Centrafrique : D’après le Président de l’URCA « …la RCA a cessé d’être un pays normal depuis longtemps”

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Le discours que le Président de l’URCA, Anicet Georges Dologuélé, avait prononcé hier, 25 Janvier 2017 à l’Assemble Nationale en présence de la directrice générale du Fonds Monétaire International, Mme Christine Lagarde, a ceci de particulier qu’il est rare qu’un discours prononcé par un politicien puisse avoir un contenu qui soit aussi clairement à l’antipode de la politique politicienne.

Anicet Georges Dologuélé a non seulement argumenté en faveur d’un PLAN MARSHAL pour la Centrafrique mais surtout, il a offert à l’opinion quelques clés essentielles pour comprendre la situation économique et financière de la Centrafrique, au jour d’aujourd’hui :

« 26 000 fonctionnaires et agents de l’Etat …dont la communauté internationale paie les salaires depuis 4 ans. »

« Une vingtaine d’entreprises contribue aujourd’hui pour près de 65% des recettes fiscales. »

Etc…

D’après le Président de l’URCA « …la RCA a cessé d’être un pays normal depuis longtemps”. Certes, mais celui dont le rôle est de mettre fin à cette exception centrafricaine en l’occurrence le Président Touadéra ne voit pas les choses de cette manière-là. Lui se croit à la tête d’une présidence normale, minimisant ainsi la gravité de l’état déjà catastrophique dans lequel se trouve la Centrafrique. Surtout, cette situation ne pourra aller qu’en s’amplifiant si aucune action radicale et soutenue ne soit initiée par lui et son gouvernement.

Par ailleurs, une Présidence normale justifie notamment le maintien du statuquo voire une bonification des émoluments et avantages dont bénéficient ceux qui détiennent les leviers de ce qui reste encore de pouvoir en Centrafrique. C’est donc cette logique de prédation tous azimuts qui a été à la base de l’augmentation des fonds spéciaux alloués au Président de la République et au Premier Ministre.

« Une classe politique plutôt concentrée sur les avantages que confèrent les fonctions d’état » a écrit Anicet Dologuélé. Ce qui corrobore les observations de Gérard Grellet lorsqu’il soutenait que « Les Français ne sont restés pas dans le pays pour les ressources naturelles dont il regorge – trop peu nombreuses et trop loin des cotes maritimes. Ils sont restés plutôt pour soutenir la « classe politique », la bureaucratie croissante, qui, compte tenu de la pauvreté du pays, a besoin d’un soutien extérieur pour exploiter la paysannerie (Tricontinental, 1981). »

Enfin Anicet Dologuélé a affirmé que « La faiblesse institutionnelle de notre administration risque de constituer un frein très sérieux à la mobilisation des 2 200 Milliards de Dollars généreusement annonces à Bruxelles ». Ce qui devrait être la préoccupation première d’un Président qui tient à sortir son pays de la misère mais, à l’évidence, pour Touadéra, la priorité des priorités c’est l’augmentation des fonds spéciaux octroyés à la Présidence de la République et aux membres de son gouvernement ainsi que l’accroissement du nombre de ses maitresses.

NON, TOUADERA N’EST PAS L’HOMME QU’IL FAUT POUR DIRIGER UN PAYS EN FAILLITE COMME LA CENTRAFRIQUE.

OUBANGUIENNEMENT,
JK

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