Centrafrique : Discours d’investiture du candidat du MCU à la prochaine présidentielle Faustin Archange Touadéra

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LE PRESIDENT TOUADERA INVESTI CANDIDAT A LA PRESIDENTIELLE DU 27 DÉCEMBRE 2020
DISCOURS DE SON EXCELLENCE LE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRÉSIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ÉTAT
CANDIDAT INVESTI PAR LE MOUVEMENT DES CŒURS UNIS
A L’OCCASION DE SON PREMIER CONGRES ORDINAIRE
TENU A BANGUI, DU 24 AU 26 SEPTEMBRE 2020
– Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
– Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
– Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions diplomatiques, Postes Consulaires et Représentants des Organisations Internationales ;
– Monsieur le Secrétaire Exécutif National du Mouvement Cœurs Unis (M.C.U), Cher Simplice ;
– Mesdames et Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux des Partis et Associations Politiques invités ;
– Madame la Coordinatrice de la Plateforme BE-OKO ;
– Mesdames et Messieurs les Membres des Délégations étrangères ;
– Mesdames et Messieurs les Membres du Bureau Politique du M.C.U ;
– Mesdames et Messieurs les Délégués venus des Etats-Unis d’Amérique, d’Europe, d’Afrique, des huit Arrondissements de Bangui, de Bimbo et de nos différentes Préfectures ;
– Chers Frères et Sœurs Unis ;
– Distingués invités ;
– Mesdames et Messieurs ;
Avant de vous livrer mon message de circonstance, je voudrais saluer, avec respect et reconnaissance, les mémoires des victimes innocentes des crises militaro-politiques qui ont jalonné, hélas, l’histoire tourmentée de notre pays, ainsi que celles de Covid-19, et exprimer à leurs proches notre compassion et notre solidarité dans la douleur.
Je vous invite à observer avec moi une minute de silence en leurs mémoires.
Je vous remercie.
– Mesdames et Messieurs ;
– Chers Congressistes ;
Permettez-moi, à l’entame de mon propos, de remercier du fond du cœur, le Dieu Tout-puissant, dispensateur du pouvoir temporel qui, dans sa prescience, m’a choisi pour présider aux destinées du peuple centrafricain et guidé pendant tout ce quinquennat.
Je profite de cette occasion pour remercier à nouveau, du fond du cœur, le Peuple centrafricain qui, désireux de sortir d’un cycle infernal de crises militaro-politiques, et convaincu de la pertinence de mon projet de société, a bravé la peur et le doute pour m’élire massivement à l’élection présidentielle de 2015-2016.
Je voudrais aussi remercier et féliciter les Leaders des partis politiques d’opposition, pour leur présence remarquée qui nous honore et nous réconforte dans notre vision de construire un Etat réellement démocratique dont la classe politique aura été habituée à travailler ensemble pour relever les défis qui se posent avec acuité à notre pays.
Mes remerciements vont également à l’endroit des Leaders des partis et associations alliés de la plateforme « BE OKO », pour leur présence massive à nos assises, expression de leur amitié et de leur solidarité envers notre Mouvement.
Je voudrais leur réitérer notre estime et notre meilleure appréciation de leurs contributions à la construction de la démocratie et de l’Etat de droit en République Centrafricaine.
Je remercie tous les alliés qui nous soutiennent depuis 2016 ainsi que tous ceux qui, par leur élan patriotique, ont apporté leurs pierres à l’édification et à la consolidation de la démocratie en République Centrafricaine.
Merci aussi à tous les amis et sympathisants du M.C.U, nationaux ou étrangers, qui nous ont toujours témoigné leur sympathie et leur amitié, tout au long de notre quinquennat.
Je salue et remercie les Frères et Sœurs Unis de la diaspora, véritables Ambassadeurs du M.C.U à l’étranger, qui ont fait le déplacement de Bangui pour prendre part à ces importantes assises et leur souhaite un agréable séjour en leur terre patrie.
Je voudrais féliciter et remercier tous les Frères et Sœurs Unis pour cette mobilisation grandiose qui traduit le dynamisme et l’assise nationale de notre Parti.
Je ne saurais oublier les médias qui se sont toujours mobilisés pour faire écho de nos actions à la tête de l’Etat et nous alerter sur les erreurs qui auraient pu assombrir l’éclat de notre quinquennat.
Je remercie particulièrement la communauté internationale regroupée au sein des grands ensembles tels que l’Union Européenne, l’Union Africaine, la CEMAC, la CEEAC, la CIRGL, la CEDEAO et tous les pays amis comme la France, la Chine, la Russie, les Etats Unis d’Amérique, ainsi que les partenaires techniques et financiers comme la Banque Mondiale, le FMI, la BAD, la BDEAC, le Fonds saoudien, pour leurs appuis constants et déterminants aux efforts de relèvement de notre pays.
