CENTRAFRIQUE: CENTRAFRIQUE: Politique : Touadéra se rétracte et décide de reporter la nomination d’un nouveau PM ou le remaniement gouvernemental aux calendes grecques ….

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Telle est la dernière information en possession de tous les combattants de la liberté et de la démocratie et émanant des sources très proches de la présidence de la République, des états – majors des différents partis politiques tant de la majorité présidentielle que de l’opposition, des représentations diplomatiques, des chancelleries et des sièges des principales organisations internationales, présentes en Centrafrique. Une information qui heurte et dérange. Pour certains, c’est – à – dire les observateurs les plus avertis de la vie politique centrafricaine, voilà une information qui vient une fois de plus les réconforter dans leur thèse, selon laquelle l’homme Touadéra est versatile, évanescent, fourbe, roublard et insérieux. Pour d’autres, c’est – à – dire une large majorité des centrafricains qui lui ont fait confiance en lui apportant massivement leurs voix, lors des derniers scrutins présidentiels et législatifs, voilà une information qui vient une de plus en rajouter à leur perception de la conception du pouvoir de Touadéra : un impréparé, un « arriviste », un mécanicien sans caisse à outils ou tout simplement un chirurgien sans bistouris. Bref, un homme sur qui l’on ne peut pas compter pour trouver une solution aux maux dont souffre tout un peuple et qui ne cessent d’enlaidir l’image du pays de B. Boganda.

Touadéra n’est pas sérieux C’est ce qui se murmure et qui se dit parfois ouvertement et clairement dans les milieux politiques proches des politico – militaires, dans les états-majors des partis politiques tant de la majorité présidentielle que de l’opposition et dans les couloirs et les bureaux des agences des nations unies. En effet, de l’avis des uns et des autres, Touadéra n’est pas homme à tenir parole. Il appartient à la race de ces hommes qui s’engagent le matin, reviennent sur leur décision à midi, et qui prennent et font appliquer une autre décision contraire à la précédente, à la tombée de la nuit. Les politico – militaires en ont appris à leurs dépens, lorsqu’au lendemain de la publication du décret portant nomination des membres du gouvernement Sarandji, leurs propositions n’ont pas été retenues ou ont tout simplement été manifestement tronquées par l’utilisation de la méthode trop dangereuse de débauchage, alors que de fermes garanties, à ce propos, leur auraient formellement été données par Touadéra. De Abdoulaye Hissène à Nourreldine Adam, en passant par Mahamat Al – Katim, Ali Darass, Sidiki et Zoundecko, tous sont aujourd’hui formels et expliquent le raidissement de leurs positions sur le terrain et le regain des hostilités dans les préfectures sous leur contrôle, par l’incapacité du président de la République à respecter sa parole donnée. Ce qui signifie tout naturellement que les tempêtes des malheurs qui continuent de s’abattre sur nos populations, de Koui à Kouango, en passant par Bocaranga, Bozoum, Poaua, Ngaoundaye, Djim, Kouki, Nanga – Boguila, Nana – Bakassa, Kaga – Bandoro, Ndomété, Bakala, Grimari, Bambari, et Bria pour ne citer que ces principales villes – là, sont en partie imputables à l’homme du 30 mars 2016, à sa maîtrise réelle des techniques très fines et très subtiles de la fourberie et de la roublardise.

N’a – t – il pas reçu en catimini ces seigneurs de guerre, ces liquidateurs de la République, ces enfants du malheur et ces égorgeurs de tout un peuple, au palais de la Renaissance ou chez lui, à domicile, à Boy – Rabé ? Ne leur a – t – il pas remis de l’argent extrait directement des caisses de l’Etat, fruit du dur labeur du contribuable centrafricain ? Que leur a – t – il dit ? Ne leur a – t – il pas demandé de l’aider à l’aider à rétablir la sécurité et la paix dans les préfectures sous leur occupation ? Et en contrepartie de quels bénéfices ou avantages ? Les commandants des zones contrôlées par les Anti – Balakas ne sont – ils pas, eux aussi, pendant leur dernière assemblée générale, revenus sur ces croustillants détails en déclarant urbi et orbi qu’ils ont battu campagne pour lui et qu’en retour ils n’ont obtenu ni un poste ministériel et ni ont été reçus à la présidence de la République ? Cela se passe de commentaires. Les leaders des partis politiques qui n’ont pas hésité très volontiers, dès les premières heures, à mettre leurs différentes machines de campagne, leurs organes de base et leurs militants, à son service, lui ont apporté leurs indéfectibles soutiens matériels et financiers et dont les apports auront été déterminants pour sa brillantissime élection, ne disent pas le contraire. Eux aussi ont désagréablement été, comme un certain Idriss Déby l’avait dit au président Patassé, roulés dans la farine. L’exemple le plus patent et le plus illustratif est celui du MLPC qui a dûment signé et échangé un accord politique ou une alliance avec le candidat Touadéra.

