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Centrafrique : Focus sur Martin Ziguélé et l’actualité

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FOCUS SUR MARTIN ZIGUELE ET L’ACTUALITÉ CENTRAFRICAINE

Le magazine d’information en ligne Mbi la gué se réjouit de recevoir  l’Honorable Martin ZIGUELE, Député de Bokaranga 3, pour son entretien du jour. Nous ne le présentons plus, lui, Gérant d’une société de courtage d’assurance, tous le connaissent, ce Député de la Nation qui, ces derniers jours, tape du poing sur la table, pour exiger l’arrestation des responsables de certains groupes armés, lesquels continuent de violer l’Accord de Khartoum.
Nous vous proposons de le suivre.
Bonne lecture.

Comment allez-vous, votre Parti le MLPC, votre travail en tant que Président de la Commission Finances de l’Assemblée Nationale et votre relation avec vos électeurs en tant qu’Elu de la Nation ?
Je me porte bien, Dieu merci. Le Parti se porte bien aussi. Nous sommes entrain de préparer activement le IV ème Congrès ordinaire du Parti qui aura lieu ici à Bangui, les 02, 03, 04 et 05 mars 2020. Il sera suivi d’un Congrès extraordinaire au cours duquel nous allons désigner notre candidat à l’élection présidentielle de 2020 et investir nos candidats pour les législatives de ces échéances électorales.
Pour ce qui est de mon travail en tant que Président de la Commission Finances, nous sommes en intercession, nous venons juste de faire voter le budget de l’Etat pour l’exercice 2020 et venons également de faire voter la Loi fixant le Cadre juridique et institutionnel des entreprises et établissements publics.
Pour poursuivre, avec mes électeurs tout se passe bien. J’ai passé au mois d’août dernier un séjour d’un mois dans ma circonscription et je m’apprête à m’y rendre à nouveau. Nos rapports sont corrects.

La situation sécuritaire du pays ne s’améliore pas malgré un Accord signé en février dernier. Vous ne cessez de monter au créneau pour dénoncer cela et exiger l’arrestation des responsables. Parlez-nous-en.
Oui, c’est vrai que la situation du pays est extrêmement préoccupante surtout avec ce qui vient de se passer à Alindao il y a juste 5 jours, avec ce qui se passe à Bria, les menaces sur Birao, avec les informations récurrentes que nous avons sur les déplacements des éléments de l’UPC qui essayent d’aller vers l’Ouest du pays, dans la zone nord-ouest du pays. C’est vrai qu’un an après la signature de l’Accord de Paix nous aurions souhaité voir des avancées significatives en matière de paix pour que les populations puissent souffler. Rappelons-le, cela fait tout de même 6 ans que ces régions de l’intérieur de notre pays vivent les affres des groupes armés. Je préfère poser la question autrement, en disant que si cet Accord n’a pas encore donné tous ses fruits, c’est parce que chacun d’entre nous, nous devons nous impliquer d’avantage je crois, surtout mettre la pression sur les groupes armés, les garants et les facilitateurs pour que chacun puisse assumer ses responsabilités afin que nous avançons.
Je demande l’arrestation de certains responsables des groupes armés ou des responsables de certains groupes armés à cause de leur mauvaise foi évidente dans l’application de l’Accord. Je ne ferai pas un dessin pour que chacun voit que par exemple quelqu’un comme Ali DARRASSA, Al-KHATIM, se moque complètement de sa signature de l’Accord. Ils se conduisent comme des Présidents de la République dans les zones qu’ils occupent. Je ne sais pas quel Centrafricain peut accepter cela surtout que les personnes dont on parle ne sont pas des Centrafricains.
Oui, je pense qu’il faut les arrêter. Il faut non seulement les arrêter mais il faut les frapper militairement, détruire leur capacité de mobilité. Ils ont des véhicules Pickup 4X4, des camions sur lesquels ils positionnent des canons, ils ont des motos, des engins ! Ils ont tout et ils arrivent à se mouvoir facilement, de la Ouaka jusqu’au Haut Mbomou, jusqu’à la Vakaga, de la Nana Gribizi jusqu’au Nord de l’Ouham. Ils ne se cachent pas ! Je le répète, il faut non seulement les frapper militairement mais il faut aussi arrêter les responsables.

Il était évident qu’il serait difficile, quasiment impossible de mettre en œuvre l’Accord de Khartoum lorsque celui-ci a été violé à maintes reprises. Pensez-vous qu’il soit encore d’actualité ?
Oui, je pense que l’Accord de Khartoum est toujours d’actualité pour la simple raison que c’est un cadre juridique et politique qui trace le chemin. Cet Accord doit être renforcé comme il l’a été en décembre dernier avec les sanctions qui ont été précisées. Il doit être appliqué car je pense que le rôle des partis politiques, le rôle de toute la conscience nationale, c’est de faire en sorte que cet Accord soit appliqué. La bonne question à mon avis serait de dire quels sont les efforts que chacun d’entre nous dois fournir pour que les différentes parties respectent les dispositions de cet Accord. Il s’agit de la sécurité des Centrafricains, ce n’est pas un exercice intellectuel. Il s’agit de se battre contre les groupes armés pour obtenir la paix pour nos populations. Je pense donc que ce n’est pas un combat inutile et comme dirait quelqu’un « il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer » puisqu’au bout du chemin c’est la paix pour notre pays que nous visons.

