CENTRAFRIQUE : FACE A CRISE DE LIQUIDITE, LE GOUVERNEMENT TENTE DE CALMER LES ESPRITS
SANGBILEGUE—Les comptes des fonctionnaires de l’Etat n’ont pas été crédités le 25 comme d’habitude sauf ceux de la BGFI. Le Ministre des Finances généralement très silencieux a tenté de justifier cette situation.
Depuis le 25 mars 2023, les fonctionnaires et agents de l’Etat n’ont pas eu leurs salaires. Beaucoup s’inquiètent que l’on soit en train d’aller vers des arriérés, ce qui leur rappelle les sombres périodes d’arriérés sous Kolingba et Patassé, « personne ne veut revivre ces temps-là », a confié un instituteur rencontré devant Ecobank après avoir constaté que son salaire n’est pas disponible.
Dans un communiqué, le Ministre tente de calmer les esprits et rassure. Le membre du gouvernement explique qu’il s’agit d’un problème technique et que les dispositions sont prises pour que les salaires soient traités manuellement.
En réalité, la République Centrafricaine fait face à une crise de liquidité. Cette crise pointe à l’horizon depuis quelques mois.
De sources autorisées, le Ministre des finances a été instruit pour tenter cette manœuvre afin de gagner le temps pour permettre de mobiliser les fonds nécessaires au paiement des salaires. « Si c’est un problème technique mais pourquoi tous les fonctionnaires disposant des comptes à la BGFI ont été servis ? C’est une manière de gagner du temps parce que le gouvernement n’a pas les fonds nécessaires pour mettre à la disposition des banques qui à leur tour, créditent les comptes », explique un consultant en finances.
Un cadre de la BGFI confirme ces propos et indiquent qu’une demande a été faite à toutes les banques pour payer sur fonds propres et l’Etat remboursera, « nous avons décidé de payer sur fonds propres de la Banque parce que la hiérarchie a donné son accord. Cette pratique ne date pas d’aujourd’hui », explique-t-il.
Le paiement régulier des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat constitue le seul argument du régime de Bangui. Le gouvernement malgré les crises actuelles, tient à garder le rythme de paiement des salaires. Des retards ou des arriérés seraient un coup dur pour un régime qui manque des moyens pour ses actions mais qui fait tout pour garder la tête hors de l’eau.
Rody de Sangbilegué-Info