Permettez-moi également de dire toute ma gratitude à tous ceux et à toutes celles qui, à mes côtés, ont partagé ou partagent encore de lourdes responsabilités de l’Etat, le plus souvent dans des conditions difficiles, mais aussi dans un océan d’incompréhensions, souvent alimentées par le fiel amer et le mortel venin de la haine, de la méchanceté et de l’intolérance, corollaires de la crise profonde qui a bouleversé les valeurs traditionnelles de notre société.
Je vous remercie tous, Chers Amis, d’avoir massivement répondu à l’appel de notre Parti pour ce Congrès, et ce dans un contexte marqué par de nombreux défis parmi lesquels la pandémie de la maladie à nouveau coronavirus ou Covid-19.
Chères Congressistes ;
Conformément à la volonté du peuple centrafricain, exprimé souverainement dans la Constitution du 30 mars 2016, les élections présidentielle et législatives se tiendront le 27 décembre 2020.
Parti responsable et respectueux de la Constitution et des lois et règlements du pays, le M.C.U a décidé d’organiser ce Congrès ordinaire en vue de la désignation et de l’investiture de son candidat à la prochaine élection présidentielle.
La date du 26 septembre 2020 s’inscrit en étape fondatrice de la marche du Peuple centrafricain vers son avenir qui sera fait de sécurité, de paix, de cohésion sociale, du vivre ensemble et du développement dans l’Unité, la Dignité et le Travail.
Permettez-moi de relire avec vous l’histoire récente de la République Centrafricaine et de vous prendre à témoins des faits et réalités vécus ensemble à l’aune de ma prise de fonction, le 30 mars 2016.
Notre pays, souvenons-nous, avait trop souffert de l’instabilité politique à laquelle il a été en proie depuis les premières années de son indépendance. Cette instabilité l’a conduit à de reculs qui lui ont été d’un préjudice que nous mettrons de temps à réparer.
Pire, depuis décembre 2012, notre pays était plongé dans un chaos indescriptible, sans précédent.
L’Etat avait disparu pour laisser place à l’anarchie, à des violations graves, massives et répétées des droits de l’Homme, notamment des crimes de sang, des exécutions extrajudiciaires, des arrestations illégales et séquestrations de personnes, des prises d’otage, des viols, des incendies et destructions des maisons d’habitation, des édifices publics et privés, des édifices religieux et des récoltes ; la liste est tragiquement longue.
A ma prise de fonction le 30 mars 2016, le contexte socio-politique et économique était toujours marqué par des crises récurrentes et paralysantes : présence massive des groupes armés sur l’ensemble du territoire, échec du processus de réconciliation et de désarmement, déplacement forcé des populations vers des sites de fortune appelés pudiquement « Ledger », avec pour corolaire une atmosphère d’angoisse et d’insécurité généralisée.
Les organisations humanitaires avaient dénombré plus de 800.000 réfugiés et personnes déplacées à l’intérieur du pays, pour se retrouver dans des sites précaires et des enclaves qui subissaient, malheureusement, de fréquentes attaques des groupes armés.
Certains observateurs affirmaient, non sans raison, que plus de 80% du territoire était occupé par des groupes armés.
Sur le plan économique et de la gouvernance publique, nous avons constaté, médusés, la destruction du tissu économique, la prédation et le pillage des ressources minières et fauniques du pays, les détournements des biens publics et la prévarication, crimes qui ont d’ailleurs défrayé la chronique.
Le taux du PIB était de – 36%. Tous les indicateurs étaient au rouge.
Le règne des groupes armés qui se sont emparées du pouvoir de l’Etat a entraîné, entre autres, la fragilité et la désorganisation du pouvoir judiciaire avec comme corollaire l’impunité et le recours à la justice privée.
Sur le plan social, nous avons hérité de la dégradation de toutes les infrastructures sociales, notamment les écoles, les lycées, les établissements d’enseignement supérieur et les hôpitaux.
Aussi, les nombreuses années d’arriérés de salaires, de bourses, de pensions, de dettes intérieures et de coton ont entraîné la détérioration des termes de l’échange des fonctionnaires et paysans, condamnant ainsi le peuple centrafricain à vivre dans des conditions les plus inhumaines.
La cohésion sociale, le vivre ensemble et l’unité qui sont le socle de notre Nation ont été durement ébranlés, la crise ayant pris un relent de conflit communautaire.
