Centrafrique : ce que les ambassadeurs d’Afrique centrale ont dit à la mission conjointe de l’Ua, la Ceeac et de l’Onu

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Dans la capitale centrafricaine s’est tenue aujourd’hui une importante rencontre entre la mission conjointe de l’Ua, la Ceeac et des Nations unies, représentée par Ismaïl Chergui, Jean – Pierre Lacroix et Autres et les ambassadeurs d’Afrique centrale accrédités près la République centrafricaine.

Selon des informations en notre possession, le premier ambassadeur à prendre la parole d’entre tous, c’est le légat de la République du Congo. Pour lui, les préparatifs des élections du 27 décembre 2020 se sont déroulés et se déroulent de manière transparente, crédible et apaisée. Elles se tiendront donc dans de très bonnes conditions, excepté que les partis politiques membres de l’opposition démocratique et les groupes armés sans exclusive s’efforcent à claironner que tout va mal et même très mal. Ils feignent tout simplement d’ignorer que le gouvernement fait tout son possible pour que les choses aillent bien. Comme des aveugles portant de grosses lunettes sombres, ces derniers ne cessent d’émettre des avis contraires à la réalité, avec des propos très négligeants et même attentatoires à l’image, l’honneur et à la dignité de leurs autorités. C’est très malheureux. Étant dans le pays depuis bientôt plus de cinq (5) années, il est à même d’affirmer et soutenir que les dernières élections s’étaient tenues presque dans les conditions similaires, mais dommage que cette fois – ci ces derniers refusent de se rendre à l’évidence et ne reconnaissent rien.

L’ambassadeur de la République du Tchad lui a succédé à la barre. Lui aussi n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour juger que la situation sécuritaire est bonne mais pour combien de temps, s’est – il interrogé, par la suite. Les Centrafricains ne tirent pas les leçons des précédentes crises qui ont engendré de nombreuses pertes en vies humaines. Le Tchad a tout fait, en dépit de ses difficultés de multiples ordres, pour anéantir Boko Haram et tenir ses engagements internationaux, régionaux et sous – régionaux, mais le cas de la RCA continue d’être plus que préoccupant. Les Faca ont été formés et dotés de matériels mais fort étonnement continuent de faire des parades à Bangui, alors que les populations ont besoin d’eux à l’intérieur du pays. Le véritable problème, ce sont des hommes politiques de ce pays. Chacun d’entre nous les a tous reçus et nous connaissons leurs préoccupations. Le Camerounais, prenant à son tour la parole, a appelé à l’élaboration et l’adoption d’un code de bonne conduite et a exhorté tous les hommes politiques à aller à ces élections et à éviter la transition. Pour finir, le représentant de la République Démocratique du Congo a demandé à rencontrer personnellement Jean – Pierre Lacroix, en la présence de Mankeur Ndiaye, afin de disposer de l’appui des Nations unies en vue d’obtenir la libération des soldats de son pays arrêtés sur le territoire centrafricain.

Tel est brièvement rapporté le compte – rendu de cette réunion tant attendue par le peuple centrafricain, au cours de laquelle  malheureusement des ambassadeurs qui sont censés représenter non seulement leur gouvernement auprès du gouvernement du pays où ils sont accrédités, mais encore leur pays auprès de l’autre pays, en l’espèce la République centrafricain, se sont érigés en avocats défenseurs du Gangster de Bangui et de la majorité présidentielle, d’une part, et se sont mués en procureurs de la République pour prononcer un sévère réquisitoire contre l’opposition démocratique centrafricaine et les groupes armés, d’autre part. Comme tel, ces ambassadeurs ont prouvé aux yeux de tous les Centrafricains dignes de ce nom qu’ils ne sont pas au service de leur pays et de leur peuple pour construire et entretenir des pistes, des boulevards, des ouvrages d’art et des antennes de télécommunications entre leur pays et le peuple centrafricain, mais qu’ils font plutôt du trafic d’influence et se servent de leurs prérogatives pour rendre honneur à un simple individu, chanter des louanges à sa gloire contre des prébendes en babioles d’or et de diamant, et faire pérenniser son règne ad aeternam vitam.

