CENTRAFRIQUE : DEVOIR DE MEMOIRE

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DEVOIR DE MEMOIRE

1. Que dire ?

Dans la vie des humains et, depuis que le monde est monde, les hommes et les Etats qui ont connu des progrès et qui continuent d’améliorer leurs conditions d’existence, ce sont ceux-là, qui ont bien compris l’importance du « Capital CONFIANCE » dans la vie d’une famille, d’un groupe, d’une communauté et d’une nation voire d’un continent. Elle (la confiance) fait partie intégrale sinon, la base de leur conscience individuelle et collective.

En Afrique, aux lendemains des indépendances, le manque de confiance des Africains pour les idées et initiatives africaines, car émanant d’un ou des Africains, aura été à l’origine de la décapitation des grandes figures africaines taxées souvent à tort de procommunistes et de pro Pékin dont entre autres, les feus SEKOU TOURE, NASSER, LUMUMBA, BOGANDA, SANKARA, OLYMPIO pour ne citer que ceux-là à titre d’exemple.

Mais que constatons-nous aujourd’hui ? Ce que les Africains surtout ceux de l’Afrique francophone craignaient le plus ont envahi l’Afrique et pillent à grandes échelles les richesses et ressources de certains pays. La République centrafricaine en est un échantillon évident avec ces Libanais, Chinois et maintenant les Russes ayant le monopole de tout, devenus maîtres de tout et ne respectant personne ni rien.

En République centrafricaine, la crise de confiance étant très accentuée depuis l’indépendance, l’histoire n’a jamais servi aux hommes politiques ; ça n’arrive qu’aux autres allèguent-ils allègrement lorsqu’ils sont aux affaires. Aussi, ne sont écoutés que les gens qui sont de leurs mêmes réseaux d’intérêts ou, ceux qui distribuent l’argent à tour de bras mais, jamais, ceux qui annoncent des vérités certaines dans l’intérêt de tous et de chacun et qui sont financièrement et matériellement pauvres.

Mais, les voilà aujourd’hui rattrapés par les drames, les faits et les menaces que le Cercle des Ecrivains, Journalistes, Artistes et Chercheurs de Centrafrique (CEJACC) annonçaient en guise d’alerte depuis l’année 2020 et qui concernaient :

2. « l’illégitimité politique consommée ! Le peuple souverain actionne l’article 29 alinéa2 de la Constitution pour sa survie et celle de la nation » Septembre 2020 ;

3. « Saisine de la Cour Constitutionnelle aux fins du report des élections aux préparatifs bâclés qui apporteraient plus de problèmes qu’elles n’en résoudraient » Décembre 2020 ;

4. La remise par le BONUCA du projet de la constitution au vice-président de la République le 17 mars 2004, soulève le voile sur la piste de la stabilité du pays post-transition ;

5. Que faire ?

Ainsi, pour bien appréhender et comprendre le rôle combien dévastateur que la crise de confiance joue au sein d’une famille, d’une communauté et d’une nation et très particulièrement, la République centrafricaine, notre pays,

Le Cercle invite très humblement le lecteur à se rafraîchir la mémoire à travers les pages qui suivent afin de se faire une opinion très objective des voix qui s’élèvent de parts et d’autres pour accuser et s’accuser puis, de tirer les leçons qui en découlent pour l’avenir de ce pays en faveur des générations montantes.

L’illégitimité politique consommée ! Le peuple souverain actionne l’article 29 alinéa 2 de la Constitution pour sa survie et celle de la nation » Septembre 2020

Biens chers Professionnels des Médias,

Avant de rentrer dans le vif de notre entretien concernant les évènements Sociopolitiques de notre pays dans un environnement très électrique et plein de confusions diverses,

Je voudrais avec votre permission, avoir une pensée très forte pour ces filles et fils de ce pays, ainsi que pour les non centrafricains ayant perdu leurs précieuses vies suite à nos incohérences politiques. je pense également à ces milliers de centrafricains qui souffrent en silence hors de leur pays comme réfugiés ou, qui errent dans la brousse sur leur propre terre ou, qui sont concentrés dans les ledgers les cœurs serrés d’amertumes et les yeux rougis par les flots des larmes.

Que le Seigneur Dieu, le Très Miséricordieux, se souvienne de son peuple et du territoire qu’il nous a donné en héritage et, qu’il nous accorde sa compassion en renouvelant et en rallumant en chacun de nous, la flamme de l’amour, de la vérité et de la justice pour que dans un élan de solidarité, dans l’unité retrouvée, nous puissions transcender toutes les velléités nuisibles et venir à bout de ces crises qui nous ont tous déshumanisés.

En effet, et, sans vouloir avoir la prétention d’apporter au cours de ce débat, des éléments nouveaux en sus de toutes les analyses faites sur la situation du pays, de notre pays, mais, considérant la situation sécuritaire du pays qui se dégrade de manière exponentielle nonobstant tous les efforts consentis de part et d’autre,

Je voudrais faire quelques observations ou remarques dans un premier temps, puis, interroger la conscience des centrafricains et centrafricaines notamment, les évolués constituant les Autorités établies ainsi que celle de la communauté internationale sur ce qui, entre les élections et le désarmement est le plus urgent pour le peuple centrafricain et, enfin, m’adresser à la sensualité des centrafricains, sur l’ultime nécessité pour nous, d’explorer la voie constitutionnelle définie à l’aliéna 2 de l’article 29, si nous voulons et devons survivre en tant que nation et peuple.