L’Armée Nationale, symbole de notre souveraineté, était tombée en déconfiture et croupissait sous l’embargo décidé par le Conseil de Sécurité de l’ONU, laissant ainsi le peuple sans défense.
Le 30 mars 2016, le pays ne disposait d’aucun groupe de combat, d’aucun bataillon, d’aucune poudrière ni d’infrastructures de formation et d’encadrement de l’Armée.
Sur le plan sécuritaire, les groupes armés avaient transformé des régions entières du pays en des zones de non-droit et soumis des innocentes populations à des souffrances indicibles.
Les sièges des Cours et Tribunaux, les Brigades de Gendarmerie, des Douanes, des Eaux et Forêts, les Commissariats de Police et les bâtiments administratifs étaient tenus par des éléments des groupes armés.
Les Préfets et Sous-préfets, dépositaires de l’autorité de l’Etat ainsi que les fonctionnaires et agents de l’Etat ne pouvaient rejoindre leurs postes d’affectation. L’autorité de l’Etat était donc bafouée.
Ni le Forum de Bangui de mai 2015 ni les gouvernements successifs de Transition n’ont pu réduire la capacité de nuisance des groupes armés qui ont, en revanche, continué à étendre leurs influencer sur le territoire et constitué une enclave au cœur de la capitale, au PK5, au Camp BEAL et au PK11.
La jeunesse, fer de lance du pays, était déboussolée et avait perdu tout espoir et confiance en ses dirigeants qui n’arrivaient plus à lui offrir des perspectives meilleures et un avenir radieux. Le chômage des jeunes avait atteint son paroxysme.
Chers Frères et Sœurs Unis;
L’inquiétante situation de notre cher pays, dont le point culminant fut le changement brutal de régime en 2013, a conduit le peuple centrafricain à donner sa confiance au candidat indépendant que j’étais, lors de l’élection présidentielle 2015-2016, jugées libres, inclusives, démocratiques, transparentes et équitables.
Investi le 30 mars 2016, le mandat que le peuple centrafricain m’a confié tire à sa fin. En cinq ans, des progrès importants ont été réalisés dans la marche de la République Centrafricaine vers une paix définitive et son développement.
Toujours guidé par le devoir de reddition de comptes, la responsabilité et la transparence, je souhaite maintenant vous présenter, de manière indicative et succincte, le bilan du mandat, bilan somme toute élogieux que nous allons présenter à nos concitoyens, dans les mois qui viennent.
Ensemble, nous avons réalisé une partie appréciable des promesses faites à nos concitoyens, dans le cadre de notre Profession de Foi, en dépit des difficultés sécuritaires et du contexte national et international défavorable caractérisé par la récession économique et la pandémie de COVID 19.
Il me revenait, l’Elu du peuple, avec la participation de nos Compatriotes désireux de s’engager dans une union sacrée devenue nécessaire, de trouver les voies et moyens de sortie de crise afin de lever l’unique option de la politique de la main tendue par le dialogue avec les groupes armés et avec l’accompagnement significatif et efficient de la communauté Internationale.
Ainsi, à l’ère du multilatéralisme, j’ai pris l’option de la diversification de nos relations diplomatiques pour renforcer les relations bilatérales entre la RCA et d’autres Etats, désireux de prendre leur part de solidarité internationale pour la sauvegarde des intérêts vitaux de notre pays.
Soucieux de ramener la paix et la sécurité, nous avons entrepris la reconstruction de nos forces de défense et de sécurité par des recrutements massifs de jeunes Centrafricaines et Centrafricains sur toute l’étendue du territoire national pour enfin constituer des forces véritablement républicaines, professionnelles et pluriethniques, capables de défendre et protéger notre pays.
Dans le cadre de la Réforme du Secteur de Sécurité (RSS), nous avons doté notre pays pour la première fois d’un Plan National de Défense qui donne le cap d’une mutation majeure, le passage de l’Armée de projection à une Armée de garnison.
Ainsi, nous avons créé quatre (4) zones de défense, un bataillon de parachutistes et de forces spéciales, ceci avec le soutien permanent de la Mission Militaire Européenne, EUTM-RCA.
Les FACA sont progressivement dotées de moyens nécessaires à leur montée en puissance grâce à la loi de programmation militaire pour la période 2019-2023 qui permet le recrutement de 1023 jeunes citoyens par an, soit une prévision de 5.115 jeunes soldats en cinq ans, en tenant compte de l’équilibre régional et du concept genre à hauteur de 15% d’effectif féminin.
