Centrafrique : décryptage du message à la nation de l’ancien chef d’état Ferdinand Alexandre Nguendet à l’occasion de son anniversaire le 23 mai 2023

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DÉCRYPTAGE DU MESSAGE À LA NATION DE L’ANCIEN CHEF D’ÉTAT FERDINAND ALEXANDRE N’GUENDET À L’OCCASION DE SON ANNIVERSAIRE (23/05/2023)

Le 23 mai 2023, le cabinet de l’ancien Chef d’État Ferdinand Alexandre N’guendet, a fait diffuser un audio de ce dernier à l’occasion de son anniversaire. La retranscription écrite est consultable sur le site en ligne d’information à flux tendu, Corbeau News Centrafrique (CNC), notamment dans un article titré  » L’ancien chef d’État Ferdinand Alexandre N’guendet sur le point de répondre à l’appel du COFAC ? ».

Cette missive du Président N’guendet est une niche à renseignements sur l’état d’esprit de son expéditeur, sur ses intentions, sur sa vision politique et surtout sur la réponse tant attendue quant l’appel que le COFAC lui a solennellement lancé.

Pour la première fois depuis son retrait de la tête de son parti le RPR, le Président N’guendet prend la parole publiquement. Il y parle de son expérience personnelle face à une mort programmée à laquelle il a échappé in extremis. Expérience qu’il met en parallèle avec ce que vivent au quotidien les populations centrafricaines exposées à la dictature touadéro-wagnérienne. C’est là tout le sens, nous semble-t-il, de son propos  » tourbillon d’afflictions dans lequel est englué notre pays, la République centrafricaine ».

Après avoir relevé la caducité de l’APPR, de la feuille de route de Luanda ainsi que de la légalité du régime de Bangui; et après avoir constaté la banalisation par Touadéra via ses milices et les Wagner des violations des droits de l’homme, devenues systémiques; il en conclut de façon rédhibitoire que tous ces éléments factuels  » _interdisent désormais toute possibilité d’une sortie politique pacifique_ ».
De façon claire, sans ambages, le Président N’guendet assume ici la nécessité rationnelle et l’obligation politique d’un coup de force contre Touadéra dont le régime a définitivement basculé dans la dictature la plus abjecte.

La citation sur laquelle porte actuellement son introspection et sa réflexion profonde confirme sans l’ombre d’un doute sa volonté manifeste de mettre fin au règne de Touadéra et des Wagner pour rétablir la paix. Ainsi rappelle-t-il que la  » paix est le premier don que le Seigneur nous a apporté etc’est la première tâche que les chefs des nations devront poursuivre ». Il est évident que le Président N’guendet s’inclut dans cette catégorie des « chefs des nations » à qui il incombe le devoir supérieur, historique et moral de rétablir la paix. Et ce, malgré la  » polycrise (…) difficilement curable ». C’est une dynamique quasiment théologique voire eschatologique.

Certains paragraphes du message sont sans équivoques, traduisant le fait que l’homme participe d’une stratégie savamment réfléchie avec une mécanique bien huilée. Ainsi apprend-on qu’en lâchant son appareil politique qu’est le RPR, le Président N’guendet s’était en fait déjà constitué une « war-room », un cabinet quasiment présidentiel pour gérer les affaires courantes entre aujourd’hui et l’assaut final dont parle le COFAC.

Au-delà du cabinet présidentiel qu’il s’est constitué et continue certainement à étoffer, il transparait dans ses propos l’existence de soutiens multiples et multiformes, non seulement pour la préparation du coup de force pour dégager les Wagner et lettre fin irréversiblement à la dictature de Touadéra avec son flot de violations des droits humains, de viols sur femmes et les enfants; mais aussi pour la gestion de la transition en bonne intelligence avec les partenaires traditionnels de la RCA. D’où les surprenants « vive la solidarité nationale » et « vive la solidarité Internationale ».

La décision finale de l’ancien Chef d’État se devine aisément avec les derniers mots de son message notamment quand il dit « vive la responsabilité ». En effet, pourquoi mettre en exergue la « responsabilité » (historique), sinon pour justement l’assumer le moment venu? Désormais la question n’est plus de savoir si le Président N’guendet va accéder à la demande du COFAC de prendre la tête des opérations et de diriger la Transition. La question est dorénavant de savoir quand est-ce qu’il fera son annonce officielle d’assumer ses hautes fonctions.

Il est maintenant clair que le Président N’guendet a d’ores et déjà un pied dans les souliers de futur Président de la Transition.

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