Centrafrique : comment l’ambassadrice Patricia Mahoney peut – elle continuer de fréquenter un allié du Groupe Wagner ?

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D’après La Renaissance, l’Imposteur de Bangui, un certain Faustin – Archange Touadéra a reçu en audience, le lundi 23 janvier 2023, l’ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique en Centrafrique Mme Patricia Mahoney. La diplomate est venue remercier son hôte pour le partenariat, l’amitié qui caractérisent la coopération entre les deux pays, et, pour lui présenter le nouveau coordinateur en charge du programme d’assistance dans le domaine de DDRR. Face à la presse, Mme Patricia Mahoney a déclaré que l’assistance des Etats-Unis d’Amérique dans le cadre du DDRR démontre leur engagement pour l’avancement du processus de la paix en Centrafrique. « Je crois que nous pouvons travailler ensemble dans le domaine de l’expertise, de l’assistance et du conseil dans le processus de DDRR », a conclu la diplomate américaine.

Fier de cette visite, l’Imposteur de Bangui a tweeté sur sa page ce qui suit : « J’ai reçu aujourd’hui à 17 heures au palais de la Renaissance Mme Patricia Mahoney, ambassadrice des Etats – Unis d’Amérique en Centrafrique. La diplomate Patricia Mahoney est venue me rappeler l’engagement des Etats – Unis envers mon pays dans le cadre du processus du DDRR ». Quelques jours plutôt, au sortir d’une audience qui lui a été accordée par le ministre des affaires étrangères et des centrafricains de l’étranger Mme Sylvie Baïpo – Témon, la diplomate américaine s’est exclamée en ces termes : « Un grand merci à la ministre des Affaires étrangères Sylvie Baipo-Temon pour les discussions ouvertes et engagées lors de sa visite à Washington les 19 et 20 janvier, pour discuter des intérêts communs et des progrès en matière de paix et de stabilité en RCA. Nous convenons que notre principal objectif commun doit être la promotion de la paix et de la prospérité des Centrafricains ».

Tous ces propos qui témoignent de l’existence d’une coopération apparemment bien chaleureuse et si agissante entre les deux pays, ne cessent de soulever de vives polémiques au sein de la majorité des Centrafricains. Si cet état de fait ne peut que satisfaire tous les communicants du pouvoir de Bangui qui se sont immensément réjouis de la présence, sur le sol natal du démocrate Abraham Lincoln, du voleur des catastrophiques élections groupées du 27 décembre 2020, et de la participation effective de l’allié du Groupe Wagner au 2ème sommet Etats – Unis / Afrique, tenu à Washington du 13 au 15 décembre 2022, il ne peut que provoquer l’ire de tous les Combattants de la Liberté, des partis politiques de l’opposition démocratique et de toutes les associations de la société civile dignes de ce nom. Pour avoir été soutenus dans leur quête pour l’avènement du pluralisme démocratique dans leur pays, de 1990 à 1993, par les Etats – Unis d’Amérique et feu l’ambassadeur Daniel Howard Simpson, ceux – ci ne comprennent pas cette diplomatie de collaboration active avec un assassin de la Démocratie et cette politique de l’omerta sur ses multiples actes de graves atteintes aux droits de l’homme, en association avec des criminels du Groupe Wagner, exigent des explications à ce sujet aux plus hautes autorités américaines et vont interpeller dans les tout prochains jours le sénateur américain Bob Menendez, président de la commission sénatoriale des affaires étrangères.

En effet, au lendemain des violences et du massacre du 20 octobre 2022, lors de la manifestation organisée par « Succès Masra », Bob Menendez a demandé au chef de l’Etat « de prendre des mesures pour garantir la responsabilité, et l’a exhorté à « réduire les tensions », dans une lettre dont nous avons obtenu copie, en ces termes :

« Je vous écris avec une profonde inquiétude au sujet de la violence qui s’est produite le 20 octobre, et je vous demande instamment de prendre des mesures pour garantir la responsabilité en invitant un organisme international indépendant et crédible, ayant fait ses preuves, à enquêter sur les événements de ce que les Tchadiens appellent maintenant le « jeudi sanglant ». Je vous exhorte également à réduire les tensions en annonçant que vous ne vous présenterez pas aux prochaines élections, conformément aux principes de l’Union africaine interdisant aux dirigeants de transition de participer en tant que candidats aux élections qu’ils organisent. »

Puis, le sénateur a déploré le « recours à la force » :