1) De mes observations et remarques

Elles se rapportent à des faits et situations qui ailleurs, brisent les cœurs, donnent l’insomnie et font bouger tout le monde et qui, en Centrafrique, n’émeuvent personne. Elles concernent entre autres :

a) L’indifférence criminelle face aux souffrances et péril du peuple Centrafricai

Si la vie d’un être humain a du prix et est sacrée, elle l’est ailleurs, au pays des gens de bonne conscience. En République Centrafricaine, la vie du Centrafricain n’a pas de la valeur comme déclarait Adam Nourédine lors des massacres Séléka que « Le poulet coûte plus cher que le Centrafricain ». Pour preuve :

Lorsque Charlie HEBDO était attaqué et, suivi des morts des journalistes, en France, à Paris, c’est toute l’Europe qui s’est attristée et mobilisée, une grande partie de l’Afrique a bougé, des Chefs d’Etat Africains ont même fait de déplacement à Paris pour témoigner leur solidarité et compassion;

Mais, quand les Centrafricains sont massacrés par centaine par des rebelles et mercenaires étrangers ; quand des villages et populations sont incendiés ; quand des militaires tombent dans l’embuscade des rebelles avec pertes en vies humaines ; quand des populations sont spoliées de leurs bétails, de leurs champs et de leur terre ; à quoi assiste-t-on ?

C’est le silence de cimetière si ce n’est qu’un communiqué laconique du gouvernement ; c’est la fête et la joie dans le pays comme si rien de grave ne s’y est produit ; c’est l’indifférence des uns pour les autres si ce n’est que des parents propres qui pleurent leurs malheurs…

Du coup, tout laisse supposer que les Centrafricains sont devenus insensibles aux souffrances de leurs propres frères et sœurs. De même, ceux qui sont censés avoir une mission des Nations-Unies pour protéger les citoyens Centrafricains ne sont jamais émus par les horreurs subies par le peuple. Aux mieux, ces atrocités constituent pour eux, des fonds documentaires de leurs vidéos qu’ils publient avec joie sur les réseaux sociaux et, les pierres précieuses qu’ils achètent des mains des mercenaires.

Ce qui fait bouger et courir les hommes politiques Centrafricains et les Agents de la MINUSCA en Centrafrique, c’est moins les vies humaines en danger mais, les richesses, les ressources naturelles (diamant, or, mercure, coltan, bétails…) du pays ainsi que le pouvoir et les postes.

b)L’éternel échec de recherche de la paix.

Depuis 1980 à aujourd’hui 2020, avec le Séminaire National de Réflexion jusqu’aux accords de paix de Khartoum, en passant par les différentes assises assorties des accords, résolutions, pactes et recommandations, la République Centrafricaine a passé quarante (40) ans à rechercher sans succès, la paix pour sa stabilité et pour son bonheur.

Quarante (40) années de vains efforts pour trouver la paix à l’instar des enfants d’Israël qui ont tourné quarante (40) ans autour de la terre promise. Cela a bien des raisons évidentes. Et, au-delà de toutes les raisons que les uns et les autres pourraient avancer, deux (02) seulement me semblent essentielles et concernent :

Premièrement : Le non-respect et la non application de la Loi.

Un pays, une nation, un Etat et un peuple doivent être gérés par les Lois qui découlent toutes de la Loi fondamentale, la loi du peuple, la constitution. Ce sont les lois qui gouvernent et, les hommes ne sont là que pour les appliquer. Et, l’application de la loi dans une parfaite impartialité vise à assurer la paix, la justice, l’égalité et à prévenir les agressions et crimes qui naissent souvent, du fossé criard entre la pauvreté extrême des uns et la richesse insolente des autres.

Malheureusement en Centrafrique, les lois ne sont pas appliquées ni respectées. Elles sont remplacées par des instruments de transition qui ne sont rien d’autres que de compromissions. Les lois fondamentales sont devenues instables et disparaissent avec chaque régime car, rédigées, adoptées et promulguées en dehors du peuple souverain qui devrait s’y retrouver, s’y sentir concerné et appelé.

C’est ici pour moi, le lieu de rappeler mais bien plus, de rendre un hommage très mérité à la mémoire de Monsieur Lamine CISSE du BONUCA, qui, le 17 Mars 2004, pendant que les intellectuels Centrafricains somnolaient, avait remis au Professeur Abel GOUMBA, à l’époque Vice-Président de la République (paix à son âme), le projet de la Constitution de la République Centrafricaine aux fins de stabiliser le pays après la transition consensuelle.

Dans son discours de remise dudit projet, Monsieur Lamine CISSE n’a pas manqué de préciser, toutes les étapes que le projet devrait suivre pour devenir véritablement une loi fondamentale légitime d’une nation. Et, dans une analyse que j’ai publiée le 24 Mars 2004 à ce sujet et où, je donnais la mention Cum Laude DE à Monsieur Lamine CISSE, j’attirais l’attention des Dirigeants en ces termes :

« Dans l’hypothèse où nous devons faire vite pour aller aux élections parce que la Communauté Internationale l’aurait exigé, alors, nous devons nous attendre à ce que la fin de la transition emporte avec elle sa propre Constitution parce qu’elle aura été adoptée dans les mêmes circonstances que les précédentes » Sic !

Aujourd’hui, les faits sont là et confirment qu’aussi longtemps que nous agirons sous les pressions de la Communauté Internationale, nous rééditerons les crises pour justifier la présence et les budgets de ces forces internationales et ces ONGs humanitaires à profusion dans le pays.

Deuxièmement : La méconnaissance ou le non respect des exigences de la paix.

La recherche de la paix en République Centrafricaine depuis quarante (40) ans aura mobilisé, des moyens financiers très colossaux, des moyens humains très important et des moyens matériels et logistiques sans nombre. La somme de tous ces moyens en terme d’argent aurait suffi pour hisser la République Centrafricaine au rang des pays émergents ou industrialisés.

