“ Nous allons vous attendre avec votre coup d’état. Nous vous attendons avec votre coup d’état. Si vous parvenez à vous emparer du pouvoir, peut-être il y aura des gens qui se lèveront pour faire un autre coup d’état. Si le coup d’état échoue, je vous le dis, nous allons rentrer dans ce qu’on appelle « GENOCIDE ». Ce GENOCIDE ne prendra jamais fin. Nous n’allons pas nous entretuer entre Centrafricains et noirs. Nous allons tuer les personnels de la Minusca. Nous allons tuer les gens des ambassades. Nous allons tuer tous les blancs. Nous aussi, nous allons nous suicider ; tous morts, maintenant, d’autres personnes viendront s’emparer du pays. Mes propos sont terminés », traduits en français par Bamandja Edgard de la rédaction du Letsunami.net
Pour prévenir les atrocités criminelles, il est essentiel d’en comprendre les causes profondes. Les atrocités criminelles, en particulier les génocides et les crimes contre l’humanité, ne sont pas des actes spontanés, mais des processus qui évoluent au fil du temps. D’où la possibilité d’en repérer des signes avant-coureurs. Le Bureau de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger a élaboré un cadre d’analyse permettant de discerner certains des principaux facteurs de risque. Prévenir les atrocités criminelles suppose d’avoir conscience de ces risques et de prendre des mesures pour s’en protéger et les réduire, voire, idéalement, les éliminer.
La prévention du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité est une démarche constante qui exige des efforts soutenus dans le temps pour renforcer la résilience des sociétés face aux atrocités criminelles en veillant au respect de l’état de droit et à la protection de tous les droits humains, sans discrimination, en mettant en place des institutions nationales légitimes et comptables de leurs actes, en éliminant la corruption, en gérant la diversité de manière constructive et en agissant en faveur d’une société civile forte et diversifiée et de médias pluralistes.
D’après le droit international, l’obligation de prévenir les atrocités criminelles incombe au premier chef aux États. La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, les Conventions de Genève de 1949 et l’ensemble des traités internationaux relatifs aux droits de l’homme comprennent des dispositions qui obligent les États parties à prévenir ces crimes ou violations, notamment en assurant le respect des normes établies dans ces textes.
Lors du Sommet mondial de 2005, les États Membres ont adopté le principe de la responsabilité de protéger, qui réaffirme la responsabilité première de l’État de protéger sa population contre les atrocités criminelles, ainsi que contre l’incitation à commettre de tels crimes. Toutefois, ce principe souligne également la responsabilité de la communauté internationale de prévenir les atrocités criminelles en aidant les États à renforcer leurs capacités de protéger leurs populations et en prêtant assistance aux États dans lesquels existent des tensions avant qu’une crise ou qu’un conflit n’éclate.
La prévention des atrocités criminelles devrait être une priorité pour tous. Avant tout, la prévention est le seul moyen d’éviter les pertes en vies humaines, les traumatismes et les blessures physiques. Il y a toutefois d’autres raisons importantes de se concentrer sur la prévention. Le Conseil de sécurité de l’ONU a affirmé dans plusieurs de ses résolutions que les violations graves et flagrantes du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire constituent des menaces contre la paix et la sécurité internationales. Par conséquent, la prévention ne contribue pas seulement à la paix et à la stabilité au niveau national, elle sert également les objectifs plus généraux de paix et de stabilité régionale et internationale. Il est également bien moins coûteux de prévenir les atrocités criminelles que d’intervenir pour faire cesser ces crimes ou pour en affronter les séquelles. Enfin, en prenant des mesures pour prévenir ces atrocités et en s’acquittant de leur responsabilité première de protection, les États renforcent leur souveraineté et réduisent la nécessité de formes plus interventionnistes de réponse de la part d’autres États ou acteurs internationaux.
Fort de ce qui précède, le Bureau de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger se doit de se saisir du cas Fidèle Gouandjika, afin d’éviter tout risque d’un GENOCIDE en Centrafrique, à la manière de ce qui s’est passé au Rwanda et du fait des liens très particuliers qui régissent les relations entre les autorités de ces deux Etats.
La rédaction