De 2016 à ce jour, nous avons recruté et formé pour le compte des FACA, 3.838 jeunes citoyens sur l’ensemble du territoire.
Nos Forces Armées ont pu bénéficier d’un appui substantiel de la Communauté Internationale en équipements non létaux, grâce à une bonne coordination des échanges avec le Comité de sanctions des Nations Unies et ceci dans le cadre de l’appui logistique et de la dotation en équipements aux unités à déployer.
En quatre ans, nous avons formé six (6) Bataillons d’Infanterie Territoriale, un Bataillon amphibie et reconstruit l’Armée de l’Air. Sept (7) armureries dans les différentes unités ont été réhabilitées sans oublier la dotation en moyens roulants et de communication de nos Forces.
Pour la première fois depuis sa création, notre Armée disposera d’une base logistique, au PK 22, route de Damara, dont les travaux de construction sont très avancés.
En outre, grâce aux soutiens financiers de l’Union Européenne, nous avons réhabilité les centres d’instruction militaire du camp LECRERC de Bouar, la construction de l’Armurerie du Camp Kassaï, libéré et réhabilité les Camps BEAL et BSS occupés par les ex-combattants à la faveur de la crise.
La réalisation des infrastructures de formation professionnelle et de reconversion, d’instruction et d’entraînement ainsi que la construction d’une base logistique, ont permis la reprise des recrutements et formations des Sous-officiers de notre Armée.
S’agissant des Forces de sécurité intérieure, nous avons recruté 1550 nouveaux Policiers et 1300 Gendarmes déployés sur l’ensemble du territoire.
Ce signe patent de la réconciliation du peuple avec ses forces de défense et de sécurité constitue les prémices d’une montée en puissance rassurante qui ouvre la voie à la quête inlassable de la levée de l’embargo, tenant compte des actions de pacification en cours dans l’Ouham-Pendé, menées de manière conjointe par les FACA et la MINUSCA.
D’ailleurs un avant-goût éloquent teinté d’espoir et de confiance a réjoui le cœur du peuple centrafricain lors de la parade militaire du 13 août commémorant le 60ème anniversaire de la proclamation de l’indépendance.
A la faveur de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation du 6 février 2019, nous sommes en train de réussir le pari du DDRR à Bouar, à Ndélé, à Bria, à Kaga-Bandoro.
Bientôt cinq (5) ans, dans des conditions difficiles où il n’existe pas de baguette magique ou de panacée, nous poursuivons avec détermination et abnégation la construction de l’édifice national par des réalisations concrètes dans les domaines sociaux.
Ainsi, à titre d’illustration et, dans un souci de rajeunir l’Administration et de résorber le chômage des jeunes, nous avons intégré 3.867 jeunes diplômés dans la Fonction publique.
Au total, plus de 10.555 jeunes ont été intégrés dans la Fonction publique et les Forces de défense et de sécurité au cours de ce quinquennat.
Sur le plan socio-économique, la rupture dans la gouvernance du pays a permis de mobiliser des ressources nécessaires qui nous ont permis, au nom du principe de continuité de l’Etat, de payer 18 mois d’arriérés de salaires soit 40 milliards 370 millions de FCFA sur les 64 milliards 885 millions que représentaient les 38 mois d’arriérés de salaires des années 1992, 1993, 2000, 2001, 2002 ainsi que le premier trimestre de l’année 2003 et de 2013.
En ce qui concerne les pensions, nous avons apuré les 9 trimestres des années 2001, 2002 et 2003 pour un montant total de 7 milliards, 986 millions 706 mille FCFA.
En même temps, nous avons payé les arriérés de bourses et des dettes intérieures de la même période, ce qui a permis de relancer la croissance économique.
Les arriérés dûs aux producteurs de coton pour les campagnes 2012-2016 ont été apurés pour un montant total d’un milliard soixante-dix-neuf millions deux cent soixante mille francs CFA (1 079 260 000 FCFA).
D’autres réformes ont porté sur la mensualisation des pensions et le numérique.
Ainsi, j’ai lancé le projet de paiement mobile des salaires des fonctionnaires et de numérisation des services des impôts et taxes qui contribue au relèvement du niveau des recettes domestiques et la qualité des services publics fournis aux usagers.
Dans le domaine de l’action humanitaire et la réconciliation nationale, grâce à notre détermination de redonner aux Centrafricains leur dignité, plus de 4 100 réfugiés ont bénéficié de rapatriement facilité et 10 000 retours spontanés ont été enregistrés.
On constate aujourd’hui qu’il n’existe aucun site de déplacés internes à Bangui et plus d’une trentaine à Bangui ont été fermés.