Malheureusement, le contraste est insolent, ahurissant et inexplicable du fait que, personne, et personne du côté Centrafricain que du côté de l’ONU qui chapeaute toutes les interventions en faveur de la paix en Centrafrique, n’a voulu faire attention aux quatre (04) exigences de la paix dont entre autres :

L’Amour ou la Conciliation qui permet de MAINTENIR la paix entre deux (02) ou plusieurs personnes car, la Paix et l’Amour vont de paire et, le déclin de l’amour entraîne les conflits qui ébranlent ladite paix ;

La Pardon ou l’Arbitrage, cet acte de rémission, d’atténuation momentanée d’une faute permet de RETABLIR la Paix quand elle a été ébranlée par les maladresses humaines ;

La Réconciliation ou la Médiation qui permet de RENFORCER la Paix rétablie par le développement des attitudes et habitudes plus favorables à une cohabitation pacifique entre des personnes entrées en brouilles. La Réconciliation demande du temps et de la durée pour transcender toutes les velléités. Elle se termine par des actes solennels (pacte, symbole, juron etc…) ;

La Consolidation ou les Bons offices, permet de CONSOLIDER la Paix par la mise en œuvre des engagements pris, des Recommandations arrêtées pour assurer le SOCIAL aux uns et aux autres car, ventre affamé n’a point d’Evangile ni d’Idéologie.

Au regard des exigences qui précèdent, peut-on se demander de combien de temps a-t-on disposé pour rétablir la paix dans notre pays ? Qui a demandé pardon aux victimes c’est-à-dire, au peuple ? A-t-on arrêté d’attiser la haine et les rancœurs par les manipulations de la vérité ? A-t-on réellement mis en œuvre tous les engagements pris ou sommes-nous coupables de parjure ?

Aussi longtemps que ces exigences seront escamotées aux seuls motifs que la Communauté Internationale nous presse, que la Démocratie nous l’exige, la recherche de la paix restera dans le rêve et nous continuerons de nous déchirer comme des loups pour laisser notre espace terrestre aux pillages.

2)De mes Interrogations

Face aux souffrances du peuple Centrafricain qui baigne dans son propre sang et dans ses propres larmes depuis 1996, et dont l’océan de larme mélangé au sang aura été constitué avec l’avènement Séléka ayant entraîné la riposte des Anti-Balaka, lequel océan s’est transformé en mer de larmes et de sang depuis la signature des accords de Khartoum ;

Plusieurs missions des forces internationales d’interprétation sous l’égide de l’ONU ou de l’Union africaine ont été dépêchées en Centrafrique aux fins de procéder au désarmement forcé et au rétablissement de la paix depuis 1997, avec la MISAB qui a connu plusieurs transfigurations jusqu’à la Sangaris ayant accouché la MINUSCA ;

Plusieurs alliances politiques ont été constituées soit, dans le cadre de la majorité soit, dans le cadre de l’opposition avec l’inféodation des associations dites de la société civile selon les intérêts ou penchants politiques depuis la CPPO jusqu’au COD 2020 sans oublier l’Union Sacrée ;

Des promesses fermes ont été faites par les belligérants, Séléka et Anti-Balaka, de déposer les armes après que les Chefs d’Etats de la Sous- Région avaient, avec une intelligence politique raffinée et élaborée, réussi à débarrasser le pays de la horde du Président Michel NDOTODJA avec ses cerveaux politiques, une fois qu’un régime démocratiquement élu sera installé ;

Un Président Démocratiquement élu a été installé le 30 Mars 2016 ;

Une grande Alliance Politique dénommée ‘‘Union Sacrée’’ constituée de plusieurs partis politiques avait été créée aux fins d’accompagner et de soutenir le Président élu dans la satisfaction des attentes du peuple au premier rang desquelles, la paix, la sécurité et le pain ;

La MINUSCA a été renforcée tant en effectifs qu’en moyens pour appuyer les forces de Défenses et de Sécurité nationale dans la pacification du pays…

Aujourd’hui, après bientôt cinq (05) années de gestion et de cogestion du Pouvoir avec les différentes Autorités établies et la Communauté Internationale, la situation sécuritaire du peuple souverain n’a fait que se dégrader et, les armes de tous les calibres ont infesté le pays, le nombre de groupes armés ou de rébellions s’est sensiblement accru.

Et, pendant que les populations de toutes les seize Préfectures ploient sous le poids de la misère et des souffrances extrêmes qui s’apparentent partout ; pendant que des éleveurs étrangers lourdement armés ainsi que des mercenaires étrangers imposent à ces mêmes populations leurs tyrannies ; pendant que le pays se rétrécit dangereusement et le peuple rentre dans un péril avancé,

L’on assiste à des débats trop controversés sur la vie de la nation Centrafricaine et de son peuple par les différentes composantes de la société Centrafricaine et celle de la Communauté Internationale. Ces débats controversés laissent transparaitre et font croire qu’il y a deux (02) Centrafrique : (le réel avec ses souffrances et l’extra dont parlent les extrémistes où tout est parfait) et, peuvent désorienter un dirigeant moins aguerris comme ça été le cas des précédents dirigeants empêchés par ces mêmes types de comportements et réactions de regarder les réalités en face et en temps réels.

C’est à ce titre, que je pose très respectueusement, la question suivante : « Entre les élections dont les préparatifs sont déjà bâclés par l’ANE et le désarmement des rebelles et mercenaires, qu’est ce qui est le plus urgent, le plus attendu et le plus souhaité par le peuple Centrafricain ? » :

A la Communauté Internationale représentée par la MINUSCA en rapport avec les lettres de missions de cette dernière. Les responsables de la MINUSCA en tant que humains et créatures de Dieu, accepteront ils que ce qui se passe en Centrafrique se produise dans leurs propres pays ?

Aux élites ou éclairés Centrafricaines représentés par les différentes Autorités établies par la Loi fondamentale du pays c’est-à-dire, la Constitution. Quels rôles les Autorités établies ont-elles joué dans le cadre de la réalisation de leurs missions, de la gestion quotidienne de leurs responsabilités auprès du Président élu pour procurer au pays et au peuple, paix et sécurité ?

