Centrafrique : Déclaration à la nation de l’ancien président de la République Ferdinand Alexandre Nguendet, chef d’état de transition

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MESSAGE À LA NATION DU PRÉSIDENT DE TRANSITION, FERDINAND ALEXANDRE N’GUENDET

Centrafricaines, Centrafricains
Très chers compatriotes,

L’heure est grave, je dirai même, elle est extrêmement grave. La République centrafricaine, notre unique et chère Patrie, celle de Barthélemy Boganda, de Abel Goumba, de David Dacko, de Jean – Bedel Bokassa, de André Kolingba, de Ange Félix Patassé, de François Bozizé Yangouvonda et de nombreux martyrs est aujourd’hui en danger. Danger d’éclatements du fait de permanentes violences et d’éternels affrontements intercommunautaires savamment planifiés, organisés, financés et entretenus par le pouvoir illégitime du président Faustin Archange Touadéra. Danger de sa recolonisation pure et simple par des mercenaires du Groupe Wagner et rwandais. Danger de sa totale disparition du fait de la grande braderie de ses ressources naturelles et foncières par l’Imposteur de Bangui, celui-là même qui n’a jamais été élu mais qui a plutôt été déclaré élu par l’ANE avec seulement 17% du corps électoral à l’issue des élections groupées du 27 décembre 2020, singulièrement marquées par de graves irrégularités qui ont fini par leurs ôter toute crédibilité et desquelles plus de 300.000 Centrafricains ont été délibérément exclus.

Depuis sa prise de fonctions, le 30 mars 2021 à ce jour, il ne se passe jamais un seul jour sans que les fils et les filles de Centrafrique ne soient battus, brimés, humiliés, torturés, rackettés, assassinés, contraints à de constants déplacements, souvent obligés de trouver refuge en brousse et d’y vivre comme des animaux. Fin masochiste, par des méthodes staliniennes et un règne de terreur, il a réussi à restreindre les libertés de réunion, suspendre les manifestations publiques, contrôler les médias et lancer la chasse aux opposants, les contraignant d’abord à la clandestinité, puis à l’exil. Ces exactions, ces crimes de guerre, ces crimes contre l’humanité et ces entorses inadmissibles à la démocratie sont le fait des mercenaires du Groupe Wagner et des rwandais. Ce sont aussi les actes de mal gouvernance de Faustin Archange Touadéra dont sont victimes la classe politique, les représentants de la société civile, les professionnels des médias et notre peuple, de l’est à l’ouest du sud au nord, qui pourtant aspirent légitimement à la paix sur sa propre terre, celle de ses ancêtres, à la justice, à la sécurité, au développement harmonieux et durable.

En dépit de maints appels des partis politiques de l’opposition démocratique, des associations de la société civile et des groupes armés rassemblés au sein de la Coalition des Patriotes pour le Changement au dialogue politique inclusif, et malgré l’un des avis de la Cour Constitutionnelle l’invitant poliment à se soumettre à cet exercice, ce President est resté fort étonnement autiste. Son refus est un mépris inacceptable pour notre peuple détenteur du pouvoir souverain, dans tout Etat qui se dit et se veut démocratique comme le nôtre, depuis l’avènement du pluralisme politique dans notre pays avec l’organisation des élections démocratiques de 1993.

Pis, après avoir limogé la présidente de la Cour Constitutionnelle, Mme Danièle Darlan, qui s’est farouchement opposée à sa volonté de réécrire une nouvelle constitution afin de s’octroyer une présidence à vie et à son projet de loi opaque et criminelle sur la cryptomonnaie, d’une part, et faisant suite à la mise en place d’une cour constitutionnelle aux ordres, d’autre part, le voilà qui déclare la guerre au peuple centrafricain en convoquant le corps électoral pour un référendum constitutionnel, le 30 juillet 2023.

Fort de l’assurance-vie qui lui est garantie par la présence des « affreux blancs » du Groupe Wagner et des mercenaire rwandais, de la particulière collaboration avec la représentante de la Minusca et rassuré à jamais par la traque policière aux opposants et le rétrécissement de l’espace civique et médiatique, Monsieur Faustin Archange Touadéra veut briguer un 3ème mandat, en flagrante violation des dispositions de la constitution du 30 mars 2016 et en contradiction avec sa prestation de serment.