Nous avons mis en place la Commission Vérité, Justice, Réconciliation et Réparation pour une justice transitionnelle afin de libérer les cœurs et favoriser la réconciliation nationale.
Je dois vous informer que depuis 2016, notre économie a retrouvé le chemin de la croissance. Le taux du PIB qui était de – 36% a atteint 4,3 en 2018 et 5% en 2019.
Le Gouvernement n’a ménagé aucun effort pour exécuter convenablement le programme appuyé par la Facilité Elargie du Crédit conclu avec le FMI en juillet 2016.
Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, nous avons réussi six (6) programmes avec le FMI, ce qui nous offrait de meilleures perspectives pour les années à venir, n’eut été l’avènement de la Covid-19.
Parmi les axes majeurs de la politique de développement économique et social de notre pays figure la transformation structurelle de notre économie, à travers l’intensification du programme de réhabilitation, de construction et d’équipement dans les secteurs des routes, des transports, de l’énergie, de l’eau potable, de l’agriculture, de l’élevage, du commerce, des télécommunications, de la communication et des médias dont les résultats sont visibles.
Dans le domaine de l’énergie nous avons lancé le projet de construction d’un champ solaire à DANZI d’une puissance de 25 mégawatts sur financement de la Banque Mondiale à hauteur de 65 000 000 de dollars américains.
Nous avons également réalisé l’extension de l’usine de Boali 2, grâce à l’appui financier de la BAD pour un montant de vingt-trois milliards (23 000 000 000) de FCFA.
A terme, ces investissements fourniront à l’ENERCA 10 MW supplémentaires et renforceront la capacité du réseau de transport et de distribution. Dix (10) autres mégawatts renforceront la capacité de l’ENERCA grâce à l’installation d’une centrale thermique financée par le Fonds saoudien pour l’éclairage public de 14 avenues de la ville de Bangui.
Parallèlement, nous avons lancé les travaux d’éclairage des Avenues de Bangui en lampadaires solaires photovoltaïques, ce qui permet de lutter contre la petite délinquance.
S’agissant des infrastructures routières, nous avons effectué des voiries urbaines à Bangui par la réhabilitation d’environ 10 Km asphaltés, le bitumage du tronçon NGARAGBA-KASSAI et réalisé 286 Km dans les villes secondaires par la méthode à haute intensité de main d’œuvre dits THIMO qui a permis d’employer les jeunes ouvriers nationaux. L’axe Bouar-Baoro dont les travaux de bitumage ont été lancés le 24 mars 2018 sera très bientôt opérationnel.
Dans le domaine de la communication et de médias, j’ai fait procéder à la rénovation et la réhabilitation des studios de la Radio et de la Télévision sur fonds propres de l’Etat. Aujourd’hui, la Radio Centrafrique couvre désormais une grande partie du territoire national.
Le projet d’accès à la télévision par satellite au profit de 103 villes et villages financés par le Gouvernement chinois a été réalisé.
Dans le domaine des communications électroniques et de la poste, nous avons lancé, le 4 octobre 2019 à Berberati, le grand projet de la dorsale à fibre optique Afrique Centrale grâce au co-financement de la BAD et l’Union Européenne.
Les grands travaux d’infrastructures concernent 1.100 Km de tranchées Bangui-Berberati et permettront le désenclavement numérique des zones rurales et contribuera à améliorer les recettes fiscales tout en réduisant le coût des transactions économiques et sociales ainsi que l’emploi de plus de 5000 jeunes dans les villes traversées.
Des efforts ont été également déployés dans les domaines des services sociaux de base, notamment en matière de santé, d’éducation, d’eau et d’assainissement, d’habitat et urbanisme.
Dans le domaine de la santé publique, mon projet de construire des infrastructures modernes de santé pour améliorer la santé de nos populations s’est matérialisé par la construction d’un centre de pédiatrie et d’un centre de dialyse et d’imagerie médicale.
J’ai instauré la gratuité des soins chez les femmes enceintes et celles qui allaitent, les enfants de moins de cinq ans et les victimes des violences basées sur le genre. Pour atteindre cet objectif, nous avons intégré tous les diplômés de la santé.
Au cours de ce quinquennat, nous avons accordé un intérêt particulier à l’éducation nationale, notamment par l’intégration de plus de 300 enseignants dans la Fonction publique, ce qui a favorisé un retour massif des enfants à l’école et des résultats scolaires en nette progression.