Si chacune des Autorités établies, la Communauté Internationale et les partis politiques (opposition et majorité), ainsi que la société civile avaient intégré réellement, la dimension de la nation et du peuple Centrafricain dans leurs préoccupations, tous, ils auraient participé et contribué efficacement à la mise en pratique et la mise en œuvre des bonnes idées pour aider un dirigeant autrement dit, le Président de la République, dans le but de l’élever et non de l’induire en erreur ni de provoquer sa chute.

Malheureusement, hélas ! L’histoire ne sert pas en République Centrafricaine. Et, tout le monde semble être frappé d’amnésie oubliant que les mêmes mauvaises pratiques rééditées aujourd’hui, ont causé la ruine des anciens dirigeants de ce pays. Les mêmes causes placées dans les mêmes conditions produisent toujours les mêmes effets affirme une assertion.

3)De mon adresse à la sensualité des Centrafricains sur l’ultime nécessité d’explorer la voie Constitutionnelle définie à l’alinéa 2 de l’article 29 si nous voulons et devons survivre en tant que nation et peuple.

Sans vouloir donner l’impression de faire de la subversion comme le penseraient les défenseurs zélés d’un régime, mais, guidé par les dispositions de notre Constitution, la Bible de notre pays sur laquelle, le Président Faustin Archange TOUADERA a prêté serment devant Dieu et devant le peuple,

Je voudrais rappeler à mes sœurs et frères Centrafricains, croyants et non croyants, riches et pauvres, jeunes et adultes, que le Président TOUADERA, Président de tous les Centrafricains, investi de tous les Pouvoirs Constitutionnels devrait, sur la base d’appuis des autres Institutions et Autorités établies :

Assurer à tous les citoyens pris individuellement et collectivement, paix et sécurité. Article 27 alinéa 3 et 4. Mais nous manquons cruellement de paix et de sécurité ;

Veiller à ce que l’Armée Nationale soit constituée exclusivement de jeunes Centrafricains de toutes les ethnies. Article 27, alinéa 1. Mais, notre Armée regorge des rebelles et mercenaires étrangers qui tuent le peuple et assassinent la démocratie ;

Eviter d’entretenir les milices. Article 124 4e point. Mais les Rebelles et Mercenaires étrangers occupent des hautes fonctions civiles et militaires de l’Etat, se font enrôler comme électeurs en vue de participer aux élections qui relèvent de la souveraineté nationale. Ils font des voyages à partir de leurs bases sur Bangui à bord des avions de l’ONU censée les rechercher pour des crimes contre l’humanité ;

Recourir à tous les moyens légaux y compris les accords de Défense et Militaire en vigueur en cas d’agression du pays par des mercenaires (Article 29, alinéa 1). Mais, des accords sont signés avec les bourreaux du peuple au détriment des moyens légaux existants y compris les accords de Défense et militaire en vigueur ;

Mettre en place toutes les Institutions prévues par la Constitution dans les douze (12) mois qui suivent l’Investiture du Président élu. Article 155. Mais, l’ANE 2013 a fait exception au-delà de quatre (04) années pour des raisons cachées et offre aujourd’hui au peuple, des enrôlements et préparatifs bâclés à desseins d’un truquage électoral en faveur de qui, Dieu seul le sait ;

Tous ces faits et manquements non limitatifs qui précèdent et, qui rentrent parfaitement dans le champ des crimes de haute trahison, sont passés sous silence complice ou coupable des Autorités qui devraient sonner les cris d’alerte en temps réel à Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat.

Vouloir persister dans cette illégitimité au seul nom des Accords de Khartoum qui ne sont pas au-dessus de la Constitution et qui sont quotidiennement violés à outrance par les rebelles et mercenaires, les dirigeants et représentants Centrafricains ont délibérément choisi, de bannir la souveraineté du peuple et en même temps, décidé de déshumaniser le même peuple en le rendant ridicule aux yeux du monde.

En choisissant de toujours se ranger du côté des propositions de compromissions ; en gardant le mutisme devant les pleurs et les cris de détresse du peuple victime des affres répétés des mercenaires et les injures des défenseurs zélés du régime, en prenant la courageuse décision de lire des discours teintés d’offenses au peuple meurtri et de provocations aux Centrafricains qui pensent autrement que son camp,

Le Président Faustin Archange TOUADERA, démocratiquement élu par le peuple et qui a solennellement le 30 Mars 2016, prêté serment devant Dieu et devant le peuple sur la Constitution en son article 38, a choisi son propre camp, a renié le peuple souverain et a jeté la Loi fondamentale du pays dans la poubelle pour faire route ensemble, avec les Acteurs et Auteurs de l’illégitimité politique, les mercenaires et les fossoyeurs de la Loi.

Et, en s’obstinant dans cette voie, le Président de la République, pour des raisons propres à lui que Dieu seul sait et qui finiront par se savoir, ‘‘Car, Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal’’ dit Ecclésiaste 12 : 16 a préféré et préfère la voie de l’illégitimité.

C’est la raison pour laquelle, j’en appelle à la conscience des Centrafricaines et Centrafricains, afin de lire et de bien relire avec méditation, les dispositions de l’alinéa 2 de l’article 29 de la Constitution qui nous offre, la légalité et la légitimité de nous organiser pacifiquement pour faire échec à l’autorité illégitime en ces termes :

« Dans ces circonstances, tout citoyen ou groupe de citoyens a le droit et le devoir de s’organiser de manière pacifique, pour faire échec à l’autorité illégitime ».

