Centrafrique : Eric Sorongopé Zoumandji, l’homme qui fait la guerre au peuple et à la France

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Centrafrique : Eric Sorongopé Zoumandji, l’homme qui fait la guerre au peuple et à la France

Il s’appelle Eric Sorongopé Zoumandji. De profession expert comptable, il a milité au sein du RDC dans les années 80 avant de rejoindre le MLPC peu après la lutte pour l’avènement du pluralisme démocratique en 1993. Gbakamandja dont le père fut l’un des grands commis de l’état dans la circonscription de la ville de Damara et un farouche militant du MLPC, il sera nommé ministre d’état aux finances et au budget dans le dernier gouvernement de feu Ange – Félix Patassé, dirigé par l’actuel président du MLPC Martin Ziguélé. Membre influent du parti au pouvoir, député de Damara, il assumait les fonctions de conseiller économique à la présidence de 1993 à 2001. Mais, suite à une fiche de renseignements rédigée par un sujet de nationalité zaïroise feu Armand Lengard, et après avoir découvert sous son lit plusieurs lots de billets de banque, il sera arrêté en mai 2002, détenu au Camp de Roux, et ne recouvrira la liberté qu’au lendemain du coup d’état du 15 mars 2003 du général d’armée François Bozizé Yangouvonda. Très rancunier, il en est sorti psychologiquement atteint, en gardera de très mauvais souvenirs et caresse tous les jours que Dieu fait sur cette Terre des Hommes l’espoir de se venger.

Fin calculateur, l’homme a réussi très subtilement à se rapprocher du Candidat des Pauvres, suite à sa prise de fonctions à la tête du pays, par l’entremise de sa mère qu’il appelle fièrement « ma tante » ; cela a suffi pour que Eric Sorongopé Zoumandji puisse se retrouver au cœur du pouvoir et s’adonner le titre de ministre – conseiller occulte. De ce fait, il dicte et oriente l’Imposteur de Bangui dans ses choix stratégiques et prises de décisions. Pour ce faire, les deux hommes se voient tous les jours, à 21 heures, chez lui au PK10 à Bangui derrière l’axe Café – Sato, en toute indiscrétion, loin des grandes caméras, et distants de larges oreilles et des yeux de lynx. Autour des plats rares dont seule l’épouse de son hôte a le secret, tel un disciple assidu et attentionné, Touadéra prend note, échange, et pose des questions à son maître. Il y passe même la nuit sans que personne ne le sache.

Selon le liveur Rodrigue Joseph Prudence Mayté, c’est lors de ce qui ressemble fort étrangement à des séances de cours à domicile que Sorongopé a ordonné à Touadéra de ne jamais accepter de dialoguer avec les leaders des partis politiques de l’opposition démocratique et les représentants de tous les groupes armés regroupés désormais au sein de la CPC, de mener frontalement une guerre imaginaire contre la France, ses ressortissants et ses intérêts stratégiques et économiques, et d’ethnitiser les forces armées centrafricaines, et notamment la garde présidentielle, afin d’être prêt à faire la guerre au peuple. A cette fin, il faut recourir à la méthode russe et régner par la terreur rouge : restreindre les libertés, contrôler les médias, traquer, arrêter à l’exemple de Alexis Navalny en Russie, tuer les opposants ou les contraindre à l’exil, embrigader et utiliser la jeunesse pour organiser des manifestations contre les Occidentaux, et singulièrement la France, ses ressortissants et ses intérêts, et mettre tout le monde au pas. Conseils d’un digne disciple de Staline que Touadéra suit ad literram et applique méthodiquement.

Les derniers bombardements de la ville de Sikikédé par les Faca et leurs supplétifs russes, après leur débâcle quelques jours plus tôt et la prise en otage d’une vingtaine d’éléments des Faca par la CPC, la traque politico – judiciaire lancée contre l’ancien chef d’état de la transition et président du RPR Ferdinand Alexandre Nguendet, son passage en clandestinité et son départ en exil, et l’annonce des manifestations de grande envergue à venir contre la société Castel, l’ambassade de France à Bangui, l’Alliance Française et l’Ecole Charles De Gaulle, par des jeunes enrôlés, drogués et manipulés par le pouvoir, ne sont que la stricte mise en œuvre des consignes formellement dictées et imposées par Eric Sorongopé Zoumandji  dont l’une des sœurs réside pourtant en France, à son élève Touadéra. Il en a été de même en ce qui concerne les velléités de la rédaction d’une nouvelle constitution, l’odyssée de la cryptomonnaie, l’inobservation de la Feuille de Route de Luanda par le pouvoir de Bangui et le recours à des mercenaires du Groupe Wagner et rwandais.

De ce qui précède, il ne ressort nulle part un vrai programme politique pour une gouvernance institutionnelle, socio -économique et humanitaire, efficace et efficiente dont la République centrafricaine a matériellement et techniquement besoin pour une véritable sortie de crise. Les conseils de Sorongopé ne sont en réalité qu’une litanie de projets et d’actions au service de l’Imposteur de Bangui pour s’octroyer et se garantir une présidence à vie. Ce sont aussi les cris de l’âme et l’expression  d’une vengeance noire d’un homme contre une opposition démocratique incarnée par un certain Martin Ziguélé du MLPC qui l’a arrêté, humilié et sali, à un moment donné de sa vie, sous le règne de son Grand Camarade feu Ange – Félix Patassé. Du fait de sa proximité avec Touadéra, l’heure est donc venue pour lui de régler tous ses comptes politiques avec ses ennemis. Enfin, comme tous ceux qui côtoient les détenteurs du pouvoir, ses relations avec Touadéra constituent pour lui une belle et unique opportunité de se mettre définitivement à l’abri du besoin d’argent, tout en rêvant du jour où il pourra se substituer à lui, par l’entremise du nouveau directeur général de la sécurité présidentielle.

Jean – Paul Naïba

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