Au regard de l’ampleur des incendies et destructions volontaires des maisons d’habitation, nous avons, grâce à la coopération agissante avec le Maroc, construit 100 logements sociaux à SAKAÏ, 10 logements au village Sakpa, sur fonds propre de l’Etat et 30 autres sur financement du groupe Ngaliema.
Dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, les différents investissements réalisés par le Gouvernement avec l’appui de nos partenaires ont permis à plus de 600.000 personnes tant en milieu urbain que rural d’avoir accès à l’eau potable et aux installations d’assainissement, portant ainsi le taux de couverture pour la première fois à plus de 36%.
Chers Compatriotes,
Quand j’ai pris, pour la première fois, ma carte du M.C.U, je savais avec fierté, comme vous tous, que je devenais membre d’un parti pas comme les autres ; mais vraiment pas comme les autres.
D’autres partis ont pour seul objectif de conquérir ou de reconquérir le pouvoir pour gouverner avec leurs militants, les parents des responsables de ces partis politiques et les ressortissants de leur région et ceux au détriment des autres Centrafricains.
Mais notre parti, le M.C.U, fonde son espoir sur toutes les femmes et tous les hommes qui aiment véritablement leur pays, et qui ont les ressources, l’audace et la sagesse de vouloir aspirer à prendre en main leur destin.
Nous du M.C.U, nous sommes unis par le cœur et nous sommes ouverts à toutes les sensibilités, qu’elles soient politiques, philosophiques ou religieuses, car nous sommes membres d’un Parti d’obédience centriste et démocratique.
Je vous rappelle que nous sommes à la croisée des chemins, à une étape cruciale de choix. Nous sommes en train de vivre un bouleversement historique dans notre pays. Plus rien ne sera comme avant en République Centrafricaine.
Chers Congressistes,
Aujourd’hui, vous avez bien voulu me renouveler votre confiance.
Je me sens fortement inspiré et revigoré à l’idée de relever ensemble avec vous ce challenge, car je sens déjà se développer ce souffle nouveau qui a émergé avec la mise en place de la Plateforme « BE OKO » et l’adhésion de plus de cinquante Partis et Associations Politiques aux idéaux et valeurs que nous avons en partage au sein du M.C.U.
Nous devons inverser le sens de la décente en enfer et faire de notre pays un modèle de paix, de concorde nationale, de cohésion sociale et de bien–être pour ses filles et fils et pour ceux de nos amis qui ont choisi notre pays pour y résider et investir.
Pour y arriver, je vous exhorte à vous mettre en ordre de bataille, à travers les Fédérations, Sous-Fédérations, Sections et Cellules, ceux du Bureau Politique de notre parti ainsi que nos Alliés de la Plateforme BE OKO.
Croyez, Chers Congressistes, que je ne ménagerai aucun effort, aucune énergie pour asseoir solidement les valeurs d’intégrité morale, de probité, d’équité, de transparence, du goût de l’effort et surtout de lutte contre la corruption.
Nous devons aller vers des horizons meilleurs et plus élevés en nous inspirant de l’expérience du quinquennat passé.
La situation de notre pays n’est pas immuable. Ce n’est pas un véritable statu quo. Tout dépend de nous ; nous venons de démontrer en cinq ans que nous pouvons faire mieux ; que nous sommes capables de surmonter nos clivages pour bâtir un patrimoine commun, la République Centrafricaine.
Je veux bâtir avec vous un Centrafrique fort, uni, ambitieux et solidaire ; un Centrafrique tourné vers la modernité en vue de son émergence et de sa puissance à long terme.
Chers Frères et Sœurs Unis,
Au cours de ce quinquennat, j’ai pu parcourir toute la République Centrafricaine du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. J’ai pu mesurer l’ampleur et la profondeur de la crise centrafricaine.
Au cours de ces missions à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, j’ai entendu les cris de douleur de mes Compatriotes. J’ai enregistré leur crainte de me voir abandonner le pays entre les mains des démagogues, des va-t’en-guerre, de ceux qui veulent conquérir ou reconquérir le pouvoir de l’Etat pour satisfaire des intérêts égoïstes.
Depuis 72 heures, des jeunes, des femmes, des leaders traditionnels, des universitaires, des partis et associations politiques, ont relayé ces appels.
Je mesure nettement la volonté du peuple qui me presse de répondre à toutes ses sollicitations.
Profondément inspiré par l’amour de la République Centrafricaine et l’intérêt du peuple centrafricain, j’accepte solennellement d’être candidat à l’élection présidentielle du 27 décembre 2020.
Je ne saurais comment vous exprimer toute la gratitude que me cause le renouvellement de votre confiance.
Je suis profondément pénétré de la gravité du devoir qui m’incombe et vous pouvez croire que je n’y faillirai pas.
