Centrafrique : « Dialogue Politique Inclusif » : et si nous demandions la tête du secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres et celle de Mme Rugwabiza Valentine ?

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« Valentine Rugwabiza, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en RCA et cheffe de la Minusca, a présenté le 26 octobre, devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New-York, un rapport sur la situation générale en Centrafrique. Dans ce rapport, elle recommande aux autorités centrafricaines la tenue d’un dialogue inclusif avec les leaders politiques de l’opposition et les responsables des groupes armés, en vue du rétablissement de la paix et de la sécurité dans le pays », a rapporté, le vendredi 27 octobre 2023, Radio Guira, la radio de l’ONU en RCA. Mme Valentine Rugwabiza, a aussi appelé à « une remobilisation de toutes les parties prenantes aux niveaux national, sous-régional et régional pour une mise en œuvre holistique de l’Accord politique de paix et de réconciliation ».

Selon elle, « la situation sécuritaire reste volatile dans certaines régions » de la Centrafrique. Suite à la situation sécuritaire de la RCA, « la Minusca est intervenue en renforçant son espace opérationnel dans les préfectures de la Haute-Kotto et de la Vakaga », a-t-elle souligné. « Malgré les défis et difficultés, la Minusca a contribué à protéger les civils, et a facilité la création d’un environnement propice à la redynamisation du processus politique de paix et réconciliation, ainsi que l’acheminement d’une aide humanitaire vitale aux plus vulnérables », a relevé la cheffe de l’ONU en RCA.

Si nous n’avons enregistré jusqu’au moment où nous mettons sous presse  aucune réaction officielle, faisant suite à cette exigence de la représentante du secrétaire général de l’Onu, tant de la part de la présidence centrafricaine que du gouvernement, cette nouvelle initiative en faveur de la paix, de la réconciliation nationale et de la stabilité des institutions n’est pas la bienvenue en Centrafrique. Et les communicants du pouvoir et les influenceurs proches de l’opposition démocratique sont immédiatement montés au créneau pour rejeter sans aucune forme de procédure cet nouvel appel au dialogue entre Touadéra et l’ensemble des forces politiques et sociales du pays.

Alors que certains parlent d’une tentative de retour en arrière et d’une manœuvre visant à opérer un coup d’état politique contre la nouvelle République et les institutions qui en seront issues dans les jours à venir, au regard des résultats des consultations référendaires du 30 juillet 2023, d’autres, par contre, tout en s’en prenant violemment à la diplomate rwandaise, allant jusqu’à la qualifier d’une « intime » de l’Imposteur de Bangui, non seulement sont surpris du timing choisi et se demandent pourquoi elle n’avait pas usé de toute son autorité pour imposer cette solution exigée par la communauté internationale et les forces vives de la nation, peu après les catastrophiques élections groupées du 27 décembre 2020, mais surtout affirment et soutiennent que cette démarche n’a de but que de renforcer le pouvoir manifestement illégal et illégitime de Touadéra, en se servant des participants comme des faire – valoir, et en contrepartie de craquants billets de banque, de proposition de loi d’amnistie et de hautes fonctions politiques.

Loin de courir le risque d’être considéré comme l’un des communicants des ennemis de la paix – ce que nous sommes pas et nous ne serons jamais -le contexte politique dans lequel se trouve actuellement la République centrafricaine doit nous convaincre de l’impérieuse nécessité de nous questionner sur les buts visés par cette approche. En effet, cette exigence de la tenue d’un dialogue politique et inclusif, entre le pouvoir de Bangui et « les leaders politiques de l’opposition et les responsables des groupes armés, en vue du rétablissement de la paix et de la sécurité dans le pays », ne date pas d’aujourd’hui. Cette exhortation est vieille comme Mathusalem. Elle a été formulée officiellement le mercredi 3 février 2021, par le secrétaire général de l’Onu Antoni Guterres, après avoir pris note des résultats définitifs du 1er tour des élections législatives proclamés le 1er février 2021 par la cour constitutionnelle.« Le Secrétaire général exhorte les autorités centrafricaines à entamer un véritable dialogue politique inclusif avec l’opposition politique et les groupes armés qui ont renoncé à la violence dans le but de désamorcer les tensions et revitaliser le processus de paix », avait dit son porte-parole.

De ce fait, pourquoi le chef de l’ONU qui a toujours martelé que la MINUSCA maintiendrait une posture robuste dans la mise en œuvre de son mandat, y compris la protection des civils et qui n’a de cesse de rassurer le peuple centrafricain du « soutien indéfectible » des Nations Unies dans ses efforts pour consolider la paix et la démocratie, en étroite coopération avec d’autres partenaires, n’a – t – il pas usé de tous ses pouvoirs et des prérogatives de puissance onusienne dévolue à la Minusca pour faire courber l’échine à l’Imposteur de Bangui ? Pourquoi en fait – elle maintenant une nouvelle exigence, à un moment où Touadéra a fini de liquider la démocratie centrafricaine avec la complicité active de la Minusca et de sa représentante ? N’est – ce pas là tout simplement une manœuvre en vue d’adouber la dictature en cours dans ce pays ?

Tout comme le représentant israélien Gilad Erdan qui a réclamé tout récemment sa tête, nous devons aussi en tant que peuple oppressé par Touadéra et ses mercenaires du Groupe Wagner et rwandais demander son départ de l’Onu, car il ne vit pas dans le même « monde » que nous. Tout comme Gilad Erdan, en effet,  « Nous nous plaignons depuis longtemps de la façon dont l’Onu et ses représentants de la Minusca agissent en Centrafrique, en déformant la réalité. Ils ne rapportent pas ce qui se passe réellement, ils sortent les choses de leur contexte, ils refusent de vérifier nos allégations sur les faits d’implications d’abord de M. Mankeur Ndiaye, ensuite de Mme Rugwabiza Valentine, dans l’organisation des élections truquées du 27 décembre 2020, de leurs responsabilités directes dans la collaboration des soldats onusiens avec les mercenaires du Groupe Wagner et rwandais coupables de graves exactions, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, et dans la tenue des consultations référendaires du 30 juillet 2023 dont les résultats ont fini d’achever l’avènement de la dictature dans notre pays. »

Fort de ce qui précède, et au – delà de cette énième question de dialogue politique et inclusif, nous ne devons pas avoir honte de reconnaître publiquement que M. Guterres et ses représentants de la Minusca ont failli dans leurs missions de protection des populations civiles, de stabilisation des institutions démocratiques, de défense des droits de l’homme et de consolidation de la paix et de la réconciliation nationale. A nos hommes politiques d’en prendre conscience et d’en tenir informés toutes les nations démocratiques, toutes les organisations internationales en défense des droits de l’homme et tous les Amis sincères de la République centrafricaine !

La rédaction

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