« Selon certains témoignages, les forces de sécurité sous votre contrôle ont tué plus de 100 personnes qui protestaient contre la prolongation de votre mandat et votre refus de vous récuser en tant que candidat à la présidence. Plusieurs manifestants ont été tués devant l’ambassade des États-Unis. Les forces de sécurité auraient arrêté jusqu’à mille autres personnes dans les jours qui ont suivi la manifestation, et ces personnes sont toujours détenues au secret. On ne sait toujours pas où se trouvent nombre de ces civils, dont plus de 20 membres de partis d’opposition arrêtés au siège d’un parti d’opposition le 21 octobre. Le recours à la force meurtrière contre des civils qui protestaient contre les résultats d’un dialogue national étroitement contrôlé et non inclusif a marqué un tournant tragique dans l’histoire du Tchad. La réponse de vos forces de sécurité, ainsi que votre récente proposition d’interdire les partis politiques dont les membres ont participé aux protestations, est un signal troublant d’une volonté d’utiliser la peur, la violence et la répression pour écraser les opinions dissidentes, et soulève de sérieux doutes quant à votre engagement à permettre des élections libres et équitables. »

Enfin, il a insisté sur une enquête approfondie :

« Une enquête approfondie est essentielle pour que les responsables des décès et des disparitions qui ont abouti à la pire journée de carnage au Tchad depuis des décennies soient tenus pour responsables. Je note votre soutien à une enquête menée par la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC). Pour s’assurer que cette enquête révèle tous les faits et respecte les normes de preuve pour d’éventuelles poursuites, la CEEAC devrait s’associer au Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), au Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale, ou à une autre institution ayant l’expérience des enquêtes et de la documentation des atrocités de masse. »

Fort de cette sortie médiatique saluée chaleureusement par tous les Combattants de la Liberté, tous les Démocrates et tous les Défenseurs tchadiens des droits de l’homme, en considération de ce qui s’impose dorénavant comme une jurisprudence, et au lendemain de la reconnaissance par les Etats – Unis du Groupe Wagner, allié de l’Imposteur de Bangui, comme « une armée de la terreur au service d’un Etat », il est urgentissime que toutes les forces vives de la nation, le BRDC et le CRT s’imprègnent de l’exemple tchadien pour implorer et solliciter l’intervention du sénateur américain Bob Menendez, dans les meilleurs délais, en se fondant sur le Rapport du Groupe des Experts de l’Onu, du 21 juin 2021, sur les violations des droits de l’homme, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis en Centrafrique par ces mercenaires du Groupe Wagner, déployés dans le pays pour combattre des Centrafricains et des Centrafricaines qui s’opposent énergiquement au règne de la terreur imposé par un certain Touadéra, suite à son dernier holdup électoral.

Alors, les Etats – Unis n’auront qu’à cibler le régime de Bangui dans les meilleurs délais et à prendre des sanctions de dernière rigueur contre l’Imposteur de Bangui et tous ceux qui l’ont aidé à aider le Groupe Wagner  à sévir. Car, pour les Etats – Unis qui ont décidé de mettre cette entité sur leur liste des organisations criminelles transnationale, le Groupe Wagner signifie désormais une réalité :

« Wagner est une organisation criminelle terroriste, tout le monde le voit.  Elle fonctionne en terrorisant la population, commet des atrocités incroyables en Ukraine actuellement mais ailleurs aussi, avec une activité totalement génocidaire : on rase des villes, il y a des meurtres systématiques de civils, de femmes, d’enfants, des viols.

Deuxièmement, c’est un message envoyé au monde sur la vraie nature du groupe. Il rétablit la vérité par rapport aux propos totalement édulcorés de Vladimir Poutine. Wagner est une organisation paramilitaire et terroriste, elle pratique la terreur et elle agit “officiellement” ou presque : Evgueni Prigojine, (le dirigeant du groupe Wagner ndlr), se targue maintenant d’être mandaté par la Russie, alors qu’il y a quelques mois encore, Vladimir Poutine prétendait n’avoir jamais entendu parler de Wagner. Là, nous voyons bien que c’est une armée de la terreur au service d’un État. En Ukraine, nous parlons d’une armée de 50 000 personnes et l’essentiel sont des prisonniers qui sont sortis des prisons russes pour rejoindre Wagner. Ce sont des gens sans foi ni loi, qui sont payés pour tuer, pour violer et qui se paient sur la bête, avec des pillages. Nous ne sommes plus du tout dans le cadre des règles de la guerre. Wagner commet des crimes de guerre en permanence. C’est assez nouveau, cette arrivée du privé qui vient doubler un État et qui vient faire la guerre, de la pire des manières, en son nom. Désigner Wagner comme organisation criminelle indique à tous ceux qui voudraient recourir à leurs services, en Afrique ou ailleurs, que cette organisation est absolument sulfureuse et reconnue par la communauté internationale comme dangereuse et devant être poursuivie.

Troisièmement : il y a des sanctions, notamment financières », d’après Dominique Simonnet, journaliste spécialiste en politique américaine.

Jean – Paul Naïba

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