendre la tête de ce mouvement de contestations en cours. Le faire, dans le cas échéant et comme il a été révélé dans l’article sus – évoqué, risquerait de faire tomber ce dernier, en sa qualité de haut fonctionnaire de l’administration douanière agissant dans l’exercice de ses fonctions, sous le coup de l’accusation d’insubordination, de refus d’obtempérer et de révolte contre la décision d’une personne dépositaire de l’autorité publique, au regard des dispositions de la loi portant statut général de la fonction publique centrafricaine. En effet, agir de la sorte, c’est s’opposer aux instructions du président de la République dont il passe pour le neveu ;  ce qui ne peut être tenu pour vraisemblable, en la matière.

Néanmoins, loin de nous toute quelconque idée d’appartenir au cercle de ceux – là qui soutiennent becs et ongles sa culpabilité dans cette grogne qui règne actuellement dans les milieux de ses collaborateurs affectés sur différents postes de responsabilité à Béléko, Bang et sur l’axe Garoua – Boulaï – Béloko – Bangui, il nous paraît difficilement compréhensible et soutenable que l’autorité politique, administrative et morale de la DGDID qu’il est, puisse rester  longtemps autiste et fermé à jamais à ces voix dissonantes et discordantes. Il aura tort de ne pas y prêter une extrême attention, car qu’il pleuve ou neige, il sera appelé un jour ou l’autre  à rendre des comptes au peuple centrafricain, au nom des valeurs de la bonne gouvernance et de la transparence. A lui in fine de comprendre que tout comme  l’on ne peut pas abandonner sa vielle marmite pour une bonne source de glu venue d’ailleurs, il sera très difficile à la République centrafricaine, en engageant ce nouveau partenariat avec la Russie sans leur avis préalable et une communication de persuasion tant à l’interne qu’à l’externe, de vivre en autarcie, coupée des aides et soutiens financiers de la France, du G5, des institutions financières internationales de Bretton – Woods pour raison de non – redevabilité et non – reddition des comptes. A l’exemple de notre absence au sommet du financement des économies africaines tenu à Paris le 18 mai 2021  où nous n’avons pas été représentés.

Au – delà de cette mise au point, nous sommes en droit de nous poser un certain nombre de questions. En impliquant les mercenaires russes du Groupe Wagner dans la co-gestion, la collecte et le maniement des recettes avec la douane centrafricaine, selon les informations en notre possession, la RCA n’est – elle pas devenue inéligible aux nouvelles procédures d’emprunts imposées par le FMI et la BM, au regard de la réglementation interdisant l’émission des DTS aux États qui ne présentent pas les garanties de soutenabilité de leurs dettes ? Quel impact réel attendre de cette collaboration sur le niveau du recouvrement mensuel et trimestriel des recettes douanières ? Et s’il venait à ce que le mécontentement en cours de certains fonctionnaires eût constitué un tant soit peu une source de blocages à l’exécution de cette coopération, quelle serait donc la conduite à tenir ? Et même si cet apport devait connaitre un succès en termes d’augmentations de ces recettes fiscalo – douanières, la République centrafricaine pourrait – elle disposer de ressources suffisantes pour faire face à ses dépenses substantielles et incompressibles  d’investissements, sans le concours financier de la communauté internationale, déjà réfractaire à ce partenariat avec des gens qu’elle n’a de cesse de qualifier de « mercenaires » du Groupe Wagner ?

Rien n’est moins sûr !

Imamiah – Imhotep Yamalet

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