Centrafrique : « Dialogue Politique Inclusif » : les « 12 apôtres » demandent à la COD – 2020 plus de pugnacité face à l’Imposteur de Bangui

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D’après une publication faite par l’un des « 12 apôtres », en la personne de Régis Sikangba, sur sa page Facebook, le lundi 19 juillet 2021, les partis politiques membres de la Coalition de l’Opposition Démocratique « COD – 2020 » auraient accepté ces derniers temps de prendre part au Dialogue Politique Républicain, sous le format d’exclusivité, que l’Imposteur de Bangui s’affaire à organiser dans les tout prochains jours. Une démarche qui serait une trahison pour l’ensemble de toutes les forces vives de la nation. Voici l’intégralité de son article :

« Alerte Info : Le peuple Centrafricain (la jeunesse, femmes, enfants, veuves, orphelins et autres) est en colère contre tous les leaders des partis politiques de l’opposition démocratique Centrafricaine. L’opposition démocratique Centrafricaine serait entraine de tourner le dos à la population Centrafricaine qui est massacrée, martyrisée et terrorisée à l’intérieur du pays par les mercenaires du groupe WAGNER. L’opposition démocratique dans sa globalité serait d’accord avec Monsieur TOUADERA pour le dialogue Républicain.L’opposition démocratique Centrafricaine, la COD-2020 serait entraine de se démarquer de cette force vive de la nation qui continue de réclamer le dialogue politique inclusif en Centrafrique.Donc en Centrafrique, les partis politiques sont devenus un fonds de commerce ? Les opposants Centrafricains ont oublié le traitement inhumain que Monsieur TOUADERA, ZAKHAROV, TITORENKO et les requins leur avaient infligé ? D’après nos analyses et réflexions profondes, si les hommes politiques de l’opposition démocratique Centrafricaine se laissent faire pour accepter l’inacceptable qui est le dialogue Républicain de TOUADERA, les Centrafricains et Centrafricaines éclairés quitteront massivement certains partis politiques de l’opposition. Le dialogue politique inclusif est une condition sine qua non pour la paix et Concorde nationale en Centrafrique.Prochainement, nous serons en direct pour expliciter ce qui se passe entre TOUADERA et certains partis politiques de l’opposition démocratique dans le dos des Centrafricain-e-s tout entier. Nous prions de partager pour informer. »

Cette prise de position, somme toute personnelle, émanant d’un citoyen centrafricain à part entière et non entièrement à part, passe pour l’expression d’une large majorité des centrafricains de la Diaspora, en général, et celle des « 12 apôtres », en particulier, dont la tête est mise à prix par le pouvoir de Bangui et qui militent depuis plusieurs mois pour la tenue d’un dialogue politique inclusif en République centrafricaine, au lendemain des scrutins présidentiels et législatifs du 20 décembre 2020, desquels ont été délibérément exclus plus de 300.000 Centrafricains et marqués considérablement par de graves et manifestes irrégularités qui ont fini par leur ôter tous critères de sincérité, d’inclusivité, de crédibilité, de transparence, de liberté et de légitimité. Elu seulement par 17% du corps électoral, soit 318.626 voix obtenues sur un nombre total d’électeurs inscrits arrêté à 1.858.236, le candidat Touadéra n’est pas digne de parler au nom du peuple centrafricain, et de ce fait, ne peut jouir de toute la légitimité que requiert l’exercice des fonctions d’un président de la République.

Cet avis s’inscrit tout naturellement dans le cadre de la lutte menée peu avant l’organisation de ces calamiteuses élections par les leaders des partis politiques membres de la COD – 2020. Convaincu de la volonté du président Touadéra d’opérer un véritable holdup électoral en décembre 2020, par son refus catégorique de mettre en place une nouvelle Agence Nationale des Elections, ces derniers ont fait de la tenue d’un dialogue politique national inclusif la colonne vertébrale de leurs revendications. Mais, en dépit de leurs multiples réclamations, l’homme est resté imperturbable, et avec le soutien incontestable et incontesté de la communauté internationale, est allé jusqu’au bout de son rêve. Seulement après son coup d’état constitutionnel, les principaux partenaires s’étant finalement rendus compte de leurs responsabilités directes et irréfragables dans la liquidation de notre démocratie, ont décidé de lui imposer, comme gages de leurs indéfectibles appuis techniques et financiers, l’exigence d’une véritable concertation nationale et inclusive, c’est – à – dire avec la participation de toutes les forces vives de la nation.

