Centrafrique : de l’Angola à l’ONU, comment Touadéra va défendre son plan de sortie de crise

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15 septembre 2021 à 10h30
Par Jeune Afrique

Faustin-Archange Touadéra à l’ONU en septembre 2019

Pour trouver une issue à la crise centrafricaine, le présdent Faustin-Archange Touadéra compte faire pression sur ses partenaires. JA dévoile son agenda, de Luanda à New York.

Selon nos informations, c’est par un vol spécial que Faustin-Archange Touadéra (FAT) a prévu de se rendre le 16 septembre à Luanda pour participer au sommet de la Conférence internationale pour la région des grands lacs (CIRGL). Initialement prévue pour le 13 du même mois, la rencontre sera consacrée à la crise qui touche actuellement la Centrafrique et les débats seront dirigés par le président Joao Lourenço et son ministre des Affaires étrangères, Téte António.

Faustin-Archange Touadéra sera accompagné par sa ministre des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo Temon. Cette dernière travaille depuis avril avec ses homologues de la CIRGL et de la CEEAC (dont plusieurs membres, comme le Tchad, sont invités en Angola) à élaborer une feuille de route pour sortir de la crise actuelle. Celle-ci doit être présentée aux chefs d’État présents à Luanda pour validation.

Pression sur les pays voisins

Selon nos sources, cette feuille de route reprend en grande partie les conclusions des discussions de 2019 entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés qui sévissent dans le pays. Mais Bangui est cette fois bien décidé à mettre la pression sur ses partenaires et voisins pour obtenir le respect du texte qui sera adopté. La diplomatie centrafricaine espère ainsi obtenir un soutien accru du Tchad et du Soudan dans sa lutte contre les groupes armés, lesquels profitent régulièrement de bases arrières dans ces deux pays.

FAUSTIN-ARCHANGE TOUADÉRA REFUSE LA PRÉSENCE DE BOZIZÉ PENDANT LES NÉGOCIATIONS

Si la CIRGL, aidée par la CEEAC et le président de sa Commission, l’Angolais Gilberto Da Piedade Verissimo, espère relancer le dialogue entre certains groupes armés et le gouvernement centrafricain, ce dernier estime que les six d’entre eux ayant intégré la Coalition des patriotes pour le changement (CPC, entrée en rébellion en décembre 2020) ne devraient pas prendre part aux discussions. Selon nos informations, les huit autres groupes signataires des accords de paix dits de Khartoum, conclus en février 2019, doivent en revanche faire partie des négociations.

Le cas Bozizé

Le cas de François Bozizé, coordinateur de la CPC, sera également débattu à Luanda. Selon nos informations, la CIRGL et la CEEAC privilégient pour le moment la solution qui consiste à trouver un lieu d’exil pour l’ancien président centrafricain. Ce dernier ne devrait pas, en tout cas, prendre part à un futur dialogue de sortie de crise.

À LIRE François Bozizé au cœur de discrètes discussions entre le Tchad et la Centrafrique

Son successeur, Faustin-Archange Touadéra, qui reste officiellement à l’écart des négociations sur cet éventuel lieu d’exil, refuse en effet sa présence, considérant que son cas relève de la justice – Bozizé est visé par un mandat d’arrêt de l’ONU et recherché par la justice centrafricaine.

Assemblée générale de l’ONU

Au terme du sommet du 16 septembre, le chef de l’État centrafricain a prévu de regagner Bangui le soir-même. D’après nos informations, il s’envolera pour les États-Unis le 18 septembre afin de participer à l’Assemblée générale des Nations unies, dont le débat général se tiendra du 21 au 27 septembre. FAT y abordera de nouveau le sujet de la crise centrafricaine et tentera de plaider pour un assouplissement de l’embargo sur les armes appliqué à la Centrafrique.

En raison des contraintes sanitaires en vigueur à New York, il ne sera accompagné que d’une délégation restreinte composée de sa ministre des Affaires étrangères et de son ministre directeur de cabinet, Obed Namsio.

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