Face à ces dérives dictatoriales, aux affrontements armés récurrents dans toutes nos provinces, à la généralisation de l’insécurité sur toute l’étendue du territoire avec leurs lots de pertes en vies humaines, de blessés et de deuils sans fin dans les familles de nos FACA, à la destruction d’une bonne partie du faible tissu économique, à la captation et la braderie de nos ressources naturelles et foncières, à la désorganisation de l’administration publique, au clientélisme et à la destruction du système éducatif et la déliquescence très avancée des structures de santé devenues de véritables mouroirs, un Collectif des Officiers Libres des Forces Armées Centrafricaines a pris la résolution de me lancer, il y a quelques jours, un appel solennel, patriotique et pressant afin de prendre la tête de leur mouvement de libération nationale.

Devant l’extrême gravité de la situation politique que vit la République et face à la misère inouïe imposée à notre peuple, j’ai décidé de répondre favorablement à leur sollicitude, tel un gladiateur prêt à descendre dans l’arène pour lever l’affront subi, soigner les plaies ouvertes, faire cesser les armes, favoriser le retour de tous les exilés sans exclusive, organiser un dialogue politique inclusif, réconcilier les Centrafricains entre eux, redonner à la République ses lettres de noblesse et la rétablir à sa juste place dans le concert des nations civilisées.

Dès à présent, et à cet instant où je fais cette déclaration historique, je m’engage solennellement et j’engage ma vie, ma force et toute mon énergie au service de mon pays. Pour cela, j’invite toutes nos forces de défense et de sécurité intérieure, officiers généraux, officiers supérieurs, sous-officiers et hommes de rang, à se joindre à moi pour éjecter Monsieur Faustin Archange Touadéra du pouvoir, et chasser les mercenaires du Groupe Wagner et rwandais de la terre de nos ancêtres et de nos aïeux.

J’exige donc la démission de ce Président illégitime au plus tard le 1er juillet, faute de quoi il assumera toutes les conséquences de son entêtement habituel.

D’ores et déjà, je déclare très sentencieusement que cette lutte qui démarre au moment où je parle, ne doit pas être l’affaire exclusive du COFAC avec les groupes politico-militaires de la CPC, sous le haut commandement de Ferdinand Alexandre Nguendet, entourés de quelques cadres engagés ; elle doit aussi concerner toutes les forces vives de la nation, à savoir les partis politiques, de l’opposition démocratique comme de la majorité présidentielle, toutes les associations de la société civile, les confessions religieuses, les syndicats, et toutes les plateformes des femmes, des étudiants et des élèves. En somme, j’ordonne une véritable insurrection populaire contre le régime illégitime, tyrannique et criminel de l’Imposteur Touadéra.

Comme l’avait si bien dit le président B. Boganga, « De nos ancêtres, la voix nous appelle ». Dans nos préfectures, nos sous-préfectures, nos communes et nos villages, le moment est venu de nous lever pour briser la misère et la tyrannie et brandir l’étendard de la Patrie ensanglantée, humiliée, fracturée, exploitée, asservie et envahie par les mercenaires du Groupe Wagner et rwandais. A l’exemple du roi Guézo du Bénin, l’heure est venue pour que tous les fils et toutes les filles de la République Centrafricaine se mettent ensemble afin de boucher les trous de la jarre percée et sauver la République des eaux puantes de la honte et la précipiter dans la caravane du progrès dans l’unité, la paix, la dignité, l’ordre et le travail.

Je voudrais enfin rassurer le peuple centrafricain de ma détermination à préserver la quiétude nationale, à ne tolérer aucune chasse aux sorcières et à accomplir ma mission libératrice pour le bénéfice du peuple centrafricain.

L’ordre sera rétabli et règnera sur toute l’étendue du territoire national; l’inobservance des consignes militaires sera punie avec la dernière rigueur; je m’y engage.

A tous les pays frères de la sous-région CEMAC, de la CEEAC et de la CIRGL dont la sûreté nationale était sérieusement menacée de déstabilisation par Touadéra et ses mercenaires du Groupe Wagner, j’annonce le rétablissement de la sécurité à toutes nos frontières communes et la libre circulation des biens et des personnes. Le temps est venu de renouveler nos engagements mutuels sur les questions stratégiques et d’intérêts communs.

A la communauté internationale et aux partenaires traditionnels et historiques de notre pays, en particulier la France, j’affirme mon attachement à la solidarité internationale, tout en leur garantissant que tous les accords et traités seront préservés, à l’exception de tout ce que Touadera et ses complices avaient conclu dans le doute et l’opacité.

Que Dieu vous bénisse !
Qu’Il bénisse la République centrafricaine et son peuple !

Vive la République !

Fait à Bangui, le vendredi 02 Juin 2023

Ferdinand Alexandre N’guendet,
Chef d’État de Transition

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