Dos au mur, mis en sérieuses difficultés suite à la suspension de l’aide budgétaire de la France et de sa coopération militaire, et accablé par les allégations de graves violations des droits de l’homme dont se sont rendus coupables les Faca et leurs alliés russes du Groupe Wagner contre les populations civiles, lors des opérations de contre – offensives lancées contre les rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement, après les attaques de la capitale centrafricaine, le 13 janvier 2021, l’Imposteur de Bangui ne pouvait mieux faire que de déférer à leurs injonctions. Cependant, en fin roublard, l’homme se prononce, non pas pour un dialogue politique inclusif sous le format de celui de 2008 placé sous l’égide d’un médiateur international, mais pour un dialogue politique républicain, c’est – à – dire particulièrement exclusif dont il assure la présidence. Par un décret signé le 30 juin 2021, il met en place le comité d’organisation dudit dialogue. Sans consultations préalables des partis politiques et de la société civile, sa publication soulève un tollé général et généralisé, et est dénoncé respectivement par la COD – 2020, le MLPC du président Martin Ziguélé, le Patrie et une entité de la société civile dénommé la COSCIPAC de M. Delphin Kotto.

Dans les heures qui suivent, l’Imposteur de Bangui recule et instruit son directeur de cabinet Obed Namsio d’échanger avec les principaux concernés. La COD – 2020 y prend part, pour exprimer sa bonne foi et éviter les critiques néfastes de la politique de la chaise vide généralement contre- productrice. A l’exception du refus catégorique du pouvoir de Bangui d’intégrer la Diaspora dans le décret portant création et organisation du comité du DIR, il est ressorti des débats des amendements en terme de représentativité devant être apportés au décret susmentionné, ainsi qu’il suit : Pouvoirs publics 4 ; Opposition démocratique 4 (dont 2 personnes pour la COD – 2020, 1 représentant du MLPC et 1 représentant du Patrie du président Crépin Mboli – Goumba) ; Participation de la Diaspora au DIR. C’est à ce niveau très précis du débat et dans ce contexte que nous devons situer la réaction du compatriote Régis Sikangba. Comme une large majorité des Centrafricains de la Diaspora, il lui est difficile de comprendre que la COD – 2020 ait accepté de prendre effectivement à ce prochain dialogue, sous le format tel que voulu et imposé par l’Imposteur de Bangui. Le faire, c’est trahir tous les Centrafricains qui se sont battus et continuent de se battre pour exiger la tenue d’un dialogue politique inclusif. Et cela est d’autant plus vrai qu’en dehors des contacts entretenus par les leaders de certains partis politiques avec certains membres de la Diaspora, la COD – 2020  ne s’est jamais montrée solidaire du noble combat que livrent les « 12 apôtres ». En constitue la preuve son refus de signer la pétition relative à la tenue du Dialogue Politique Inclusif.

Toutefois, selon des sources proches de la Coalition de l’Opposition Démocratique, cette critique paraît injustifiée et voire trop exagérée. « Injustifiée, elle l’est pour la simple raison que la présence des représentants de ses membres au sein du comité d’organisation du dialogue ne signifie pas sa participation effective au dialogue. Trop exagérée, elle l’est aussi, parce que la COD – 2020 ne prendra jamais part à un dialogue exclusif, c’est – à – dire non ouvert à toutes les forces vives de la nation, aux groupes armés, et à la Diaspora, sans l’implication d’un médiateur international. S’il advenait qu’il en fût ainsi, alors elle le boycottera », nous a déclaré un membre influent de la COD – 2020. « Nos compatriotes de la Diaspora doit savoir qu’ils ont l’indéfectible soutien de tous les partis politiques membres de la COD – 2020 qui apprécient à sa juste valeur leur combat pour que tous les Centrafricains se retrouvent et se parlent autour d’une même table afin de trouver des solutions adéquates à la crise actuelle. Seulement, ils ne doivent pas ignorer que s’ils ont la liberté de s’exprimer et manifester dans un pays comme la France, il n’en est absolument pas le cas en République centrafricaine où sévissent les Requins, où les hommes politiques ne dorment pas chez eux la nuit tombée, et où pour leurs prises de positions, ils peuvent être traités de terroristes ou tout simplement de combattants ou sympathisants de la CPC », a – t – il conclu.

Comme nous pouvons le constater le plus aisément l’article du compatriote Régis Sikangba a incontestablement le mérite d’inciter les principaux acteurs politiques de notre pays que sont les partis politiques à plus de courage et d’agressivité face à la politique d’entêtement de l’Imposteur de Bangui. Sans de prises de positions courageuses, Touadéra ne reculera pas et organisera son dialogue politique républicain. C’est un appel à plus de réactivité, de pugnacité, et plus de communication de la part de l’opposition, à un moment où les « 12 apôtres » mènent des offensives diplomatiques pour obtenir le retrait des mercenaires du Groupe Wagner, la poursuite des auteurs et complices des crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qu’ils ont commis contre les populations civiles et la fermeture de toutes les vannes financières afin de contraindre l’Imposteur de Bangui à accepter la convocation d’un Dialogue Politique Inclusif pour une solution durable à la crise centrafricaine.

 

La rédaction

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