De plus l’UPC, le FPRC et le MPC viennent de publier un Communiqué signé le 13 janvier 2020 avec des exigences qui entravent encore le processus de paix. Qu’en dites-vous ?
Je pense qu’ils font de la diversion et une fois de plus ils se moquent des Centrafricains, ils se moquent de nous. Ils sont des mercenaires étrangers, ils sont venus s’installer au cœur de notre pays, profitant de nos divisions et notre fragilité pour se moquer éperdument des populations. Je ne vois pas en quoi ces messieurs sont concernés par les problèmes de l’armée de notre pays. Ils ne sont pas Centrafricains, qu’est-ce qu’ils ont à avoir avec les problèmes militaires de la RCA ? Qu’est-ce qu’ils ont à avoir avec l’organisation de l’armée centrafricaine ? Qu’est-ce qu’ils ont à avoir avec la structuration de l’armée ? C’est de la diversion et je n’y attache aucune importance.

Le Président de la République, Chef de l’Etat, Professeur Faustin Archange TOUADERA a toujours privilégié, dit-il, la politique de la main tendue, n’est-ce pas là le revers ? Le Gouvernement a quant lui, suite à ce communiqué, publié lui aussi un communiqué qui pour bon nombre de Centrafricains est « léger » et ne fais pas « le poids » face aux tueries commises par les chefs rebelles. Qu’en dites-vous ?
Je n’ai pas de commentaire à faire par rapport au Communiqué, moi je m’adresse directement aux Forces internationales qui sont des garants et des facilitateurs parce qu’ils ont les moyens, ils ont le budget et les hommes pour faire ce travail et par cet Accord ils se sont engagés à le faire. Je leur demande de faire ce « boulot » !
L’on ne va pas se distraire et se laisser perdre dans des critiques intra-centrafricaines sur un Communiqué qui est léger, qui ne l’est pas. Ce n’est pas là l’affaire ! L’affaire est que ceux qui ont les moyens pour agir doivent agir.

« OUI, JE PENSE QU’IL FAUT LES ARRÊTER. IL FAUT NON SEULEMENT LES ARRÊTER MAIS IL FAUT LES FRAPPER MILITAIREMENT, DÉTRUIRE LEUR CAPACITÉ DE MOBILITÉ »

Cela nous ramène à cette question, êtes-vous toujours de la Majorité présidentielle, l’un des rares soutiens du Président de la République et de son Mouvement le MCU (Mouvement Cœurs Unis) ?
Vous avez vécu les dernières élections. Le MLPC a été éliminé au premier tour et pour la première fois d’ailleurs dans son histoire et nous avions deux candidats en lice. Le seul candidat qui nous a expressément demandé par écrit son soutien, c’était le candidat Faustin Archange TOUADERA et le Bureau politique du MLPC a donc décidé de le soutenir. Sur la base de ce soutien, nous avons signé un accord politique comme cela se passe toujours entre un parti qui soutient un candidat. Il est daté du 06 février 2016. Le MCU a été créé quant à lui je pense 3 années plus tard. Nous avons un accord politique avec le Président TOUADERA que nous soutenons sur le plan politique mais par contre nous n’avons aucun accord politique avec le MCU. Je pense m’être exprimé à plusieurs reprises sur ce sujet. Nous avons un accord politique avec le candidat TOUADERA devenu Président de la République et nous n’avons aucun accord politique avec le MCU.

Le Général François BOZIZE, Ancien Chef de l’Etat est rentré à Bangui deux jours avant Noël et n’a toujours pas été reçu par le Président TOUADERA tandis que le 10 janvier 2020 l’ancien président Michel DJOTODIA a été reçu à grande pompe. Les anciens rebelles Antibalaka sont inquiétés, arrêtés, tandis que les anciens rebelles Séléka sont en liberté. Est-ce justifié de parler de « deux poids deux mesures » ? Que pensez-vous de toute cette situation ? Y-a-t-il un risque d’embrasement comme le pensent tout bas les Centrafricains ?
Il y a plusieurs questions dans votre question.
Pour la première question, je pense que la démarche, la volonté ou le souhait de tous c’est que tous les anciens Présidents, s’ils le souhaitent, soient reçus naturellement. Je ne vois pas l’objet d’une polémique à ce sujet et je pense que les deux partis s’entendront et se recevront ! Nous sommes des Centrafricains, nous sommes destinés à nous parler, à nous recevoir et il me semble que si j’entends les déclarations des uns et des autres, des consultations sont en cours pour que cela se fasse. C’est tout ce que je peux dire sur le sujet parce que sur ce point je n’ai que des sources d’information publiques comme matière d’information également !
S’agissant des rebelles Antibalaka et Séléka, naturellement, le souhait de tous, c’est que tous ceux qui ont commis des crimes dans notre pays, quels qu’ils soient, quel que soit leur statut, bénéficient d’une justice équitable et que tous répondent de leurs actes devant la justice. Ce n’est pas le socialiste que je suis dont le mot « justice » fait partie de la devise du parti qui dirait le contraire. Oui pour la justice, oui pour la réconciliation aussi mais la justice pour tous, tout citoyen Centrafricain ou étranger commettant des crimes en Centrafrique. Nous sommes tous égaux devant la justice, nous sommes des sujets de droit.