Les dispositions qui précèdent, constituent le remède approprié, la solution idoine que la Constitution de notre pays concède au peuple souverain. Ces dispositions relèvent :

De la déclaration des Droits de l’Homme du 24 Juin 1793 qui stipule : « La résistance à l’oppression est la conséquence des autres droits de l’Homme… Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs » ;

De la déclaration d’Indépendance Américaine de 1776 qui précise : « … Ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables, parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis par les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés… Toutes les fois qu’un gouvernement devient destructeur de ce but, le peuple a le droit de le changer et de l’abolir… Mais, lorsqu’une longue suite d’abus et d’usurpations, tendant invariablement au même but marque le dessein de les soumettre au despotisme absolu, il est de leur droit, il est de leur devoir de rejeter un tel gouvernement et de pourvoir, par de nouvelles sauvegardes, à leur sécurité future. ».

Oui, Sœurs et frères Centrafricains de toutes les seize (16) Préfectures, de toutes les ethnies et tribus, de toutes les tendances politiques et religieuses, de toutes les situations socioprofessionnelles, pendant très longtemps, nous avons été brimés et méprisés ; nous avons été l’objet de la tyrannie ; nous avons été violés, torturés, persécutés et massacrés ; nous avons erré autour de la paix et la sécurité pendant quarante (40) ans…

Aujourd’hui, la voix de nos ancêtres nous appelle. Aujourd’hui, il est temps de briser la tyrannie. Aujourd’hui, il est temps de reprendre nos droits à la vie et au respect à la vie. Aujourd’hui, il est temps de reconquérir notre souveraineté et notre dignité. Aujourd’hui enfin, il est temps de suivre la voie de sortie des crises et abominations que le Seigneur nous montre à travers les dispositions de l’alinéa 2 de l’article 29 de notre Constitution, la Loi fondamentale de notre pays promulguée le 30 Mars 2016.

C’est le cri de cœur, de toutes ces mamans qui pleurent leurs enfants et maris, de tous ces orphelins qui crient famine et meurent de froid, de toutes ces personnes du 3e âge abandonnées à leurs tristes sorts ; de tous ces agriculteurs et éleveurs qui pleurent leurs champs dévastés et leurs bétails spoliés ; de tous ces jeunes abandonnés à la précarité ; de toutes ces personnes vivants avec des handicaps en détresse ; de tous ces enfants condamnés à l’analphabétisme ; de tout ce peuple qui périt,

Que le Cercles des Ecrivains, Journalistes, Artistes et Chercheurs de Centrafrique (CEJACC) à travers ma plume, lance à la conscience de tous les Centrafricains, les invitant à prendre quelques minutes de méditations, les yeux fixés sur le pays et le peuple, et, la pensée orientée vers Dieu le Créateur afin qu’il nous éclaire, nous illumine et nous conduise vers la terre promise, c’est-à-dire, la paix, la sécurité et le bonheur.

En somme, le destin de ce pays et de ce peuple se trouve entre les mains des Centrafricains nous-mêmes. A cet effet, les différents leaders d’opinions, les chefs de partis politiques, les chefs religieux, les chefs de quartiers, de villages, de familles et tous les Centrafricains préoccupés par les questions de la paix sont-ils invités, à faire large écho de ces adresses et à réfléchir sur tous les mécanismes pacifiques possibles à mettre en œuvre le moment venu car,

Aussi longtemps que nous continuerons de nous considérer comme des bébés, nous ne différerons pas des esclaves quoique cohéritiers de ce pays immensément riche, où coulent le lait et le miel réellement.

Alors, après que nous aurions fini de jouer aux robots pour nous entretuer car notre vie n’a pas de valeur ni de prix, nous laisserons le sol et le sous-sol à ceux qui nous robotisent et qui nous entraînent à la disparition pour profiter de notre héritage.

Avec un peu de courage et de foi en Dieu, nous découvrirons le chemin qui mène vers la paix durable qui s’obtient par la Vérité, la Justice et dans l’Amour.

Pour le Cercle

Le Coordonnateur National

 

Elie OUEIFIO

Saisine de la Cour Constitutionnelle aux fins du report des élections aux préparatifs bâclés qui apporteraient plus de problèmes qu’elles n’en résoudraient » Décembre 2020

Bangui, le 26 Décembre 2020

PROPOS LIMINAIRE DU CEJACC

 

–     Madame la Présidente,

–    Mesdames et Messieurs les Juges de la Cour Constitutionnelle, Tout en vous remerciant très sincèrement pour avoir accepté d’étudier la Saisine du Cercle des Ecrivains, Journalistes, Artistes et Chercheurs de Centrafrique (CEJACC) et, de pouvoir permettre à ladite Association ici représentée par ma modeste personne d’être devant la barre de cette noble Institution de notre pays,

Je voudrais avant tout, vous informer que la démarche du Cercle ayant abouti à la saisine de votre cour, répond aux dispositions de l’article 3 de ses Statuts notamment, en ce qui concerne expressément les points 8 et 9 qui touchent respectivement à « la participation  au rétablissement, au maintien, au renforcement et à la consolidation de la paix, gage de la cohésion nationale et du sentiment patriotique » et, « le renforcement de la Démocratie Centrafricaine, de l’Etat de droit, de l’unité et de la paix au moyen d’une bonne communication ».

Aussi, les dispositions de l’article 26 des mêmes Statuts au point 9 alinéa 1 concédant au Coordonnateur National le pouvoir d’ester en justice au nom du Cercle, celui-ci a :

1) Après avoir sans succès tenté de dissuader le pouvoir en place en juin 2018 que l’Initiative du Panel de l’Union Africaine en faveur de la paix en Centrafrique n’allait rien donner à l’instar des précédents fora sans nombre tout en lui montrant que, signer des Accords avec les groupes rebelles sans consulter le peuple par voie référendaire constituerait une violation flagrante des dispositions de l’article 124 point 4 de la Constitution du 30 mars 2016 et, en lui montrant les dispositions prévues à l’article 29 de ladite Constitution pour régler les cas de figures centrafricaines ;

