Centrafrique : Al – Madina, l’un des dispositifs des fraudes électorales du Gangster de Bangui

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« Face au refus de la société Almadina d’obtempérer à la décision du tribunal administratif jugeant illégal la majoration des prix des documents sécurisés, et ce, en violation de la loi des finances, le député Thierry Georges Vackat a annoncé jeudi qu’il va porter l’affaire en citation directe devant le tribunal correctionnel de Bangui la semaine prochaine pour « escroquerie ». Ce qui, selon le député de Mongoumba, est une pratique mafieuse. Malgré que l’arrêté querellé a été rapporté par les ministres de l’Intérieur et celui des finances en date du 07 septembre dernier, la société libanaise Almadina refuse en bloc d’appliquer cette décision de la justice centrafricaine. Elle continue d’exiger des sommes jugées trop excessives aux demandeurs et demanderesses », a publié sur sa page Facebook l’intrépide et jeune journaliste Vianney Ingasso.

La réponse de l’activiste des droits de l’homme et porte – parole du GTSC Crescent Béninga à cette publication est immédiate et sans équivoque : « Il est inadmissible qu’un sujet libanais (Al Madina) refuse de respecter la décision de la justice dans notre pays. C’est du jamais vu. Nous jeunes, devons nous mobiliser pour prendre d’assaut les locaux de la société Al Madina le mardi 13 octobre 2020 si d’ici à lundi les citoyens centrafricains continuent de verser plus de 4500f CFA pour se faire délivrer une carte d’identité nationale. Soit nous sommes un peuple, soit nous ne le sommes pas. Jeunesse, la libération de notre pays commence par là. Nous ne pouvons pas être Esclaves dans notre propre pays ».

Autant ces deux interventions font l’objet de nombreux échanges sur les réseaux sociaux, au moment où nous mettons sous presse, autant elles ont l’incontestable mérite de remuer le couteau dans l’affaire « Al – Madina » qui n’a cessé de défrayer les chroniques depuis plusieurs années déjà. Si la moralité de son directeur général, de nationalité omano – qatari – libanaise, proche d’Al-Qaïda, terroriste, narco – trafiquant et marchand d’armes, sous sanctions des Nations unies suite à la guerre de Libéria, est loin de déranger la conscience des différents partenaires internationaux qui portent à bout de bras le pays de B. Boganda depuis le déploiement de la Minusca, le Gangster de Bangui, quant à lui, veille minutieusement au grain et refuse que les objectifs visés par son entreprise personnelle, créée par personne interposée,  ne soient fondamentalement transgressés, c’est – à – dire engranger des fonds pour la campagne électorale et disposer d’une base des données pour les échéances électorales du 27 décembre 2020.

Alors, comment ne pas autoriser le ministre des finances et du budget et le ministre de la sécurité publique à modifier unilatéralement les dispositions de la loi de finances portant grille tarifaire des documents administratifs et à s’interférer dans l’exécution du jugement « Thierry Georges Vackat », celui du TA reconnaissant l’illégalité manifeste de l’arrêté ? Et de ce fait, à quoi servira toute éventuelle décision du tribunal de grande instance de Bangui, suite à une nouvelle saisine en correctionnel des demandeurs et des demanderesses dans cette affaire de gangstérime d’état ? A rien du tout. Car, nous sommes en face d’une mafia au sommet de l’Etat dont Dondra, Wanzet et Nassour ne sont que des agents. C’est ce qui a été révélé par le journal en ligne « La Voix des Sans – Voix » le 29 avril 2017, en ces termes :

« Dans l’article intitulé « Touadéra craque, décide le matin, se contredit à midi et se déjuge le soir », le journal « La Voix des Sans – Voix » avait annoncé l’arrivée d’une délégation d’hommes d’affaires israéliens à Bangui, du 25 au 27 avril 2017. Selon des informations généralement dignes de foi en notre possession, cette délégation de la société Daniel Investments Ldt. conduite par  Jacques Edery, ci –devant son directeur général, serait effectivement arrivée faisant suite à l’invitation du président Touadéra et serait intéressée par la gestion des documents administratifs et autres titres de l’Etat, dans un premier temps. A la demande de l’homme de Boy – Rabé et dans l’optique des élections de 2021, son expertise s’étendrait aussi à la maîtrise de la base des données, dans un deuxième temps. Mais, pour tromper l’opinion nationale et internationale, la société Daniel Investments devrait commencer ses activités dans le domaine de constructions de logements à loyers modérés ».

Pour en savoir un peu plus sur la moralité et la capacité technique de cette société, le journal « La Voix des  Sans – Voix » vous propose de lire ce qui suit :

« Malgré de confortables retours sur investissements, le secteur des télécommunications n’est pas sans danger en Afrique. A fortiori à Bangui.

Décryptage

Depuis sa nomination en avril, le ministre centrafricain des télécommunications, Abdou Karim Meckassoua a fait le ménage dans son département. Il a notamment lancé un vaste audit de l’opérateur public, la société Centrafricaine des télécommunications (Socatel). Mais les contentieux laissés par son prédécesseur n’ont pas été réglés. Le principal est celui de Jacques Edery patron de Daniel Investments Ldt. L’homme d’affaires israëlien est toujours en litige avec l’Etat en vue de récupérer des équipements de haute technologie censés être installés en Centrafrique dans le cadre d’un partenariat avec la Socatel datant de 2009. Au terme de cet accord, Daniel Investments était chargé d’équiper l’opérateur dans le cadre d’une convention pour licence dénommée « Passerelle internationale » permettant ainsi à l’Etat centrafricain de taxer les appels à l’étranger à partir des différents opérateurs de téléphonie.

Mais cette association a été mise à mal par l’arrivée , la même année, de Fidèle Gouandjika à la tête du ministère des télécommunications. Ce dernier, prédécesseur d’Abdou Karim Meckassoua, occupe actuellement le portefeuille de l’Agriculture. Assis sur une confortable fortune, il possède également un complexe hôtelier dans le quartier de Boy Rabe à Bangui. Dès sa nomination le ministre Gouandjika a remercié le staff de la Socatel et dénoncé le contrat de Daniel Investments après le refus de Jacques Edery d’acquitter un ticket d’entrée de 2 millions $. Une clause non prévue au contrat.

Depuis ce différend, l’avocat centrafricain Hermann Soignet Ekomo a été mandaté pour inventorier les équipements  acheminés en Centrafrique et les faire rapatrier en Israël. Entre temps plusieurs entretiens entre l’avocat et Fidèle Gouandjika ont laissé entrevoir un possible amiable à travers la création d’une joint-venture entre Socatel et Daniel Investments.

Les statuts de cette société d’économie mixte ont même été rédigés. Mais cette tentative d’entente n’a jamais abouti. Le nouveau ministre Meckassoua ne donne guère plus de garanties quant à l’avancée du dossier. Le 11 septembre, il s’est entretenu avec Jacques Edery à Paris au restaurant « Aux puits de Jacob ». Sans plus. Alors qu’il menace depuis deux ans de porter l’affaire devant la Chambre de Commerce Internationale de Genève,  l’homme d’affaires pourrait rapidement passer à l’acte. Sa créance se monte à plus de 400 000 $, auxquels s’ajoutent 2 millions $ d’engagements auprès de fournisseurs. Source : Lettre du Continent n° 622 du 3 novembre 2011 »

Jean – Paul Naïba

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