CENTRAFRIQUE EN MARCHE VERS LA DICTATURE: LES MARCHES PACIFIQUES ET AUTRES MANIFESTATIONS CITOYENNES SYSTÉMATIQUEMENT INTERDITES

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On s’achemine manifestement vers la dictature politico-institutionnelle en République centrafricaine avec des mesures illégales et anti-démocratiques prises par les autorités politiques et judiciaires aux ordres (qui nous rappellent les sombres périodes du parti unique et de la bozizie, où le politique était ensemble avec le judiciaire) pour bâillonner le peuple, terroriser les citoyens clairvoyants et patriotes, constituer des freins à l’exercice des libertés publiques et démocratiques, le tout en y mettant à fond les médias d’Etat au service du sens unique, les appareils répressifs que sont la justice et la police, avec des associations écrans payées avec l’impôt du pauvre contribuable centrafricain rien que pour encenser le roi, insulter et diffamer tous ceux qui ne pensent pas comme le roi, proférer des menaces à l’endroit des opposants aussi bien réels que fictifs ou préfabriqués, le tout, sur toile de fond de prédation et de prévarication à ciel ouvert, et la crainte de perte du pouvoir.
Lorsque les syndicats allaient organiser leur marche pacifique le lundi 1er avril dernier, ils s’attendaient à ce que le ministre de la Sécurité publique fasse escorter par la police et la gendarmerie les marcheurs ou leur tracer l’itinéraire afin qu’ils puissent s’exprimer librement au nom de cette démocratie dont on ne cesse de nous dire que c’est le régime actuel qui l’aurait inauguré sinon accouché, et sécuriser ainsi les citoyens dont on dit qu’ils vivent dans un régime démocratique. Au lieu de cela et contre toute atteinte, le gouvernement a fait envahir dès 4H du matin la Bourse de travail, lieu de rencontre et de débat démocratique des travailleurs, par un bataillon de forces publiques dont la place est plutôt ailleurs notamment dans les zones occupées par les groupes armés. Les principales rues et avenues de la capitale ont été mises sous contrôle des forces publiques, comme si les travailleurs qui voulaient marcher étaient des bandits de grand chemin.
Ce comportement du gouvernement est une atteinte au droit syndical et aux libertés publiques pourtant consacrés dans la Constitution centrafricaine du 30 mars 2016 et les instruments juridiques internationaux dument ratifiés par la République centrafricaine. Empêcher la marche pacifique des partenaires sociaux organisés en syndicats reconnus par ailleurs par les administrations compétentes et les pouvoirs publics, est non seulement une violation des dispositions des lois internationales et nationales relatives au droit syndical, mais aussi une grande atteinte à la démocratie, aux droits de l’homme et aux libertés publiques dont on nous dit que le président Touadéra on serait le champion mondial.
Dans les mêmes circonstances de temps et de lieu, le pouvoir est en train de déployer toutes ses énergies pour faire échec à la marche citoyenne pacifique qu’en visage organisée plusieurs associations civiles et apolitiques le lundi 15 avril 2019. Les menaces d’arrestation de Paul Crescent Beninga, ci-devant porte-parole du Groupe de travail de la société civile (GTSC) accusé de connivence avec une association fantôme dénommée ’’Likongo’’ (mot sangö qui signifie en français lance) dont l’appel à la mobilisation générale pour la grande marche pacifique et citoyenne du lundi 15 avril 2019 sinon la ville morte, alors que le but de cette manifestation citoyenne et pacifique est de réclamer l’eau et l’électricité devenues rares depuis plus d’un mois, et le respect de la Constitution en ce qui concerne la nomination à des hautes fonctions publiques dans des institutions de l’Etat, et l’Accord de Khartoum.
Interdire aux citoyens des manifestations citoyennes pacifiques pour réclamer des droits sociaux élémentaires et fondamentaux comme l’eau est la plus pire des dictatures en ce troisième millénaire. Et le fait que l’entrée en scène du procureur général de Bangui soit faite après que le rapporteur général et porte-parole du parti présidentiel MCU ait fait une déclaration tonitruante sur les médias d’Etat que ce parti aurait donné l’ordre à qui on sait pour que le porte-parole de la société civile soit arrêté, cache mal la subordination du pouvoir judiciaire par le pouvoir politique.
Le syndrome Bozizé est là, surtout que Paul Crescent Beninga, un des leaders actifs du Groupe de travail de la Société civile (GTSC) de la société civile centrafricaine, serait en train d’être pourchassé dans les quartiers de la capitale et ses environs.
A propos, le verdict de Célestin Ngaïzo Balalou est sans appel: « Pourchasser la Société civile dans les quartiers pour empêcher une marche pacifique, prouve la dictature mise en place par le régime Touadéra, qui n’est pas un saint. Il n’a jamais été à la hauteur de diriger notre pays. Son souci majeur a toujours été l’enrichissement illicite en bande organisée des deniers publics. Ce que le régime Touadéra oublie est que la force appelle d’autres forces. Une marche pacifique fait partie de la constitution qu’il a toujours violée; quand l’heure a sonné tu ne peux l’empêcher. Vous êtes responsable de la dérive sociale; n’aggravez pas votre cas qui est déjà trop grave. La Centrafrique ne sera jamais votre champ de Damara. Honte à vous qui, depuis, imposés aux affaires de l’Etat, vous tournez en rond sans réussir à faire l’unification des Centrafricains. Les accords avec les groupes armés ne sont que des approches plus que farfelues qui ne règlent pas le problème de fond du pays, car les groupes armés ont des armes. N’oubliez pas que la population peut se faire offrir les armes et jouer le même scénario. Vous êtes en ce moment en train d’aggraver la situation avec nos frontières poreuses et rendre le pays ingouvernable. Les forces étrangères ne seront pas en force de défendre votre régime sanguinaire et de gangstérisme. Laissez la population s’exprimer librement de la situation chaotique qui prévaut dans le pays à cause de votre incompétence et incapacité notoire » (fbk).
Marchera ou marchera pas? Le sentiment général exprime déjà un ras-le-bol de la population, et les pouvoiristes de Bangui dont le parti MCU doivent se laisser sérieusement interpellés par les situations du Soudan et de l’Algérie. Quand le peuple en a marre de ses dirigeants, …(suivez mon regard).
Damoclès Diriwo
Source: MEDIAS+

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