2) Après avoir en Avril 2020, attiré sans succès l’attention du même pouvoir par la réflexion titrée : « Quand les étouffeurs d’un régime tentent l’euthanasie politique » car, les élections étant très mal préparées, les Institutions à charge y compris l’Assemblée Nationale ont tenté une acrobatie de rattrapage aux résultats contestés ;

3) Après courant Octobre 2020, alerté le pouvoir et les Institutions de la République en place sur le risque d’un génocide qui planerait sur le pays, une révélation faite par Sentry MINUSCA qui précisait que tous les efforts en faveur de la paix en Centrafrique resteront dans l’illusion ;

4) Après avoir écouté, suivi et noté la déclaration du seigneur de guerre SIDIKI à KOUI devant les Ministres WANZET LINGUISSARA de la Sécurité Publique, ABAZENE DJOUAYE des Transports et deux (02) éminents Ambassadeurs, garants et facilitateurs « que les élections ne        constituaient    nullement    des    solutions        aux                    crises centrafricaines, qu’en quatre (04) années, le gouvernement n’a rien fait, pas de route, pas de réconciliation nationale et que les armes ont infesté le pays », sans la moindre réaction à titre de réponse de ce même gouvernement ;

5) Après avoir révélé et annoncé à qui de droit que la date du 27 Décembre 2020, au regard du calendrier grégorien, et en rapport avec les dispositions de l’article 36 alinéa 2 de la Constitution du 30 mars 2016, n’est pas constitutionnelle car si les élections devraient se tenir dans les quarante-cinq (45) jours au moins et dans un délai de quatre-vingt-dix (90) jours au plus, les bonnes dates à retenir seraient le 30 Décembre 2020 ou le 13 Février 2021 ;

6) Après avoir, en Octobre 2020, alerté le même pouvoir sur les questions d’extrême sécurité dont la tenue des élections dans des conditions de préparation bâclées signifierait maintenir et accentuer les crises en Centrafrique aux prix des vies humaines ;

Et,

Après avoir pris la mesure de la remontée en puissance des groupes armés qui hier, étaient dans un système de gestion du pays avec le pouvoir en place et qui, coalisée en une autre forme dénommée CPC (Coalition des Patriotes pour le Changement), marchant contre le pouvoir, une marche qui a rendu les campagnes électorales impossibles sur la quasi-surface des arrières pays ;

Aussi, intégrant le risque inévitable de l’hécatombe dans le pays à l’issue de ces élections si réellement elles venaient à se tenir le dimanche 27 Décembre 2020 d’une part, et d’autre part, conscient que l’autorité nationale des Elections (ANE) tout comme le Ministère de l’Administration du Territoire qui devront éclairer la décision du Président de la République sur l’état réel de préparation de ces élections ont fauté avec la complicité manifeste de la Communauté Internationale ;

Le Cercle des Ecrivains, Journalistes, Artistes et Chercheurs de Centrafrique (CEJACC) soucieux de la vie du peuple centrafricain et celle de la nation centrafricaine qui devraient constituer les points de départ et d’aboutissement de toutes les actions politiques et qui malheureusement, semblent être utilisés comme des boucliers humains, de proies ou des brebis que l’on mènerait à l’abattoir à travers ces élections aux contours trop controversés, en appelle à la Cour Constitutionnelle, le dernier rempart des Structures Juridiques afin que ces élections soient reportées, le temps que les Centrafricaines et Centrafricains se retrouvent pour parler en frères et sœurs, dans la vérité avant de repartir audites élections les esprits et les cœurs désarmés de toutes velléités revanchardes.

Tel est le plaidoyer du CEJACC que j’ai l’honneur de représenter ici devant la barre de votre Cour.

Je vous remercie.

Pour le Coordonnateur National

Léopold Narcisse BARA

 

Chargé de la Cellule Stratégique

LA REMISE PAR LE BONUCA DU PROJET DE LA CONSTITUTION AU VICE-PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE LE 17 MARS 2004, SOULEVE LE VOILE SUR LA PISTE DE LA STABILITE DU PAYS POST-TRANSITION

Le 17 mars 2004, le Général Lamine CISSE a remis au Vice-Président de la République, le Professeur Abel GOUMBA, le projet de la prochaine constitution de la République centrafricaine.

Ce geste qui n’a pas manqué de susciter des interrogations dans les milieux intellectuels centrafricains de par, le caractère souverain du document en projet, est de l’avis du Général, une contribution du BONUCA dans le cadre du renforcement des capacités institutionnelles.

Point n’est besoin pour l’élite centrafricaine, du moins les intellectuels centrafricains, de s’étonner car, en face du peuple dont les différents représentants socio-politiques et administratifs sont incapables de se mettre d’accord sur l’essentiel c’est-à-dire sur ce qui unit et donc l’intérêt général, parce que simplement omnibulés par les intérêts égoïstes du moment, les autres ne peuvent que réfléchir à notre place.

Mais ce qui frappe le plus dans le geste du BONUCA et qui mérite la mention CUM LAUDE, c’est moins le contenu du projet résumé mais beaucoup plus l’accent mis sur la primauté de la constitution et de la démarche à suivre pour qu’elle devienne véritablement une constitution centrafricaine.

En effet, parmi les causes des multiples crises que notre pays a connues depuis les indépendances, l’instabilité de la constitution, le facteur constitutif d’une nation semble être à l’origine. Toutes les constitutions centrafricaines n’ont été que l’apanage de quelques groupes d’intellectuels des différents régimes. Le peuple dans sa grande majorité a toujours tout ignoré de la constitution tant dans de son contenu que de sa mission. Cette situation fait que chaque régime qui perd le pouvoir emporte avec lui sa propre constitution.

A l’évidence, le Président fondateur, Barthélemy BOGANDA connaissait et maîtrisait parfaitement le rôle déterminant qu’une constitution joue dans la cohésion et l’unité d’un peuple multi-ethnique.

