Centrafrique : « comment un budget ne peut – il pas prévoir des investissements devant générer des recettes? », selon le député sortant de Mala Jean – Pierre Mara

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Chers Compatriotes,

La gestion catastrophique de ce pays par nos propres élites et par ceux – là même que la transition accompagnée par les diplomates français nous ont légués me fait honte pour la France qui les a soutenus (Voir le Livre Un Intermède Centrafricain).

Ces Elites sont en fait « des fabriqués » sans odeur ni couleur, dont la raison d’être est juste de prendre ce qu’un Etat offre comme avantage. Moi qui suis un Ingénieur et non un spécialiste de l’Economie et des Finances, me retrouve devant une épineuse question : où sont les Centrafricains bardés de Doctorats ou tout autre Diplôme en Economie et Finances publiques ?

Depuis hier, j’ai d’abord lu la note du ministre des finances et du budget Hervé Doba, une personnalité qui avait été présentée, tout comme il a été pour Dondra en son temps, comme l’un des meilleurs experts en Finances et en Gestion.

Ceci dit, un budget est un acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les dépenses annuelles d’un État et d’autres institutions nationales, assujettis aux mêmes règles de répartition de crédits de fonctionnement et d’investissement. De ce fait, l’État est un acteur économique important dont le budget a une influence à la fois économique et sociale, avec un impact direct sur la vie de toute la communauté nationale. Ses recettes se différencient de celles des autres organismes publics en ce qu’elles proviennent de deux sources : les recettes fiscales et les recettes non fiscales.

Les recettes fiscales, c’est-à-dire les impôts et autres taxes douanières à l’importation, forment au moins 95 % des recettes totales d ’un Etat. Et, les recettes non fiscales sont principalement les revenus du patrimoine de l’État, les revenus de l’activité industrielle et commerciale de l’État, les rémunérations des services rendus (redevance audiovisuelle par exemple) et les emprunts contractés par l’État.

Mais pour qu’il y ait une entrée importante de l’impôt, l’Etat doit s’organiser et protéger les contribuables ou les payeurs d’impôts. Organiser signifie créer l’environnement qui permet à tout contribuable d’impôt particulièrement aux entreprises de se créer et de bien fonctionner. Bien fonctionner pour une entreprise suppose une clientèle avec un pouvoir d’achat, des routes bien entretenues et surtout de l’énergie pour produire 7 jours sur 7,  24 heure sur 24.

Les impôts sur la consommation, c’est-à-dire la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) et la Taxe Intérieure de Consommations sur les Produits Énergétiques  ou  Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers sont engloutis dans les poches obscures. Les prélèvements sur les revenus : l’impôt sur le revenu (IR), l’impôt sur les sociétés (IS) et pour les revenus des personnes qui exercent une profession commerciale, industrielle ou artisanale à leur compte, l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC)  DOIVENT tous être organisés.

En RCA, le gouvernement confond la gestion d’un État à de l’aumône où on attend que les Wagner protègent pour rester au pouvoir sans savoir comment faire entrer des taxes pour les payer. C’est une situation inédite, insoutenable. D’ailleurs n’est-ce pas le Ministre de l’économie numérique qui avait déclaré lors du vote de la Loi sur le Bitcoin que l’Etat doit trouver des voies et moyens pour contourner la banque centrale et le paiement des taxes?

Ce pays invente sa tombe tous les jours. Le résultat est un budget qui est en fait un Rapport des dépenses d’une petite PME, pas plus.  Sinon, aidez-moi à trouver les lignes sur les investissements et les actions pour encourager la création d’entreprises  ou encore les lignes sur les investissements permettant de faciliter la création de structures de productions. J’entends par là, des lignes du budget qui permettent la relance des secteurs de productions agricoles,  du traitement de la viande de Bœuf, de la création d’école de taillerie de diamant, des entrepreneurs du transport de céréales, maïs et de son traitement, ..

Voilà des entreprises qui pourront employer des gens qui vont payer des impôts. Je suis particulièrement intéressé par  lire un jour que l’Etat Centrafricain budgétise un soutien des entrepreneurs de production du manioc à hauteur 1.000.000.000 CFA par an sur 5ans afin de leur permettre de se doter de machines pour produire du manioc propre devant servir à nourrir 100 000 personnes dans les régions inaccessible, ou encore doter des abattoirs  d’équipements de tannerie issue de ce secteur, sachant que les abattoirs emploient des payeurs des impôts et paient aussi des impôts sur les revenus des sociétés.

Une dernière frustration concerne le rapport de la commission des finances de l’Assemblée nationale. A la lecture du document, je me rends compte que les commentaires exprimés par la Commission des Finance revêt un caractère  de demande de justification que de contribution à des prévisions : un Budget est une prévision. Le rapport ici serait mieux indiqué pour une analyse de reddition de comptes. Mais sur ce point, j’ai de la peine dans la 6ème législature, car la compréhension que nous avons du budget diffère selon nos considérations politiques.

Comment alors croire les cris du gouvernement selon lequels les caisses de l’Etat sont vides, alors que le budget de l’Etat ne prévoit pas des Investissements qui doivent générer des Recettes?

Jean-Pierre MARA

Ingénieur en Télécommunication,

Ancien Député

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