Centrafrique : Et s’il y avait un plan de déstabilisation de Touadéra derrière les massacres de Paoua !

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Les massacres de Koundjili et Lemouna proche de Paoua dans l’Ouham-Péndé les 21 et 22 mai dernier ont été d’une telle cruauté et incompréhension qu’il convient de ne pas se limiter à la condamnation, bien évidemment il faut aller à la justice. Mais en attendant l’arrestation de tous les auteurs présumés, estimés à au moins 40 personnes, et leur traduction, certaines pistes s’ouvrent.

On sait déjà que la mission –puisqu’il s’agissait d’une opération planifiée, a été menée par deux groupes : le 3R de Sidi Bi Abass Souleyman dit Sidiki et les hommes Mahamat Bahar (MNLS), un rejeton du MPC de Mahamat Alkatim qui s’est détaché et qui a tenté en vain de s’installer dans l’Ouham-Péndé. Celui-ci est le plus souvent basé au Tchad proche de la frontière et c’est de là qu’il mène des incursions ponctuelles en RCA pour piller et tuer. Mahamat Bahar par ailleurs, qui a tenté en vain d’obtenir une reconnaissance de leadership, ne s’est pas vu accorder une place aux côtés des autres leaders de GA dans le cadre des pourparlers initiés par l’Union Africaine, la fameuse feuille de route de l’UA.

Mais à ces deux mouvements et pour raison de représailles, rien n’est assez pour justifier d’un crime d’une telle ampleur qui est tombé au mauvais moment. Qui plus est, un Sidiki particulièrement engagé dans le processus de paix ! La piste la plus évidente, selon certaines indiscrétions des services de renseignements, serait du côté du Tchad. On cite Mahamat Bahar bien sûr, mais aussi on ajoute un certain Doug Saga, sujet centrafricano-tchadien, particulièrement actif ces derniers temps et effectuant plusieurs navettes dans les deux sens. Ces mêmes indiscrétions et informations disent que les crimes de Paoua ont été organisés et planifiés par deux services secrets, la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) de la France et l’Agence Nationale de Sécurité (ANS) du Tchad, utilisant ces deux hommes pour commettre ces crimes afin de prouver les fragilités de la mal-négociation des accords de Khartoum. Prouvant ainsi sa vulnérabilité ainsi que sa violation dans le but clair de saper le moral de la population centrafricaine. Et de la retourner contre le président en place. Ce qui expliquerait les agitations de quelques groupes d’hommes politiques dont le KNK de François Bozizé, une partie de la société civile et certains criminels qui en font une interprétation outrageuse et fataliste. On sent une certaine récupération de leur part car certains y trouveraient leur compte à ce que l’accord de Khartoum soit révisé à leur taille. Selon les informations en notre possession, –les deux services secrets en planifiant ces massacres, soulèveraient une vague de contestation pour déclarer que l’accord a été violé et ouvrir la voie à toute éventualité et velléités déstabilisatrices.

En filigrane, l’incapacité du président Touadéra à assurer la sécurité des Centrafricains malgré la présence de ses amis Russes auxquels il vante le mérite d’avoir formé et équipé un millier des FACA –Qui n’arrivent toujours pas à défendre le citoyen centrafricain –serait brandie. C’est à y voir la raison d’être du mouvement E ZINGO BIANI qui est né dans cette circonstance et qui regroupe quelques alliés du régime et qui essaie ainsi de justifier des actions militaires à venir d’une nouvelle rébellion de Mahamat Nourd alias Nourd Gregaza, gendre de Jean Yves Le Drian, le PRNC ! La question que se pose le Centrafricain lambda est : que veulent Jean Yves Le Drian et la France du Centrafrique ? Est-ce que ces agitations engagent tous les Français et la France ? Ou pour un petit nombre d’hommes politiques français frustrés par le rapprochement du président Touadéra avec la Russie et les pays de l’Europe de l’est ? Selon nos informations, la ministre de la défense centrafricaine serait en tournée en Roumanie et celle-ci devrait être reçue par sa collègue de la défense française le mercredi 5 juin à Paris pour des interrogations musclées sur ses mouvements dans ces pays de l’est.

Quant aux agitations du parti KNK de Bertin Bea, Guénébem et autres sur un spectaculaire retour de leur président François Bozizé à Bangui, oubliant toutes les sanctions à l’encontre de Bozizé et oubliant les évènements du 24 avril 2013 de la fuite de leur leader à l’avancée des groupes rebelles soutenus par la France et le Tchad qui l’a chassé du pouvoir, cette naïveté de quelques membres du KNK étonne plus qu’un Centrafricain qui meurt. Au demeurant, il est malavisé de profité du malheur des Centrafricains dans cette crise qui est davantage imposée aux Centrafricains que leur propre affaire et qui les a rendus sensibles et intelligents pour revendiquer de manière à peine voilée des exigences politiciennes. Les Centrafricains observent et comprennent.

Destin Deadet

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