A ce sujet, il déclarait dans son discours du 7 septembre 1958, nous citons « Messieurs, la constitution qui nous régit a été votée par le peuple français en 1946. Si nous le modifions aujourd’hui, c’est parce qu’elle n’a pas répondu aux besoins de la France et aux aspirations des peuples d’Outre-mer.

Mais nous ne pouvons pas faire, défaire et refaire une constitution tous les dix ans. » fin de citation.

Oui, un Etat digne de ce nom ne devrait pas faire, défaire et refaire sa constitution tous les dix ans. Et la République centrafricaine ne devra pas non plus faire, défaire et refaire la sienne à chaque fin d’un régime. A ce titre, la transition devrait être mise à profit pour doter le pays d’une constitution qui soit véritablement l’acte de naissance d’un Centrafrique nouveau, un acte de naissance observé, respecté et conservé par tout le peuple qui aura enfin compris son importance.

C’est à cet effet, justement, et à un moment où le pays cherche à se doter d’une constitution digne de ce nom, que le Général Lamine CISSE offre la recette en la matière aux Centrafricains en ces termes : « … Elle est aussi un moment important de la vie de la Nation en ce sens qu’elle préside la mise en place des institutions de la République et organise les rapports entre celles-ci…

Monsieur le Vice-Président de la République,

Le projet de la constitution que voici devrait, avant son adoption, faire l’objet     de  consultations    et     d’échanges approfondis au niveau de diverses entités surtout politiques, et des institutions.

A     cette     occasion, devront être exprimées les préoccupations relatives au processus électoral, à l’organisation et au contrôle des élections.

Cela en fera sans nul doute, un document consensuel parce qu’émanant d’une large réflexion concertée.

Ces concertations en amont reflèteront la dynamique unitaire autour de cette question cruciale avant que celle-ci soit matérialisée par une adoption définitive qui symbolisera l’adhésion de tout le monde à la future constitution.

Cela est d’autant plus nécessaire que, la constitution, première dans la hiérarchie des normes juridiques, est la norme de référence par excellence de toute société démocratique en ce sens que toutes les autres normes lui sont inférieures et doivent lui être conformes, sous peine de nullité » fin de citation.

A la lumière des orientations qui précèdent, orientations auxquelles nous adhérons parfaitement, il y a lieu de préciser que :

–     La Constitution est la loi fondamentale légitime d’une Nation

La constitution, comme facteur de stabilité d’une nation concède à des populations diversifiées de par leurs ethnies, leurs conceptions philosophiques, leurs religions et autres, une existence légale et une unité corporelle réelle.

La recherche du bonheur, les formes du gouvernement, le sens du devoir et des responsabilités des citoyens, la direction du pays sont autant d’éléments définis dans une constitution. L’unité du peuple américain issu de plusieurs ethnies, croyances et religions est au prix de la stabilité de leur constitution adoptée depuis 1787 et qui jusqu’aujourd’hui, n’a connu que quelques amendements seulement ;

–     La Constitution est la loi du peuple

La constitution relevant de la souveraineté populaire nationale, elle doit être le produit de la libre décision de tous les habitants du pays. Chaque citoyen doit avoir la conviction de participer à la création de sa propre constitution. C’est le seul moyen d’établir l’unité entre des populations aussi diversifiées que sont les Centrafricains.

C’est à ce niveau que les consultations et les échanges approfondis sont très déterminants pour le devenir d’une Constitution. Ces consultations devraient franchir les frontières des intellectuels pour atteindre les paysans, les différentes entités organisées de toute la République. Il s’agit d’emmener les citoyens à émettre des avis sur la direction que l’on entend donner au pays d’une part, et d’autre part, de les pousser à se sentir tous responsables et possédant les mêmes droits pour assumer le destin du pays.

Sans trop rentrer dans les détails, nous pensons que l’élaboration et l’adoption d’une constitution qui puisse survivre au-delà des régimes politiques parce qu’elle aura été une loi légitime de la nation exigeant une démarche pédagogique, des moyens et du temps. Car, le projet doit être suffisamment distribué, traduit même en sango. Des boîtes à idées devront-être placées pour recueillir les avis et attentes de la population.

Après moult crises liées à l’instabilité de nos constitutions coupées du peuple, il est de notre devoir aujourd’hui, de recommencer les fondements de notre société. La naissance d’un Centrafrique nouveau est à la portée de nos mains. C’est donc à nous de savoir où est-ce que nous allons pour découvrir le secret du bonheur.

A travers un travail de conscientisation de fonds qui se fera avant l’adoption de la prochaine Constitution, chaque Centrafricain devra se sentir l’égal de l’autre. De même que tous les Centrafricains devront avoir confiance à l’être humain, avoir le respect des libertés individuelles et avoir un idéal moral. Cette démarche permettrait de résoudre l’épineux problème de vote et de prolifération des partis politiques à consonance clanique, ethnique et régionale.

Notre grande inquiétude aujourd’hui, face aux contraintes matérielle, financière et temporelle est celle de savoir si d’ici la fin de l’année 2004, le pays sera-t-il capable de se doter d’une constitution répondant aux exigences qui précèdent où, les valeurs nouvelles, les caractères volontaires inscrits dans celle-ci doivent correspondre à l’esprit de la population centrafricaine.

Dans l’hypothèse où nous devons faire vite pour aller aux élections parce que la communauté internationale l’aurait exigée, alors, nous devons nous attendre à ce que la fin de la transition emporte avec elle sa propre constitution parce qu’elle aura été adoptée dans les mêmes circonstances que les précédentes.

En outre, comme il a été démontré que ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on améliore l’état de santé d’un malade, le peuple Centrafricain, après plusieurs échecs politiques, doit, en cette période de transition, tourner sans précipitation et sans crainte son regard sur lui-même, pour sonder la profondeur du mal, se contenir et se concerter pendant un temps raisonnable afin d’en découvrir le remède approprié. Et lorsque le remède est indiqué, il doit s’y soumettre volontairement sans qu’il n’en coûte des remous sociaux, des larmes ni de sangs au pays.