Aujourd’hui, je mesure le chemin parcouru, la délicatesse de la mission et ma rage de continuer à faire davantage pour que ce peuple meurtri retrouve définitivement le chemin de la paix, la sécurité, la concorde nationale et le vivre ensemble.
Vous le savez, je suis toujours animé d’un seul idéal : bâtir la République Centrafricaine dans la paix et l’unité nationale.
Je souhaite affronter ce nouveau challenge avec chacun de vous, Centrafricaines et Centrafricains de toute ethnie, de toute religion, de toute région, de toute sensibilité politique et philosophique sans exception aucune ; et avec nos Compatriotes vivant à l’étranger.
Engageons-nous à tracer un nouveau chemin pour un devenir meilleur de notre cher et beau pays.
Engageons-nous tous pour la restauration de la sécurité aux frontières et à l’intérieur de notre pays, étant entendu que la restauration de la paix est un gage pour le vivre ensemble et la cohésion sociale.
A cet effet, je m’engage à parachever le processus de mise en œuvre de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 6 février 2019.
Je tiens à souligner avec force que ceux qui entravent le processus de mise en œuvre de ce processus en paieront le prix fort, car le peuple centrafricain est debout et la Justice devenue véritablement indépendante.
Je m’engage à continuer à promouvoir le secteur privé et à moderniser l’agriculture pour faciliter la création des emplois en faveur de tous et surtout de notre jeunesse.
Je m’engage à poursuivre le développement des infrastructures de transport, de l’énergie, des nouvelles technologies de l’information et de la communication, pour susciter la relance économique.
Candidat de la Plateforme « BE OKO », loin de tout microcosme politique, clanique et autre, je déclare que le bien-être de la population demeurera mon credo politique.
Convaincu et rassuré de vos suffrages qui seront massivement et utilement exprimés sur ma personne, je m’engage à respecter strictement les exigences de gestion d’un Etat républicain et démocratique.
Ce sont ces valeurs qui me mobilisent au service du Peuple centrafricain. Rien, absolument rien ne peut troubler ma détermination à servir la République Centrafricaine avec humilité, sincérité et justice. Je vous exhorte à épouser ces valeurs qui nous permettront d’obtenir des résultats tangibles.
Chers Congressistes,
A la lumière de tout ce que je viens de vous présenter, je puis me rassurer que vous et moi battons désormais d’un même cœur.
Ainsi, nous allons ensemble :
• Réconcilier les populations et garantir l’unité nationale ;
• Asseoir une gouvernance fondée sur l’éthique et le leadership, valeurs qui conditionnent la suite de mon programme ;
• Reformer nos Forces de Défense et de Sécurité pour qu’elles soient capables de protéger l’intégrité du territoire national et de jouer leurs rôles de protection du citoyen et de ses biens ;
• Placer l’agriculture et l’levage au cœur de l’économie et garantir l’autosuffisance alimentaire pour mon peuple ;
• Rendre la justice libre de toutes pressions politiques et économiques et la doter de moyens conséquents de travail pour asseoir un Etat de Droit véritable afin de renforcer la cohésion sociale ;
• Entreprendre une politique d’aménagement du territoire efficace afin de lutter contre les disparités régionales ;
• Rapprocher l’Administration des citoyens par la politique de Décentralisation, Déconcentration, Régionalisation afin de susciter le développement local ;
• Développer les infrastructures de transport et de l’Energie, des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication pour réduire la fracture numérique qui est un frein à notre processus de développement ;
• Développer les conditions existentielles fondamentales telles que l’éducation, la santé, l’eau et l’assainissement pour le mieux-être de la population ;
• Promouvoir la bonne gouvernance économique, financière, politique et administrative fondée sur l’éthique afin de lutter contre les vices (affairisme, clanisme, népotisme, clientélisme, favoritisme, corruption…) ;
• Redorer l’image de la République Centrafricaine à l’extérieur par une diplomatie de développement axée sur les relations qu’elle entretient avec les pays amis et sur son intégration effective au sein des institutions internationales ;
• Promouvoir le secteur privé et l’émergence des Centrafricains dans le monde des affaires afin de redynamiser l’économie nationale et réduire le chômage ;
• Promouvoir les ingrédients qui font le soft power (puissance douce) d’un pays : les valeurs de notre culture traditionnelle, essence de notre existence, l’artisanat, le sport pour ce citer que ceux-là.
Mesdames et Messieurs ;
Chers Congressistes ;
J’ai rappelé les quelques acquis de notre quinquennat. Ils sont indéniables.
