Centrafrique : Aïcha Bouboui, épouse de Mahamat Abdoulaye Garba en larmes : « je demande au gouvernement et à la Minusca de montrer où se trouve mon mari, mort ou vivant ! »

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Aïcha Bouboui, épouse de Mahamat Abdoulaye Garba en larmes : « je demande au gouvernement et à la Minusca de montrer où se trouve mon mari, mort ou vivant ! »

Le lundi dernier, M. Mahamat Abdoulaye Garba, un membre de l’UPC, a été arrêté, dit-on selon une version des autorités policières, devant l’ambassade de France à Bangui, alors que, après interrogatoire, il serait venu recevoir des consignes des agents des services de renseignements français qui seraient arrivés récemment. L’homme sera emmené par les forces de l’ordre mais depuis, son épouse a fait le tour des lieux de détention de la capitale sans signe de vie de son mari.

Contactée par nos soins, Mme Aïcha Bouboui déclare qu’après avoir être informée de l’arrestation de son mari, elle a fait le tour des commissariats et de la gendarmerie sans avoir signe de vie de son mari.

A titre de rappel, Mahamat Abdoulaye Garba fait (bel et bien) partie du groupe armé UPC d’Ali Darassa, comme l’a confirmé son épouse Aïcha. Cette dernière ajoute et précise qu’il est arrivé à Bangui à la suite et dans la logique de la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR-CA) signé le 6 février 2019 et depuis, « travaille pour le compte du gouvernement).

La dame qui dit tout ignorer de ce qui est reproché à son mari, précise qu’après l’avoir arrêté, les éléments de la police, dit-on de l’OCRB, sont venu à sa maison à Yakité qu’ils ont fouillé de fond en comble, avant de partir sans rien trouver de compromettant.

Mais depuis, « j’ai cherché mon mari en vain. Je suis allée dans les commissariats de police, il n’y était pas. Je me suis rendue à la SRI et c’est là on me montrera son nom dans le répertoire des détenus mais en ajoutant qu’il a été enlevé de là. » Car, on y séparerait les détenus, dit-elle de ce qu’elle aurait appris. On lui dit que son mari pourrait être au camp De Roux mais elle n’y a pas accès.

Tout en larmes, elle a déclaré : « je demande au gouvernement et à la Minusca de montrer où se trouve mon mari, mort ou vivant. S’il est déjà tué, qu’on nous rende le corps de mon mari pour qu’il puisse être inhumé dignement. »

Par ailleurs, l’Ambassade de France à Bangui a réagi aux propos de certains médias qui ont publié l’information ce mercredi, apportant un démenti à l’affirmation selon laquelle Mahamat Abdoulaye Garba aurait été arrêté devant la Représentation : la rencontre entre le concerné et des soldats français s’est déroulée dans un lieu public à proximité et non au sein de l’Ambassade de France, à la vue de tous.

Il serait normal de rappeler que depuis l’avènement de la rébellion CPC, des sujets arrêtés en lien avéré ou non avec ladite rébellion ou autres catégories de motifs, font l’objet d’un traitement qui suscite beaucoup de critiques quant au respect de leur droit en tant qu’humain et de leur dignité. Des cas de disparitions ont aussi été signalés, des sujets ayant des liens particuliers avec des personnalités membres de la CPC. Mais le cas Issa Manou est un peu particulier et inspire et justifie toute la préoccupation de la dame Aïcha Bouboui.

Cet homme d’affaire, selon sa famille, a été enlevé par des hommes en tenue militaire au siège du MCU le parti au pouvoir et demeure à ce jour introuvable.

Le Démocrate/Publié le 28.01.2022

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