Centrafrique : « Bancroft »: pourquoi le criminel Touadéra et les siens ont la trouille jusques dans les os !

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1 février 2013

Les « Affreux« : nom donné aux combattants engagés par les sécéssionnistes Katangais de Moïse Tshombé (M. Tirroit-Caisse) pour lutter contre le pouvoir congolais (Lumumba) de 1961 à 1963, puis ayant servi Mobutu au pouvoir pour écraser la rebellion du Kwilu (1965-1966)

 

Le retour des « Affreux »

Richard Rouget, alias le Colonel Sanders. Ne cherchez pas sur Internet, il n’y a rien sur lui…Cliché emprunté au blog militaryanalysis.blogspot.fr

 

Le fier guerrier s’appelle Richard Rouget. Ce Français naturalisé sud-africain a eu les honneurs du « Figaro » (28/12) car il dirige le bureau local de Bancroft Global Development. Cette compagnie américaine, dite « de sécurité » (en réalité une chic bande de mercenaires), encadre, en Somalie, les forces africaines mises en place par les Etats-Unis et l’Europe depuis la déroute militaire des islamistes. Très satisfait du bilan de ses troupes, Rouget est décrit come un ancien lieutenant para, employé un temps par Bob Denard, le chef des « Affreux ».

Déjà flatteur, ce portrait est malheureusement incomplet. Rouget a d’abord été l’un des responsables du GUD, cet ancien groupuscule d’extrême-droite implanté à la fac d’Assas. En 1981, il a relancé le Parti des Forces Nouvelles, pour lequel le Front National est franchement trop à gauche. Ce grand amateur de safaris (pas seulement animalier), qui se fait appeler « Colonel Sanders », n’a pas dépassé le grade de sous-lieutenant dans l’armée française. Il a joué à la guerre avec Denard aux Comores et promené son flingue un peu partout, avant d’être arrêté, en 2003, par la police sud-africaine pour « constitution de réseaux vers la Côte d’Ivoire » et condamné comme mercenaire. Une étiquette qui lui a fait beaucoup de peine.

Un pedigree qui devrait faire rêver le député UMP Christian Ménard et son collègue PS Jean-Claude Viollet, auteurs, en février dernier, d’un rapport parlementaire qui abordait la question du recours à des sociétés militaires privées, très à la mode chez les Anglo-Saxons. Compte tenu du nombre de théâtres d’opérations sur fond de prises d’otages et de réduction des effectifs, le sujet n’est plus tabou. Les deux parlementaires préconisent de s’adresser à des entreprises de services de sécurité et de défense pour protéger, disent-ils, les grands groupes français à l’étranger, leurs personnels et leurs intérêts.

Un marché à conquérir pour Rouget et ses collègues. Avec un résultat garanti…affreux.

Le Canard Enchaîné, Mercredi 2 Janvier 2013, page 4, Numéro 4810.

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