Basée sur ce bilan élogieux, notre campagne électorale sera le moment venu une campagne sans complexe, soutenue par des arguments palpables.
Pour avoir été sur la brèche pendant les 5 ans de notre mandat, nous serons ceux qui savent le mieux ce qu’il reste à faire et à en parler à nos concitoyens avec la crédibilité de ceux qui ont prouvé qu’ils peuvent bien tenir un pays même quand c’était particulièrement difficile.
Certes, les élections de cette année ont une particularité de se tenir à un moment où le monde est frappé de plein fouet par la pandémie à Coronavirus et la récession économique, le terrorisme, le racisme et la perte des valeurs morales et éthiques.
Mais les scrutins doivent se tenir impérativement le 27 décembre 2020, quels que soient les agendas cachés et autres manœuvres inavouables de ceux qui, le jour se proclament démocrates et qui, la nuit, en deviennent des fossoyeurs.
A ceux-là je voudrais rappeler qu’une nouvelle République est née le 30 mars 2016. Un Etat de droit est en construction, et l’Etat de droit, c’est aussi et surtout le respect de la Constitution, des lois et règlements, des institutions de la République et leur indépendance. Le peuple centrafricain ne retournera plus en arrière.
Les vieilles recettes politiques qui ont conduit ce pays dans le malheur ne sont plus acceptées par mes Compatriotes.
La communauté internationale est lassée de porter le fardeau de nos errements politiques, de nos compromissions, de nos calculs politiciens.
Je sais que la bataille sera rude et l’adversité féroce.
Mais nous avons tous les atouts pour gagner l’élection présidentielle dès le premier tour et obtenir une majorité confortable à l’Assemblée Nationale.
Vous en êtes capables au vu de votre détermination et de la confiance renouvelée de nos compatriotes de l’Est, de l’Ouest, du Nord, du Sud et du centre.
Je demande par conséquent à tous les responsables du M.C.U de sensibiliser les Frères et Sœurs Unis sur la nécessité d’entretenir des relations saines avec tous les partis et associations alliés de la Plateforme BE OKO et tous ceux de l’opposition qui souhaiteraient collaborer avec nous, car notre cohésion et notre victoire en dépendent, la stabilité de notre pays aussi.
Pour que la cohésion sociale que nous souhaitons soit réelle, pour que notre victoire soit assurée dès le premier tour du scrutin présidentiel, il faut mettre en place, à tous les niveaux, sur toute l’étendue du territoire et à l’étranger, les structures du M.C.U et de la Plateforme BE OKO.
Je demande donc aux Frères et Sœurs Unis, responsables de nos organes, de prendre en main cette tâche dès aujourd’hui. Je vous charge d’une mission militante :
Allez dire à nos Compatriotes de l’Est, de l’Ouest, du Nord, du Sud, du centre et de l’étranger que j’ai un profond respect pour le peuple centrafricain et pour tout être humain, de manière générale.
Allez-leur dire que mon ambition est et restera constante : je veux que chaque Centrafricain vive dans la paix et la sécurité et qu’il soit fier de son pays ; qu’il vive dans l’unité, la dignité et qu’il travaille sereinement pour le développement de son pays.
Allez-leur dire qu’ensemble, il nous revient de reconstruire notre pays, de mobiliser les bonnes volontés, d’apaiser les querelles stériles, de surmonter les divisions au nom de l’intérêt général.
Je vous recommande de continuer à pratiquer la politique d’addition et de multiplication, pas celle de la soustraction et de la division qui peuvent conduire à l’explosion du pays.
La République Centrafricaine est notre avenir commun. Nous devons la protéger contre les agissements de tous ceux qui, rongés par la haine, la méchanceté, l’esprit de vengeance et l’amertume, usent de tous les artifices pour empêcher le peuple d’exercer son droit fondamental qui est celui de choisir librement ses dirigeants.
Je vous invite à unir nos cœurs, nos forces, notre génie et notre énergie pour rebâtir notre pays afin de donner à la jeunesse et à nos progénitures un pays prospère, pacifique, uni où il fait mieux vivre.
En terminant mon propos, j’adresse mes remerciements et félicitations au Comité d’organisation du Congrès et au Présidium pour le succès enregistré.
Je souhaite un bon retour aux Congressistes de la diaspora et de nos provinces.
Ensemble pour la victoire dès le premier tour!
Ensemble nous gagnerons le défi de la Paix, de la sécurité et de la Réconciliation Nationale !
Ensemble nous gagnerons le défi du développement de notre cher et beau pays !
Vive la République Centrafricaine !
Je vous remercie.

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