Conformément à l’une des dispositions des termes de cet accord, tout devra être fait pour que le président du MLPC, M. Martin Ziguélé puisse assumer les nobles fonctions de la 2ème personnalité de la République, celles du président de l’assemblée nationale. Tout le monde sait aujourd’hui dans quelles conditions tout a été astucieusement mis en œuvre pour que cet important engagement ne soit pas respecté et que le perchoir soit plutôt affecté à M. Karim Meckassoua dont la légitimité pose dans toute sa nudité les délicates problématiques des tripatouillages ayant caractérisé, du début à la fin, l’organisation des dernières élections par l’ANE et la Cour Constitutionnelle de Transition. A cela doivent s’ajouter non seulement les pratiques illégales de la méthode de débauchage qui ont émaillé la désignation des individus en lieu et place des experts dont les candidatures ont été dûment proposées, aux postes de ministres dans le gouvernement de Sarandji, mais surtout leur affectation à la tête des départements de petit calibre, et ce, en la méconnaissance totale de leur niveau réel de contributions et de la place qu’ils occupent à l’assemblée nationale en tant que parti politique. Evidemment, ces actes d’indélicatesse avérés ont fait l’objet de vives critiques plus ou moins fondées de la part des uns et des autres et de fermes engagements auraient été pris de part et d’autre, d’un commun accord avec le président Touadéra afin que ce qui ressemble jusqu’à présent à un acte de flagrante violation des dispositions de la constitution consacrant le principe du régime parlementaire et lui faisant obligation de confier la gestion de la primature à un parti politique ayant la majorité relative à l’assemblée nationale, soit effectivement réparé.

Cette faiblesse dont les différents partenaires au développement ont été suffisamment informés, aurait fait l’objet des débats, lors des travaux de la table ronde de Bruxelles, et aurait été à l’origine de l’adoption de l’une des conditionnalités des décaissements des milliards tant annoncés : la nomination d’un homme politique au poste de premier ministre et la mise en place d’un gouvernement de large ouverture. Mais, alors que l’homme s’était engagé à Bruxelles à la mettre en application dès son retour, et que tout le monde s’attendait à ce que des grandes décisions allant dans ce sens soient prises à la fin de cette semaine, voilà qu’à la dernière minute, il se rétracte, se rebiffe, se cache derrière une petite offensive communicationnelle en faveur de Sarandji soignant ainsi son image afin de le maintenir en poste, et fait reporter sine die la nomination du nouveau premier ministre ou le remaniement gouvernemental…Un autre acte de fourberie qui risque de lui jouer de mauvais tours dans les jours à venir. Touadéra est incapable et a trompé le peuple pour se servir… C’est le sentiment qui se lit sur le visage des hommes et des femmes qui croient encore en l’avenir de leur pays et qui ont massivement donné leurs voix à Touadéra. A celui qui s’était présenté, il y a quelques mois, comme étant le candidat de la rupture, du changement, de l’alternance générationnelle, de la fin de l’impunité, de la restructuration des forces armées centrafricaines, de la sécurisation du pays et du désarmement par la force de toutes les forces non conventionnelles et leurs seigneurs de guerre, du redéploiement de l’administration civile et militaire, du retour des milliers des personnes déplacées dans leurs maisons et leurs villages, de la réconciliation nationale, de la cohésion sociale et de la renaissance de la République. 8 moins plus tard, alors que sous d’autres cieux comme l’avaient fait Thomas Sankara au Burkina – Faso, Jerry Rawlings au Ghana et Paul Kagamé au Rwanda, il n’ a rien pu faire, à travers le gouvernement que dirige son aîné Sarandji, pour traduire en actes, ne serait – ce que 0,5% des besoins prioritaires du peuple ci – dessus mentionnés. Même pas un acte de la taille d’une aiguille qui puisse rassurer les uns et les autres de sa farouche détermination à tourner les pages sombres de ce pays, à écrire une nouvelle autre en lettre d’or. Même pas un acte de la dimension d’un atome qui puisse convaincre les centrafricains les plus sceptiques à croire enfin en lui et à l’aider à avancer sur cette terre des hommes. Tout au plus, l’acte dont se souviendront le peuple centrafricain et l’histoire, ne peut se résumer qu’à l’opération « Toumba Zendé » ou « Opération Ville Propre », mais qui n’était que l’expresse d’une échappatoire traduisant clairement les tares d’un gouvernement foncièrement incompétent, sclérosé, limité et déconnecté des réalités du pays et des aspirations les plus urgentes de la majorité des centrafricains. Une opération qui s’est éteinte d’elle – même, au fil du temps et dont on entend plus parler aujourd’hui… Et pourtant beaucoup de choses ou de mesures dans le sens de la mise en œuvre de la politique auraient dû être prises, sans que d’importants moyens financiers ne fussent mobilisés. La limitation des postes ministériels à 15 par exemple, la déclaration des patrimoines individuels, la suppression des pratiques des nominations des personnels hors statut et des retraités à des postes de responsabilité à la présidence de la République et à la primature, la réduction du train de vie de l’Etat, par la suppression des fonds spéciaux et des actions gouvernementales, la suppression de la prise en charge des missions de villégiature, la réduction du nombre des matériels roulants par ministre ou membre du cabinet présidentiel et ministériel, la mise en place d’une unité d’intervention rapide des faca devant être appuyée par les forces onusiennes afin de rétablir la sécurité et la paix sur toute l’étendue du territoire national, etc….