En terminant ces lignes nous osons espérer que les autorités de la transition sauront tenir compte des contributions du BONUCA et surtout de la démarche préconisée afin que le peuple Centrafricain dans son ensemble soit bien imprégné du projet de constitution avant son adoption par voie référendaire.

Fait à Bangui, le 25 Mars 2004

 

Elie OUEIFIO

5. Que faire ?

Avant d’arriver aux leçons à tirer, une question mérite d’être posée à chacun des deux camps qui s’affrontent toujours aux prétextes de défendre le peuple pendant que ce même peuple baigne dans le sang et les larmes causés par leurs atrocités politiques sans liens avec les attentes réelles dudit peuple.

  1. Au camp dit de l’opposition :

Fallait-il attendre l’année 2023 pour cette grande mobilisation contre la modification de la Constitution du 30 mars 2016, en sachant que celle-ci a commencé à être violée dès la prise de pouvoir du Président TOUADERA pour atteindre son apogée en 2020, décriée par le Cercle (mis en relief plus haut) et le compatriote Joseph BENDOUNGA par ses actions en justice à propos ? Ne dit-on pas que petit-à-petit l’oiseau fait son nid et que qui a volé un œuf volera un bœuf ? C’est chose faite.

  1. Au camp du pouvoir :

Est-ce après le premier quinquennat de gestion et de gouvernance que les obstacles et difficultés au développement se sont infiltrés dans les dispositions de la Constitution du 30 mars 2016 et que le régime s’en est aperçu en 2023 pour ainsi s’activer à la modifier aux fins de la débarrasser des virus nuisibles ? Ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir et que la meilleure prévention c’est l’anticipation ? Les faits sont là et confirment la thèse selon laquelle, écouter les conseils vaut mieux qu’offrir de sacrifice.

L’on constate et l’on remarque que de l’un ou de l’autre des deux camps, le nom du peuple centrafricain a été et est abusivement utilisé dans ces affrontements politiques divers. Mais, jamais, et au grand jamais, le peuple n’a fait l’objet d’information, de sensibilisation, de formation, d’éducation et de conscientisation de proximité de sorte à permettre à ce même peuple de prendre son destin en main et de participer activement à redresser toutes situations qui se dégradent et qui s’empirent.

Et, revenant aux leçons à tirer qui sont certes nombreuses et diverses suivant les vues du lecteur, ces leçons peuvent toutes se regrouper et se résumer de la manière suivante :

Aussi longtemps que la crise de confiance continuera de se développer parmi les Centrafricains tout en les poussant à focaliser leurs luttes politiques sur un homme et non sur un système, tous les efforts d’unité et de paix en vue du développement du pays ne resteront que de vains slogans et les virus qui nuisent à un système réapparaîtront toujours, créant des psychodrames et non de changements de régime.

Aussi longtemps que les dirigeants du pays ne seront qu’une imposition par les armes ou par les hold-up électoraux et non une volonté populaire nationale, la gouvernance ne sera que du pilotage à vue et la gestion du bradage et pillage des richesses et ressources pour remercier et contenter tous les efforts d’imposition d’un homme au pouvoir ;

Aussi longtemps que le peuple restera confiné dans l’ignorance et que son nom sera pris abusivement et outrancièrement comme prétexte de luttes politiques pour assouvir des gains partisans et égoïstes, les Centrafricains de toutes les couches socio-professionnelles et confessionnelles continueront de mourir en grand nombre faute de connaissance, suivant la parole de Dieu révélée dans Esaïe 4, 6 ;

C’est pourquoi, il est grand temps et, le temps est venu si ce n’est trop tard, pour que les Centrafricaines et Centrafricains de tout bord et, singulièrement les hommes politiques, les leaders religieux et associatifs et tous les éclairés qui drainent derrière eux de portions de Centrafricains pour des intérêts sectaires s’arrêtent et arrêtent leurs troupes respectives pour :

Prendre l’ampleur des désastres humains, matériels et autres ainsi que la mesure de la profondeur du gouffre dans lequel, ce qui reste du peuple et de la nation se retrouvent afin que ;

Chacun prenne conscience de sa part de responsabilité quel que soit le degré dans les drames qui se jouent en continuation dans le pays de sorte que ;

Convaincus et avec des cœurs et esprits désarmés et régénérés, ils puissent se tenir tous par la main pour une unité d’action à travers un grand bond ou sursaut, se retrouvant hors du gouffre et ;

S’étant pardonnés mutuellement, réciproquement et s’étant ensuite réconciliés entre eux-mêmes, et avec une confiance retrouvée et assurée ;

Ils pourront s’engager résolument dans l’amour, la vérité et la justice à la recherche de la paix et de la stabilité indispensables à ;

La promotion des actions et activités de développement pour le bonheur de tous et de chacun ainsi que pour la prospérité de la République Centrafricaine en tant que peuple et nation.

Oui, agir pour faire renaître le Capital Confiance parmi les Centrafricains est un impératif pour tous et une exigence pour les dirigeants (bergers) qui devront faire preuve de sagesse et d’intelligence aux fins de mettre un terme aux souffrances, abominations et calamités des Centrafricains à cause du pouvoir.

Les hommes passent. Le pouvoir est éternel. Mais, le pouvoir bien managé dans le sens de l’Etat, c’est-à-dire dans le sens de recherche perpétuelle du bien-être du peuple et de celui de la nation, nous éviterait la mort précoce, forcée et prématurée de nombreux Centrafricains dont les compétences sont tant attendues par le pays pour sa marche vers le développement et l’émergence.

Avec une volonté affichée et un courage nous y parviendrons assurément dans un temps relativement court.

 

Pour le CEJACC

Le Coordonnateur national

 

Elie OUEIFIO

 

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