Centrafrique : ce qu’il faut retenir de la rencontre entre Touadéra et les anciens chefs d’état

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Le lundi 28 septembre 2020, le président Touadéra a reçu en audience au palais de la Renaissance les anciens chefs d’état. Il s’agit de l’ancien président de la République François Bozizé et de  Ferdinand Alexandre Nguendet du RPR, Michel Djotidia et de Mme Cathérine Samba – Panza, tous anciens chefs d’état de transition. Mais, contrairement à ce qui a été révélé par le site en ligne de la présidence centrafricaine dénommée « La Renaissance », cette deuxième rencontre en moins de quarante – et – cinq jours n’est pas cette fois – ci à l’initiative du Roublard de Bangui qui est toujours présenté à tort comme l’homme de paix et du dialogue permanent avec toutes les forces vives de la nation. N’en déplaise aux thuriféraires du régime de Bangui et aux nombreux saprophytes qui distillent ces grossiers mensonges, elle a été demandée et obtenue par les prédécesseurs de Touadéra.

En effet, en réponse au climat politique délétère qui règne dans le pays, à l’approche des élections législatives et présidentielle initialement prévues courant fin du mois de décembre 2020, du fait de l’insécurité entretenue par les groupes armés sur plus de 85% du territoire national, de l’implication de ces derniers dans le processus électoral, des dysfonctionnements techniques, matériels et financiers dont l’ANE est régulièrement accusée et de la détermination du pouvoir à modifier certaines dispositions du code électoral, à moins de six mois de la tenue des échéances, en flagrante  violation des dispositions de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Bonne Gouvernance, la communauté internationale avait estimé qu’il devenait plus qu’impératif de travailler à un dialogue politique entre toutes les parties prenantes au processus. C’est ainsi que des contacts ont été pris de part et d’autre pour la convenance de cet important rendez – vous dont les points à l’ordre devait porter exclusivement sur la transparence et l’inclusivité du processus électoral en cours.

Par conséquent, ce lundi 28 septembre 2020 dans l’après – midi et pendant plus de deux heures, des échanges fructueux ont effectivement eu lieu entre le Roublard de Bangui et ses interlocuteurs. Après avoir dénoncé le caractère manifestement illégal et illégitime de l’ANE, son incompétence notoire et incontestée dans la préparation de ces échéances, la surcharge du fichier électoral par l’enrôlement des étrangers, à l’exemple du mercenaire nigérien Ali Darass, sur la base de faux documents administratifs,  la mise à l’écart du vote des réfugiés et l’adoption du texte portant modification du code électoral par quatre – et – vingt (80) élus de la nation, suite à des actes de corruption et d’achats de conscience, le mercredi 23 septembre 2020, tous ne sont pas passés par quatre chemins pour lui dire qu’il est inacceptable pour eux de se taire devant un tableau si sombre de mal-préparation délibérée et  sa folie de modifier les règles du jeu à quelques mois de la tenue des élections.

Pour ce faire, il relève indubitablement de sa responsabilité personnelle, pour la régularité, la sincérité, la transparence, la crédibilité,  l’inclusivité et l’incontestabilité des résultats des prochaines élections, non seulement qu’il puisse convoquer dans les meilleurs délais une concertation nationale avec toutes les forces vives de la nation, mais surtout qu’il range dans les tiroirs sa volonté d’écarter de cette compétition certains candidats pour des questions fallacieuses de considérations politiques. « Même un certain Michel Amine qui a quitté le pays depuis 2015 doit être autorisé à s’y lancer, au nom de la quiétude, de la paix et de la réconciliation nationales », lui ont – ils déclaré sur insistance des partenaires. Tout naturellement, leur message a été balayé d’un revers de la main par le mathématicien de Boy – Rabé qui a tenté de  se cacher derrière le paravent de la constitution.

Peine perdue, car ses interlocuteurs ne se sont pas laissés avoir et sont allés directement au but : « Monsieur le président, vous assumerez la responsabilité de tout ce qui découlera de votre politique d’exclusion et de l’organisation des élections non transparentes, irrégulières et non apaisées »! Une déclaration qui sonne mieux qu’un avertissement à un homme qui est sous pressions du gouvernement américain qui lui reproche ses compromissions avec les mercenaires russes du Groupe Wagner, à travers les sanctions infligées à Evgueni Prigozhin et ses sociétés, et qui est sommé par l’Onu, l’Ua et la Ceeac, dans leur dernier communiqué du 24 septembre 2020, à donner un caractère inclusif au processus électoral, en revenant sur la mise à l’écart du vote des réfugiés. Une décision qui est anti-constitutionnelle et discriminatoire, conformément à l’avis de la CCT de 2015 et  au regard des pactes internationaux auxquels l’Etat centrafricain a régulièrement souscrit.

La rédaction

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