En agissant de la sorte, ces petits fonctionnaires internationaux violent allègrement les principes de neutralité et tournent le dos à la règle d’or qui régit leurs fonctions selon laquelle « Le diplomate ne tourne pas autour du pot, il se met à la place de la plante », d’un côté, et n’en ont cure de la raison d’être « des organisations africaines, qui sont censées être les émanations de nos peuples et par prolongation les organisations internationales, et qui devraient garantir le bon fonctionnement des institutions et se ranger du côté des peuples pour défendre leurs  libertés lorsque celles-ci sont bafouées », de l’autre A l’exemple de Guillaume Soro, l’opinion nationale se fait l’humble devoir de leur demander ce qu’ils ont fait lorsque le Gangster de Bangui avait lancé  ses milices dénommées « Les Requins » et les FDSI contre les manifestants du Mouvement E Zingo Biani, quand ce dernier a pris des dispositions au moyen de la corruption pour modifier le code électoral à moins de trois (3) moins de l’organisation des élections du 27 décembre 2020, et lorsqu’il avait tout fait pour que l’ANE ne soit pas constitutionnalisée et demeure un organe technique. Qu’est – ce qu’ils ont dit, quand le véhicule de la CRPS a été enlevé à Kabo par les éléments du MPC de Mahamat Al – Katim et lorsque le secrétaire général du Patrie a été froidement abattu à Kabo ? Rien. Ignorent – ils aussi que le peuple centrafricain en tant que peuple souverain a le droit et son mot à dire dans la gouvernance de son pays et peut se lever si tel est son souhait, pour dire NON à la dictature ? Et qui des irrégularités et des dysfonctionnements dont est régulièrement accusée l’ANE ? Qu’ont – ils dit du vote des réfugiés, comme vecteur  et gage de réconciliation nationale, du vivre ensemble et de cohésion sociale ?

Non, Mrs les Ambassadeurs d’Afrique centrale, sachez que l’ambassadeur représente son pays auprès de l’autre, cela veut dire qu’en dehors de la représentation de son gouvernement et le bien-être de ses ressortissants, il doit s’intéresser à chaque manifestation qui atteste la présence morale ou physique de son pays. D’autre part, il doit connaître et comprendre le pays où il est accrédité, non seulement parce qu’il doit être capable d’éclairer son ministre sur ce qui se passe dans ce pays, mais encore parce qu’il doit pouvoir se faire entendre du gouvernement auprès duquel il est accrédité. On ne peut se faire comprendre que par celui qu’on est parvenu à comprendre soi-même. Il y a là un vaste domaine où l’ambassadeur ne peut être remplacé ni par un spécialiste, ni par un envoyé en mission extraordinaire, et où les liens qu’il a noués ne se détendront pas, quelle que soit la priorité accordée aux contacts directs entre ministres. Dans les temps modernes, où le besoin de se manifester par l’éclat de ses actions est devenu prépondérant, la tâche d’un ambassadeur peut parfois paraître ingrate. Il ne se fait remarquer que quand il commet une erreur. Un bon ambassadeur, aujourd’hui comme hier, doit être un philosophe contemplatif, qui regarde les événements et les hommes avec indulgence, et qui se considère récompensé s’il contribue à la compréhension mutuelle de deux pays, de deux peuples et de leurs intérêts réciproques.

De ce fait, voulez – vous que la RCA puisse contaminer toute la sous – région par un embrasement général, suite à une crise post – électorale ? Non, nous ne le pensons pas. Nous pensons tout simplement que vous avez prêché le beau pour annoncer votre agacement contre la mauvaise manière de faire du Gangster de Bangui et son entêtement extrêmement dangereux  à vouloir mettre en péril toute l’Afrique centrale.

 

La rédaction

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