CENTRAFRIQUE : EN FINIR AVEC LE DÉCLIN PERMANENT

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Nous n’en avions pas encore fini avec le Sida. À vrai dire, même si personne aujourd’hui ne semble ni faire grand cas de ce funeste syndrome, ni craindre ses ravages– sous prétexte qu’on n’en meurt plus -, le virus de ce « mal du siècle »,ainsi désigné autrefois, ne cesse cependant de se propager et de ronger silencieusement les Centrafricains pour qui, secret de Polichinelle, le sexe – principal canal d’infection par le VIH -, s’offre sans pudeur, s’arrache sans scrupule, se distribue comme du pain rassis, se vend et s’achète avec une légèreté blâmable et déconcertante.

Et voici que depuis un temps non lointain, s’installe et se répand le terrifiant Covid 19 que nos compatriotes – sauf mauvaise foi -, ne peuvent attester n’avoir pas vu venir.

Alors qu’il était encore possible de prendre à tous les niveaux toutes les dispositions élémentaires pour éviter une contamination à grande échelle par le « virus chinois » – ainsi l’a décrété Donald Trump -, les Centrafricains comme à leur habitude, ont cru plutôt trouver leur panacée au coronavirus, dans le déni et la dérision, la résistance aveugle aux mesures de précaution, la fuite en avant, la passivité générale et l’irresponsabilité collective.

Du coup, la multiplication des cas de décès actuellement enregistrés des suites du coronavirus, surtout parmi des personnalités connues et les Centrafricains de la classe moyenne, nous oblige à penser et imaginer que le nombre de victimes inconnues, mortes dans l’anonymat et enterrées sans être répertoriées, donnerait certainement à quiconque du vertige.

Sida, guerre civile, Covid 19, hypertension, diabète, cardiaque, AVC….FAIM…et j’en passe des meilleures. Le nombre de personnes précocement décédées dans notre pays alors que l’on aurait pu sauver, ne cesse d’augmenter. Il suffit de parcourir chaque jour les réseaux sociaux pour s’en rendre compte et se désoler.

Comment alors, sans être alarmiste, ne pas  s’apitoyer, se plaindre et craindre l’ampleur des dégâts à venir ? Et demain la présidentielle et les législatives !

Alors je me pose et pose à tous, ces questions qui me brûlent les lèvres:

À moins de six mois des élections, qui peut nous rassurer sur l’état actuel de préparation des scrutins à venir, et nous affirmer sans bégayer, que toutes les conditions idéales sont réunies et les obligations légales respectées pour ces grandes compétitions?
Qui pour parier sur la transparence des prochaines opérations électorales ?
Qui pour prédire l’issue certaine et sereine des élections ?
Qui peut croire que les résultats qui seront publiés ne donneront pas lieu à des contestations, justifiées ou non?
Qui pour dire demain  :la RCA a enfin le Président qu’elle mérite et peut ainsi décoller ?

Et voici ma réponse : personne.

Alors, « venez et discutons ensemble », aurait conseillé un prophète éclairé, un Chef d’Etat responsable et prévoyant.

Mais au lieu de tout cela, Faustin Archange Touadéra l’actuel président centrafricain, donne plutôt l’impression de préparer aujourd’hui le chaos pour demain, et les larmes pour le lendemain des élections à venir.

Qu’à cela ne tienne. Ni les actuelles sorties hasardeuses et répétées de Fidèle Gouandjika le Conseiller Spécial va-t-en guerre, ni toutes ses attaques à l’emporte pièce contre les opposants et les activistes de la société civile, sorties et attaques désormais érigées en programme de gouvernement et en arguments de campagne électorale, ne sauraient suffire à décourager et à émousser la détermination du peuple centrafricain, bien décidé à en finir avec un régime affidé aux rebelles assassins et pilleurs des richesses du pays. Nous reviendrons plus en profondeur sur ces différents sujets.

Ainsi s’ouvre aujourd’hui pour nous, une grande campagne de vigilance éditoriale consacrée aux élections présidentielle et législatives de 2020-2021 en Centrafrique.

Pour accompagner les institutions et les divers acteurs politiques engagés dans cette compétition qui promet de ne pas être facile ni pour le sortant certainement candidat à sa propre réélection, ni pour les prétendants au siège présidentiel, nous livrerons ici régulièrement nos analyses et nos réflexions sur chacune des questions jugées utiles.

Partout où besoin sera, nous porterons notre plume dans la plaie. Sans compromis ni compromission. Pour en finir avec le déclin permanent de notre jeune et beau pays : la Centrafrique.

 GJK- Guy José KOSSA

Source : https://www.lesplumesderca.com/

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