Centrafrique : devrions – nous aller aux prochaines élections tout en marchant sur des cadavres de milliers de Centrafricains ?

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Le spectre de la Transition inéluctable ne doit pas nous faire perdre la raison et nous faire oublier pourquoi nous sommes engagés dans la politique.

Voilà encore une donnée objective en provenance du terrain qui montre que la priorité de ce gouvernement incapable, devrait être plutôt  de protéger,  préserver et améliorer les conditions de la vie humaine, comme le disposent les articles 1,2 et 3 de la Constitution du 30 Mars 2016. Ici, le CICR qui se trouve sur tous les théâtres de guerre de la planète tire la sonnette d’alarme et nous annonce « urbi ac orbi » que la RCA figure parmi le quatuor dramatique (Syrie, Sud Soudan, Centrafrique et Yémen) des pays dont plus 50% de la population ont besoin d’aide humanitaire non pas pour vivre mais pour survivre. En clair, ce qui signifie qu’au moment où mettons sous presse près de 3 millions de Centrafricains vivent dans l’état d’animalité et d’inhumanité le plus abject, à l’exemple à la une sur laquelle l’on peut voir aisément une pauvre mère dont la maison vient à peine d’être incendiée dans le village Fondo situé à 50 Km de Sibut.

Face à une telle situation et à la crise sécuritaire générale et généralisée dans laquelle se trouve actuellement la RCA et le peuple centrafricain, sans exclusive, c’est – à – dire de l’est à l’ouest du sud au nord, quand on est responsable en charge de la gouvernance de la République, qu’est-ce qu’on devrait faire ? Faire des élections la priorité des priorités ? Ou prendre résolument la décision de sauver toutes  vies humaines, en leur garantissant d’abord le droit à la vie et la quiétude nationale ? Devrait-on s’unir pour obliger un gouvernement incapable de faire respecter les dispositions des articles 1,2 et 3 de la Constitution ou pour l’obliger à organiser des élections intenables, voire absolument impossibles  à la date du 27 décembre 2020 ?

Il est grandement temps que nous comprenions que le spectre de la Transition devenant de plus en plus inéluctable, ne doit pas cependant nous faire perdre la raison et nous faire oublier pourquoi nous sommes engagés dans la politique et quelles sont nos missions régaliennes devant l’histoire, la nation tout entière, le peuple centrafricain qui détient le pouvoir souverain, et la communauté internationale. Cela est d’autant vrai que lors de son dernier déplacement au sommet des Chefs d’Etat de l’UA à Addis Abéba, une fois de plus (certainement la dernière), une feuille de route a été remise au Président de la République, Faustin Archange TOUADÉRA, avec des instructions très fermes de convocation de toutes les forces vivent de la Nation à un dialogue afin de résoudre une bonne fois pour toute cette crise qu’il n’a jamais cessé et qu’il ne cesse pas d’alimenter par sa politique criminogène.

Ce qui signifie que la Transition est actée dans les plus hautes sphères. Dans ce cas à quoi bon s’acharner à faire endormir les Centrafricains avec des sujets bidons comme l’organisation d’élections illusoires quand tous les jours nos compatriotes vivent comme des animaux ? Le plan B de la touadé-ordure de vouloir s’appuyer sur les miliciens formés en Angola n’est – il pas aussi tombé à l’eau ?

En effet,  rentrés certes à Bangui il y a trois jours, toutefois un certain nombre sont restés sur le carreau, morts sans les honneurs dans l’anonymat au grand dam de leurs familles, et les autres dans leur grande majorité n’ont pas supporté l’entraînement et ont craqué. Des bras cassés, donc, qui ne peuvent défendre aucun régime au monde, complètement honni et vomi par son peuple.

Fari Tahéruka SHABAZZ

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