CENTRAFRIQUE-COBAC/BEAC: COMMENT LA RCA RISQUE DE PERDRE BÊTEMENT D’IMPORTANTS POSTES DE RESPONSABILITÉ QUI LUI REVIENNENT POURTANT DE DROIT?

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La direction tournante des institutions et organes de l’organisation communautaire CEMAC, entendez Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, décidée lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEMAC organisé à Bangui en janvier 2010, semble tourner en défaveur de la République centrafricaine depuis l’époque Bozizé avec comme Premier ministre, chef du gouvernement, un certain Faustin-Archange Touadéra. La RCA, qui avait non seulement accueilli le sommet sur son sol mais qui, de surcroît, exerçait la présidence en exercice de la CEMAC dont le siège se trouve comme par hasard à Bangui, avait perdu la présidence de la Commission de la CEMAC et celle de la BDEAC. Par la faute des deux têtes de l’Exécutif de l’époque qui étaient incapables de faire un choix pertinent des hommes qu’il fallait aux postes indiqués, ce qui avait profité aux larrons d’autres pays. Cette situation risque de se passer en 2020.
En effet et de sources introduites, le secrétariat général de la Commission bancaire en Afrique centrale (COBAC), un organe de la CEMAC et gendarme des banques en Afrique centrale, revient de droit à la RCA en ce début d’année 2020. Mais le pays ne peut désigner un cadre de valeur du pays pour diriger cet organe pour une seule raison: le NON PAIEMENT DES COTISATIONS STATUTAIRES PAR LE RÉGIME TOUADÉRA. Comme si ces cotisations coûtaient les yeux de la tête !
Les mêmes sources indiquent que les autorités politiques, diplomatiques, financières et monétaires du pays étaient pourtant bien informées depuis 2019 que la direction de la COBAC revenait à la RCA à partir de 2020 mais qu’à défaut de paiement desdits arriérés de cotisations statutaires, le pays risquait de perdre le poste, conformément aux textes organiques de la CEMAC et de la COBAC. Mais irresponsables comme elles sont, les autorités centrafricaines ont purement et simplement négligé l’information à valeur d’avertissement sur les conditions légales pour la désignation du Centrafricain devant prendre la tête de la COBAC, comme si les fonctions de SG de la COBAC étaient minimisables.
Et comme « quelqu’un laisse, quelqu’un prend » comme dit la chanson, c’est un autre pays membre de la communauté, le Congo en l’occurrence, qui pourrait de prendre la place qui revient pourtant de droit à un Centrafricain. Sommes-nous encore un Etat?
Qu’a fait Touadéra des recettes propres du pays générées par la prouesse des douanes et des impôts et qui dépassent la centaine de milliards par an, au moment où la communauté internationale assurait le paiement des salaires et des arriérés des salaires et pensions pendant les quatre années de son pouvoir, pour ne pas payer les cotisations dues aux organisations sous-régionales, régionales, internationales et mondiales dont la RCA est membre? Qu’a fait Touadéra des sept (7) milliards de FCFA que lui avait laissés la cheffe d’Etat de transition Mme Catherine Samba-Panza lors de leur passation de pouvoir?
Il n’ya pas longtemps, la RCA était interdite du simple droit à la parole au sein des instances de l’Onu à cause du non paiement des arriérés des cotisations statutaires dues à l’organisation mondiale. La situation continue d’indifférer les princes qui nous gouvernent.
La RCA a perdu plusieurs occasions pour défendre sa cause auprès d’importantes instances et institutions intergouvernementales et/ou organisations internationales comme la francophonie (OIF), l’UNESCO, l’Union africaine, etc., obtenir des postes de responsabilité à l’internationale, à cause non seulement du défaut de versement des cotisations statutaires, mais de non-présentation des candidatures centrafricaines, par pure mauvaise foi, tribalisme, mauvais coeur et égocentrisme. Conséquence: le pays est sous-représenté dans les institutions sous-régionales, régionales et internationales.
Des postes qui reviennent de droit aux Centrafricains sont régulièrement occupés par des expatriés, parce que les autorités du pays n’ont pas trouvé des parents et amis politiques ayant le profil pour occuper les postes.
Plus grave, même au niveau de la Direction nationale de la BEAC à Bangui, le poste de 2è Adjoint du Directeur National est vacant depuis le mois d’août 2019, comme s’il n’y avait aucun Centrafricain capable d’assumer cette fonction. Est-ce normal? Et des rumeurs qui circulent dans Bangui font état de ce que c’est un Tchadien qui viendrait occuper ce poste qui revient pourtant traditionnellement à un Centrafricain, chez nous, simplement parce que, au niveau du gouvernorat de la BEAC à Yaoundé, « la nature a horreur du vide ».
Pauvre RCA ! Etat failli ou qui n’existe nulle part. A qui la faute? De quoi mourir de honte.
Les incapables doivent partir.
Jean Bedel Dinga-Kpilè
Source: MEDIAS+

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