Des mesures qui devraient être des signaux forts lancés à l’endroit de la République et du peuple, si elles avaient été prises, dès les premiers jours de son entrée en fonction. Des mesures qui ne pouvaient pas être prises, parce que l’homme n’est pas tout simplement l’homme de la rupture ou en réalité l’homme n’a pas la capacité de faire, digne de celle d’un homme d’Etat. Alors Bruxelles lui servira de rempart pour occulter au peuple et à la communauté internationale, toutes ses faiblesses, ses laideurs, ses indignités et ses infirmités. Tout était du coup suspendu, même ce qui devait être un acte de condamnation des terribles exactions dont étaient victimes nos populations de la part des bandes armées. Jusqu’à ce que cette fameuse table ronde se tienne et livre son secret. Mais, voilà que 3 semaines plus tard, Touadéra continue de faire comme il le faisait avant la tenue de cette conférence des donateurs, même si entretemps l’on a noté quelques mouvements des personnels dans certains départements ministériels. Ce qui n’est qu’un trompe – œil et ne vise qu’à tenter de prouver aux partenaires que le dispositif d’absorption de ces fonds existe ou est en train d’être mis en place. En réalité, l’homme n’a fait que faire de leurs engagements. Bien au contraire et en fin stratège, digne des solides expériences acquises à l’école du général d’opérette, François Bozizé, il pousse ses pions et met en place ses hommes, ses parents, ses amis et ses connaissances, comme un pécheur installe ses filets ou ses nasses. Ce qui ne signifie pas que l’homme n’a pas le droit de nommer un de ses parents compétent à un quelconque poste de responsabilité. Ce qui veut dire tout simplement que ces mouvements sont truffés de personnels hors statut, des retraités et des hommes et des femmes parfois inconnus dans les fichiers du personnel du département, de la direction générale, de la direction et du service et ne sont revenus aux affaires que pour les besoins de la cause…Qui est con ?

Cependant, problème : le peuple veut des actes et des solutions à ses différentes, multiples et urgentes aspirations. Il a assez attendu et en a assez entendu des promesses des milliards de Bruxelles. Il veut maintenant des solutions à ces difficultés quotidiennes. Alors, jusques à quand Touadéra abusera – t – il de sa confiance et de sa patience ? Jusques à quand abusera – t – il aussi de la confiance des partenaires au développement ? Jusques à quand continuera – t – il de cacher ses faiblesses derrière les résultats de la table ronde de Bruxelles ? Pourquoi refuse – t – il tout simplement d’être pragmatique ? Pourquoi prend – t – il tout ce gros risque à s’entêter à rester statique et mieux à vouloir coûte que coûte maintenir un certain Sarandji au pouvoir et à rouler tout le monde dans la farine ?

Kassa Mongonda

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