L’ancien Président de l’Assemblée Nationale, l’Honorable Karim MECKASSOUA a été blanchi par la Cour de Comptes de l’accusation de malversations, détournements à l’Assemblée Nationale dans l’exercice de ses fonctions. Le confirmez-vous ?
Sur cette question la Cour des Comptes est une institution indépendante, la justice est indépendante. Ce que la justice dira ce sera ce que tous les Centrafricains devront accepter. Je n’ai pas à commenter particulièrement cela, il ne me revient pas à moi d’accuser, de blanchir un Centrafricain ou de commenter une situation de justice. Je souhaite que la justice fasse son travail, prenne une décision. Les intéressés s’ils l’acceptent, ils l’accepteront. S’ils ne l’acceptent pas, ils auront des voies de recours. Je ne me mêle pas des problèmes de justice.

Où en sommes-nous à l’Assemblée Nationale avec tous ces dossiers de corruptions ? Où en sont les relations entre les Honorables Députés et le Président de l’Assemblée Nationale ? Vous êtes hors session, est-ce que le calme est enfin revenu à l’Assemblée Nationale ?
Je ne sais pas si vous avez bien suivi l’actualité à l’Assemblée Nationale, mais les Députés lors de plusieurs concertations, notamment à la fin du mois de décembre, nous avons jugé l’affaire de corruption sur l’affaire des 40 millions de francs CFA donnés à un Député par un Chinois. Cette affaire a été vidée parce que nous avons décidé de traduire ce collègue à la Haute Cour de Justice et s’agissant des cas d’exploitation d’or et de diamant dans l’Ouham, nous avons décidé qu’il y ait une Commission d’enquête parlementaire qui puisse revoir toute la question de l’exploitation des mines. Je ne sais pas ce que vous voulez dire entre les relations qui ce seraient apaisées ou pas entre les Députés et le Président de l’Assemblée Nationale. Je n’ai pas constaté un tel problème.

Votre capital confiance monte en flèche. Pour beaucoup de Centrafricains vous restez objectif dans vos déclarations et privilégiez l’intérêt des Centrafricains. Vous maintenez les relations avec votre électorat et retournez toujours dans votre circonscription. Qu’est-ce que cela vous fait ?
Il n’y a pas un nouveau ZIGUELE par rapport à un ancien ZIGUELE ou il n’y a pas un ancien ZIGUELE par rapport à un nouveau ZIGUELE ! C’est qu’à un moment donné, de nombreuses personnes pour des raisons politiciennes et électoralistes ont tout simplement voulu noircir le MLPC et moi-même en déformant des propos, en manipulant les consciences pour des visées purement électoralistes et comme on le dit chez moi « lorsque vous habitez à côté d’un grand cours d’eau et que vous entendez du bruit, ne vous affolez pas, attendez la saison sèche et quand l’eau va sécher vous verrez que ce ne sont que des cailloux sous les pierres », parce que l’on reconnait ceux qui sont aux côtés du peuple pendant les moments difficiles et cela se passe sur le terrain. Je pense que c’est ce que le peuple perçoit également.

Vous serez sans nul doute candidat à la prochaine élection présidentielle ?
Je vous invite au Congrès du Parti et vous constaterez ce qui va se passer.

Pensez-vous qu’enfin le peuple centrafricain pourra passer ce cap, que la justice se fera et que les victimes auront gain de cause ?
Si. Je suis un optimiste invétéré. Je crois que notre pays se relèvera de toute cette passe difficile ! Mais il faut que nous mettions une pression absolue, que nous soyons unis, que nous nous battions pour faire partir ces groupes étrangers, ces mercenaires, ces terroristes même je dirais de notre pays et lorsque cela sera fait nous pensons que nous allons prendre le cap du développement, dans la solidarité, l’unité et dans la réconciliation de toutes les filles et tous les fils de ce pays. Notre objectif au MLPC, c’est la réconciliation et la justice, et nous y tenons.

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